Après un premier tome assez décevant, et même totalement décevant soyons franc, j’attaque ce second volume avec beaucoup d’appréhension. Un peu comme l’épreuve de la dernière chance. Car difficile de lire une série si la mayonnaise ne prend pas. Cela en est rageant tant l’idée de départ est bonne, excellente même. Voyons de quoi va parler le tome 2.

Suivant un agenda connu de lui seul, l’Agent Graves réactive un par un les agents d’un mystérieux groupe : les Minutemen. Comment, Cole Burns, paisible marchand de glaces, a-t-il pu se débarrasser aussi facilement des mafieux qui lui menaient la vie dure ? Et pourquoi son habileté à tuer s’est-elle déclenchée au son du mot fatidique « Croatoa » ? De son côté, Dizzy est envoyée à Paris sur les traces du journaliste Mr Branch.

Comme pour le premier tome, ce deuxième volume est découpé en plusieurs partis, 4 pour être précis.
Dans un premier temps, Azzarello nous offre un premier chapitre sortant du schéma habituel. Pas de mallette avec pistolet et balles ici, mais on en apprend un peu plus sur l’agent Graves. On découvre en effet qu’il n’agit pas forcément au hasard, loin de là. De plus, les mots Trust, agence qui s’annonce des plus mystérieuses et Minutemen sont lâchés ! A noter que pour la première fois également j’ai été séduit par les dessins de Risso sur ce chapitre. Sur les à côtés de l’action principale, notamment avec la serveuse, comme s’il savait exactement où allait aller Azzarello.

Retour au classique ensuite avec une histoire en deux chapitres, où l’agent Graves laisse la fameuse « mallette » à un marchand de glaces. Classique, pas vraiment. Car l’homme choisi s’avère être lié au Minutemen. Et là, l’histoire part en sucette ! Un mot prononcé devant cet homme : « Croatoa » et voilà notre petit marchand un peu benêt devenir un véritable tueur au sang froid. Tout cela selon les prévisions de l’agent Graves.
Encore une fois les dessins de Risso collent parfaitement à l’histoire. Mise en page adéquate, visage expressif. Derrière leurs côtés bourrins ces dessins font mouche.

Chapitre classique pour le coup, ensuite, avec une pauvre femme à la recherche de sa fille. Les réponses que va lui apporter l’agent Graves vont encore davantage la faire sombrer. Chute magnifiquement bien représentée par Eduardo Risso. Surprise, colère, peine, rage, folie, tout y passe à travers le visage de cette pauvre Lilly.
Historie touchante, émouvante même, pour laquelle il est difficile de ne pas se sentir mal à l’aise, surtout avec la façon dont Azzarello nous la raconte à travers les mots crus et sans détour de l’agent Graves. Mais histoire qui, à nouveau semble très loin de la trama principale.

Alors, à un peu plus de la moitié du tome, de ce second tome, la lecture se fait toujours de manière un peu forcée. Oui notre curiosité est enfin un peu titillé par les quelques bribes d’informations que veut bien enfin nous lâcher Brian Azzarello. Mais au milieu du train train quotidien rien de bien folichon pour nous enflammer vraiment. Ca reste peu alléchant, on ne se sent pas happer par l’histoire, et cela malgré des dessins toujours aussi bruts de Risso mais qui s’avèrent coller parfaitement à cet univers sombre et violent.

Enfin, tout ça jusqu’à la dernière partie en trois chapitres. « Parlez Kung Vous ». La rencontre, en France, de la petite Dizzy Cordova (vu dans le premier chapitre du premier volume) et Branch, ancien journaliste américain tombé dans la misère et la pitoyabilité, passant son temps entre les bistrots et les combats clandestins.
Grâce à cette rencontre, nous allons apprendre plein de choses ! Trust ! Minutemen ! La « Mallette » ! L’agent Graves ! Et même Dizzy ! Et enfin le chiffre XIII dessiné dans une main !
Je voulais des rebondissements, je voulais une trame de fond, je voulais de l’intérêt, je les ais. Certes, tout cela fut long à arriver, et même si trois chapitres c’est long aussi pour ce qu’on a appris, enfin Azzarello pique ma curiosité. Tout cela est lié ! L’agent Graves c’est où il va, il manipule tous ces gens comme les pièces d’un grand échiquier. Mais où va-t-il ? Que cherche-t-il ? Comment peut-il avoir autant la main mise sur tant de chose ? Beaucoup de réponses mais qui amènent encore davantage de question !

Bref, l’essai n’est pas transformé mais malgré tout enfin la machine est lancée ! Nous avons suffisamment d’éléments pour nous plonger avec envie dans cet univers de conspiration et de complots dès le tome 3, comme je l’espère. On commence à découvrir des choses qui nous font comprendre à quel point la partie de l’iceberg encore submergé est immense, mais on a envie de savoir !
Les dessins sont certes en symbiose avec le scénario mais restent difficile d’accès.
Romain_Bouvet
6
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le 14 déc. 2013

Critique lue 225 fois

Romain Bouvet

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