Curieuse saga que voilà.
Black Science c'est 3 premiers volets absolument dingues. Ça reste ce que j'ai pu lire de plus intense en matière de comics voir de BD voir même d'histoire tout court depuis un bon moment. C'est simple, il y a matière à faire un Sliders survitaminé porté par un scénario intensément mature qui n'épargne pas son lecteur.
Penchant U.S de Gantz avec une équipe de vadrouilleur face à des créatures toujours plus terrifiantes et au destin funeste (on retrouve d'ailleurs des éléments de scénario comme le gars sans tenue, les morts subites etc) il est aussi le le doppelgänger de Low, un autre ouvrage de Rick Remender, scénariste Ô combien talentueux et prolifique.
Car comme il l'explique en préface de Low (et ça manque les préfaces dans les albums de Black Science qui m'aiderait à bien comprendre où veut en venir l'auteur) : le bonhomme a besoin d'optimisme dans sa vie. Et il façonne ainsi une héröine optimiste jusqu'à plus soif qu'on a presque du mal à supporter au début. Hymne à la vie et à l'espoir donc, Low et tout le contraire de Black Science qui, si il partage le thème de la survivance, le traite avec une négativité incroyable.


Une équipe désabusée, qui se bat jusqu'à la mort sans forcement savoir pourquoi, qui lutte avec envie mais sans raison. Grant est un anti héros dans toute sa superbe, incapable de faire les bons choix et qui croit en peu de choses, et surtout pas en lui.
Et puis Black Science à opérer un tournant à au moins 90 degrés avec le tome 4. La team ou du moins le peu qu'il en reste est disséminé aux 4 coins du multi-univers et Grant, plus au fond du trou que jamais part en quête de ses proches.
Il devient alors facile de voir à quoi va ressembler la suite de la saga, un enchainement de rencontres "x années plus tard" avec les membres qu'il a perdu dans une nouvelle dimension. Et si ce quatrième tome n'est clairement pas inintéressant dans son changement de processus et les thématiques profondes qu'il aborde, il m'avait bien refroidi après le condensé d'action (mais pas irréfléchi) de la trilogie de base.
Les pages prennent leur temps, on revient sur une Terre classique et on privilégie les dialogues. Soit, mais la transition est brutale et j'avais un peu peur même si le comics reste d'une qualité exemplaire, que ma flamme sacrée s'éteigne à mesure que McKay enchaine les missions de sauvetage fadasses.


Le début du tome 5 vient me clouer le bec avec donc un contexte enchanteur. Un genre de pastiche des histoires d'Heroic Fantasy où des peuples arrêtent de se battre uniquement pour des cailloux sacrés. Un petit clin d’œil facile aux conflits qui pullulent dans notre monde à nous mais surtout une histoire presque légère qui permet d'amener de l'humour, un bestiaire et un décorum varié et une quête épique à la clé. Bref du régal même si ça ne dure vraiment pas très longtemps mais déjà je tique sur un point.


Car oui en grand fan de Rick (je suis actuellement 4 de ses séries phares), je dois bien reconnaitre que l'arc de la fille qui a su grandir seule dans un monde qu'elle dirige plus ou moins rappelle énormément Low. C'est normal, le scénariste a des sujets qui lui tiennent à cœur mais les deux séries étant publiés en même temps avec des styles graphiques pas si éloignés que ça, et voilà que le sentiment de déjà-vu pointe le bout de son nez. Rien de dramatique néanmoins et l'arrivée de la sorcière est un régal (bordel Matteo Scalera et Dean White arrivent toujours à prendre leur pieds).


La seconde moitié revient à du très classique et patine beaucoup plus. L'histoire se pose vraiment et encore une fois la peur que cela dure m'envahit. Black Science n'existe pas que par son action et ses twist mais c'est une composante importante et étant peu habitué à suivre les séries en cours de publications, j'ai bien du mal à voir l'intrigue s'étaler d'autant plus que ce tome français relié est bien court. Ça reste toujours excellent à de nombreux points de vue, mais difficilement d'imaginer comment Rick Remender va se sortir du bourbier dans lequel il s'est empêtrer avec ses personnages et surtout comment être à nouveau surpris sachant qu'on attend maintenant plus qu'une chose, la recherche du fils prodigue, en espérant que ça ne vire pas comme dans Low.


Ah oui et sinon le dernier chap m'a clairement refroidi quand Kadir repasse en evil alors qu'à priori il a une vie bien meilleure que Grant et qu'ils sont plus ou moins quitte maintenant. Le lynchage dans la cellule est un peu gratuit et n'apporte rien, alors en plus finir le tome sur ça..

Kaptain-Kharma
7
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le 10 juil. 2017

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Kaptain-Kharma

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