L'histoire presque vraie de Richard Aldana à la Vallée des Rois

Livrée par des fleurons du genre que sont Balak, Vivès et Sanlaville, la bande dessinée Lastman commencée en 2013 est le porte étendard du shonen Made In France. On y retrouve le trait épuré propre à Vivès qui fait cure du détaillisme outrancier et maladif pour se concentrer sur le fond.


Il y a cette fois matière à proposer des affrontements très différents de la série éponyme, qui sert surtout de prequel au premier cycle de six volumes, moins centrés sur des affrontement à mains nus/armes à feu pour s'orienter davantage vers la veine shonen et pouvoirs magiques dont s'inspire l'univers.


Les deux cycles de six volumes chacun offrent par ailleurs deux ambiances complètement différentes, car quand le premier joue la carte de l'humour et des références à gogo, le deuxième s'assombrit grandement et gagne énormément en maturité.


Et il y a, entre les deux, la fameuse série servant de prequel au premier cycle et de clé de compréhension pour le deuxième : un véritable lien cross-medias formant l'immense fresque qu'est Lastman.


Il y a alors une foule de choses à dire sur ce qui fait de cette bande dessinée/manfra un véritable joyau du genre. On pourrait s'attarder sur le fameux trait de Vivès, simple et sans fioritures mais d'une richesse symbolique constante et d'un dynamisme (décuplé grâce à la mise en page de Sanlaville) décoiffant avec ses affrontements titanesques, donnant au lecteur la frénésie de la page tournée et l'envie de dévorer chaque tomes l'un après sans s'arrêter.


Il y a aussi les références à la fois occidentales et orientales qui offrent une portée universelle à l'œuvre, faisant que tout un chacun y trouvera son lot de clin d'œil et de schémas narratifs communs. Car Lastman se veut être une référence ultime des tropes clichés que l'on a tous connu au travers d'une œuvre durant les années 90, comme Richard Aldana, symbole du virilisme à l'ancienne. Tel son protagoniste principal, cette BD ne cherche pas midi à quatorze heures et ne s'alourdit aucunement d'une narration sybilline.


Quand on lit Lastman, c'est avant tout avec ses tripes, tant le récit est prenant de bout en bout et n'arbhore aucun temps mort, et il ne tient alors qu'à nous de nous laisser entraîner dans l'incroyable odyssée de Aldana à travers la mythique Vallée des Rois jusqu'à la ville Mad-Maxienne de Nillipolis et des travers de la ville corrompue Paxtown jusqu'à la Frontière d'Ether.


Une odyssée cross-media qui fleure bon le shonen et les références à la pelle, que demander de plus ?

Le-Maitre-Archiviste
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le 3 déc. 2021

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