Dans un univers en ruines, un couple d’elfes noirs prépare l’avenir de leur enfant. Mercenaires que s’arrachaient les plus grands, une ultime mission les attend dont la récompense devrait mettre leur progéniture à l’abri de la mort elle-même, et leur octroyer une retraite bien méritée.


Tandis que le mari garde la petite fille, l’épouse rassemble une troupe du tueurs chevronnés. Leur but : achever une divinité de l’ancien monde, d’avant le Ragnarök, Thor, fils d’Odin, décharné, inconscient et enchaîné à un trône de pierre au fond d’une citadelle oubliée, aux confins du monde connu. Mais le réveil du dieu s’avère lourd de conséquences...


Vétéran de l’industrie du comics, Walter Simonson s’est rendu célèbre dans les années 1980 par son travail sur le héros Thor au sein de l’univers Marvel. Trente ans plus tard, et chez IDW et non plus chez Marvel, il revient pour proposer une version personnelle d’un mythe sur lequel il a longtemps travaillé.


Ce n’est donc pas le Thor des Avengers auquel nous avons là affaire, mais bien le dieu de la mythologie nordique, saisi dans un moment offrant une relative liberté au créateur : celui de l’après Ragnarök, la gigantesque bataille marquant la fin du monde. Faisant du point final un point de départ, Walter Simonson imagine un Thor non pas mort mais se réveillant trois cents ans plus tard, cherchant à comprendre ce qui s’est déroulé à la suite de son combat contre Jörmungand, le serpent géant.


Le résultat proposé s’avère assez saisissant. Par l’aspect conféré au dieu d’abord, loin des standards. C’est avec un mort-vivant que nous faisons route, une créature squelettique qui a plus à voir avec les zombies de Walking Dead qu’avec les puissants seigneurs d’Asgard tels que nous nous les représentons spontanément.


Par la tonalité d’ensemble du récit ensuite. Il y a là une forme de solennité dans les propos et postures des personnages qui nous rappelle le cadre sacré dans lequel cette aventure s’inscrit. Ceci couplé à la fatalité qui imprègne immédiatement celle-ci, et l’on a un tout porteur d’une dimension tragique pour le moment joliment dosée.


Par l’univers ainsi mis en place enfin. Truffé de référence aux mythes scandinaves, Ragnarök y puise de quoi s’émanciper et construire une monde de Fantasy autonome, riche et séduisant. Si quelques éléments convainquent moins que d’autres, comme ce détour par un village humain étrangement protégé, l’ensemble fonctionne très bien et invite à découvrir la suite de cette errance divine avec envie.


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seleniel
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le 20 avr. 2016

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