Van Hamme n'est pas connu pour l'originalité de ses séries, je me refuse de les lire d'ailleurs. D'une part, parce que XIII ou Thorgal ressemblent vraiment à ce qui fait de la BD une sous-culture aux yeux des non-initiés ; et donne de la corne aux mains de ses lecteurs. D'autre part, j'ai lu le Chninkel - ersatz de la Planète des singes mixé à la Genèse - ou l'histoire d'un pseudo-scénariste sans imagination qui repompe, sans le sublimer, ou même le paraphraser avec élégance, tout ce qui a pu être écrit, dit, fait, pensé, imaginé ailleurs que dans son esprit (étroit ?). Oui son histoire… le bonhomme se projette lui-même dans le héros un brin naïf, entouré de personnages naïfs, avec des éléments naïfs et des actions naïves. Non pas que la naïveté soit en soi un défaut, car cela peut surtout être une façon de laisser sa curiosité être guidée par la soif constante de découverte, seulement, chez le scénariste, c'est plutôt l'incapacité a avoir une réflexion plus poussée que le Reader's Digest. On a vraiment l'impression qu'il a suivi des cours de scénarisation à l'américaine en faisant l'école buissonnière, sinon il en aurait à tout le moins tiré une intrigue divertissante. Un livre pathétique donc, où même le dessin est loin de la virtuosité des meilleurs Rosinski (voir Skarbek), c'est pourquoi le crayonné ne rattrape absolument pas la vacuité d'un livre qui se veut un chef-d'œuvre, alors qu'il est une insulte à l'environnement. Mon jugement est complètement aigre il est vrai, seulement je ne tolère vraiment pas ceux qui se veulent les parangons de la bien-pensance en argumentant avec suffisance (cf. ses interviews et ses discours).
P.S. : cette critique - redéveloppée - se base sur une ancienne lecture d'il y a 5 ans, c'est pourquoi je détaille peu le livre que je sais ne pas vouloir refeuilleter, pour cause d'offense à mon intégrité intellectuelle.
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