Devenir soi.
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le 18 févr. 2011
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Le Combat ordinaire décrit en quatre volumes la vie de Marco, un jeune photographe qui souffre de crises d'angoisse régulières. Son passé le tourmente et son présent n'est pas tout rose : l'inspiration dans son travail lui fait défaut et il semble avoir perdu l'envie de tout. On le suit dans son combat quotidien, appréciant aussi bien des passages forts en émotion que des passages pleins de légèreté. Un tourbillon de sentiments, parfois puissants, parfois doux, dépeint très justement la complexité du quotidien et du ressenti de tout un chacun.
J'ai grandement apprécié la « simplicité » de l'histoire et des dessins. Une sorte de naïveté et de grande honnêteté se dégagent du texte et des dessins ; c'est frappant de découvrir une vie comme une autre, sans exagération, présentée telle qu'elle est, sans fioritures ni péripéties sorties de nulle part. J'ai trouvé ça beau et puissant, car Le Combat ordinaire dépeint dans toute sa vérité le combat contre la vie que tout le monde mène, d'une façon ou d'une autre. Une vie authentique où se mêlent des moments drôles et des moments tristes, d'autres de colère comme de bonheur ou de banale routine...
Le coup de crayon m'a beaucoup plu, à part peut-être le nez de Marco qui est un peu trop exagéré et qui rend certains points de vue (notamment quelques gros plans) légèrement ridicules. Mais mis à part ce détail, j'ai adoré les traits parfois violents et dynamiques, parfois doux et simplistes selon les scènes et émotions mises en scène. Les passages de crises d'angoisse sont en rouge et noir, avec des traits nerveux et anguleux qui sont criants d'émotion. Par contre, les scènes de quotidien sont travaillées avec des couleurs plus douces, le trait est plus harmonieux et les détails foisonnent, à l'image par exemple de ce tout petit oiseau d'une grande planche de paysage.
Et ces petits détails sont là tout au fil de la BD. Je les trouve superbes. Pour les scènes très routinières, le trait est simple et presque grossier, mais il sert son propos : démontrer la banalité du quotidien, et j'ai adoré.
Je ne lis pas énormément de BD, souvent, j'ai l'impression qu'il s'agit de vagues dialogues rendus vivants par quelques dessins qui ne servent pas à grand-chose. Là, c'est tout l'inverse, le texte est aussi important que l'image, l'un ne pouvant être sans l'autre. Je pense que c'est bien ça qui définit si l'on est en face d'une bonne bande dessinée ou non, et je suppose que j'ai donc trouvé ma première très bonne BD, puisque j'ai vraiment ressenti le besoin de détailler les dessins, qui m'ont à eux seuls transmis des émotions.
En ce qui concerne l'histoire en elle-même, elle est superbe. On suit Marco dans tous les éléments cruciaux de sa vie, les séances de psy, les contacts avec les autres... Il est confronté aux angoisses, aux questions, à l'amour, à la mort... Juste tout ce qui fait une vie, où tout n'est pas tout rose ni tout noir. Une superbe BD où se mêlent habilement tous les éléments d'une vie ordinaire. À lire.
Créée
le 20 sept. 2016
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