Allah bordage, marin d'eau douce !
Alors que Tintin marchait tranquillement dans la rue, Milou se mis à fouiller dans les poubelles entrainant sans le savoir une avalanche de problèmes à son maître.
L'introduction hasardeuse à la nouvelle aventure du reporter annonçait à l'avance une succession insensée de deus ex improbables et autres prodiges incroyables. Que nenni ! Au fil de son périple, Tintin devra faire face à des incidents bien réels et des personnages on ne peut plus concret (Haddock).
Toujours au top de sa forme, il abattra même un hydravion qui l'avait pris en chasse d'une seule balle, avant de le voler et de se crasher au beau milieu d'un désert avec pour unique compagnie un soifard qui n'a sûrement pas vu la terre ferme depuis un moment... Même si cette aventure est tirée d'une histoire vraie, on ne peut qu'admirer (ou conspuer) l'esprit romanesque de l'auteur Belge.
Après avoir laissait entrevoir des failles dans son personnage, Hergé décide enfin de créer sa Némésis : Haddock. Du poisson il n'en a que le nom, loin d'être (égle)fin le capitaine aligne les injures pire qu'un poissonnier : normal, il est marin.
Si le poisson a besoin d'eau pour vivre, le capitaine, lui, a besoin d'alcool. Et pas qu'un peu. Impulsif, idiot, raciste, ignorant, ivrogne, il brille néanmoins lors de ses harangues enflammées, rares moments de lucidité. Et bien qu'on sens la rage dans ses apostrophes, aucunes grossièretés, rien que des mots tirés d'un vocabulaire exotique qui aura eu le mérite d'apprendre toute une ribambelle de mots inusités à une génération d'enfants (et même d'adultes) rêveurs.
Haddock est bien sûr une caricature du vieux loup de mer. Humain, trop humain, il arrive à pic pour contraster la perfection incarnée qu'est Tintin. Les Dupond et Dupont quant à eux sont définitivement ridiculisés par le dessinateur qui accentuera leur côté grotesque, ne leur faisant faire que des inpeties en n'omettant pas toutefois qu'ils sont un moteur essentiel à l'avancée de l'intrigue (c'est grâce à leur incompétence que débutera le voyage au pays de la soif).
Des décors plus vrais que nature, des accents drôlissimes , un lexique traditionnel, bref nous sommes à nouveau dépaysés, ajoutez à cela des pleines pages belles à pleurer, un meilleur agencement des cases et un rythme parfaitement maîtrisé et l'on s'approche tout doucement de la perfection.
L'étoile mystérieuse, j'arrive !