Troisième volet de l'équivalent masculin de Barbie journaliste, celui-ci nous emmène pour de paisibles vacances à la montagne avec son ami Jeanjean, du moins, jusqu'à que...


Si la série peut paraitre surannée avec ses personnages lisses et ses histoires à la limite du maccarthysme mais pas moins palpitantes, elle atteint un sommet avec cet opus.


Lefranc est reporter, il est gentil, et ne doit surtout pas faire étalage de ses défauts, à l'inverse de son exact opposé, Axel Borg, à qui cela épuiserait plus qu'autre chose. Mais Lefranc non, car il est parfaitement parfait, jusqu'à être ridicule parfois comme le fait remarqué cet être très imparfait aux tempes grisonnantes.


Ce qui est remarquable dans le dessin, au delà du trait de Martin qui s'est considérablement amélioré depuis le premier tome, c'est sa démarche jusqu'au-boutiste à vouloir jouer avec ses archétypes de "gentil" et de "méchant". Pour représenter la menace d'Axel Borg, le ciel se couvre, jusqu'à la tombée de neige quand Lefranc est vraiment en difficulté, mais quand ce dernier prend l'avantage ou que le danger est écarté, alors le ciel s'éclaircit et devient aussi bleu que sa combinaison de ski.


Je pense que si un méchant comme Axel Borg est aussi appréciable, c'est parce qu'il apparaît simple, proche de la réalité, il fait humain finalement (et donc forcément informe). Dans le monde idéal de la BD, il n'a pas sa place, il est une erreur de la nature qu'il faut neutraliser. Seuls les jeunes premiers sans reproche comme le héros blondinet peuvent prospérer...
Difficile d'imaginer ce genre d'approche sur le manichéisme en dehors de la bande-dessinée sans que cela paresse grotesque...


L'histoire est également mieux construite, avec un découpage de plus en plus précis. L'action et le suspense sont rondement menés, notamment lors de la course-poursuite des dernières pages...


Excellent troisième volet donc, qui sera aussi le dernier de Jacques Martin en tant que dessinateur pour mieux se concentrer sur son autre série phare: Alix, sous une décision de Casterman... Dommage, je pense celle-ci perd quelque chose, aussi talentueux soient Bob de Moor et Gilles Chaillet...

Chlorophylle
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le 3 avr. 2018

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Chlorophylle

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