Lewis Trondheim

Je me rappelle que la toute première fois que j’ai lu du Lewis Trondheim, c’était sans le savoir, il s’agissait de strips publiés dans la revue Je Bouquine (c’est là aussi que j’ai lu pour la première fois du Joann Sfar). J’adore qu’il ait décidé d'improviser une bande dessinée de cinq cent pages pour apprendre à dessiner, en plus je trouve que l’intrigue de Lapinot et les carottes de Patagonie tient tout à fait la route.

C’est drôle comme ces deux auteurs (Lewis Trondheim et Joann Sfar) s’opposent et en même temps ont travaillé si longtemps ensemble. Joann Sfar affiche sa bisexualité (tandis que dans certains strips récents de Lewis Trondheim, ses personnages se traitent de pédés…), alors que les lignes de Lewis Trondheim ont une certaine rectitude, celles de Joann Sfar sont chaotiques (tout comme ses couleurs) et s’éloignent de plus en plus du dessin académique (du professeur Bell à Klezmer)… Lewis Trondheim va mettre en avant les pratiques de contraintes pour stimuler la créativité, tandis que Joann Sfar va plutôt parler du plaisir presque thérapeutique de dessiner.

Il est possible aussi de retrouver en permanence chez Joann Sfar une écriture de soi, lorsqu’il évoque à travers ses personnages des membres de sa famille (Grand vampire, c’est son grand-père, Le chat du rabbin, c’est son père, et sa propre mère décédée quand il était petit hante ses souvenirs d’enfant…)