Même si j'essaie de garder une grande part d'objectivité dans mes évaluations, il arrive parfois que des impressions purement personnelles viennent prendre le dessus dans mes appréciations.
J'ai lu Le Réseau Aquila parce que ce diptyque a plutôt bonne presse et que l'espionnage en pleine première guerre mondiale est un sujet inédit à mon catalogue.
Pour ce qui est du fond, je dois bien admettre que c'est plutôt réussi. L'histoire est à la fois dense et complexe tout en gardant une part subtile d'intelligibilité. Histoire et intrigue se mêlent à merveille, soutenus par des dessins travaillés ; bref, le lecteur a tout pour se croire vraiment dans le Paris du siècle dernier.
En revanche, ce qui m'a complètement plombé la lecture c'est le personnage de Silas Corey. Car bien que le nom (et la nationalité) diffèrent, cet individu n'est ni plus ni moins que Sherlock Holmes. Fin détective, mêlant réflexions et déductions savantes à une accoutumance pour les opiacés, secondé par un homme de main obéissant qui le conduit malgré lui dans la bonne direction ; même Irène Adler a droit à sa propre homologue dans le personnage de Marthe Richer. Tous ces déjà-vus font que je n'ai jamais réussi à m'attacher aux protagonistes. Certes, Conan Doyle aurait largement de quoi être fier, mais en ce qui me concerne j'aurai aimé un peu plus d'originalité (ou moins de similitudes).
En l'état, j'ai l'impression que l'on a essayé de me faire passer un ours blanc pour un panda, ce qui gâte substantiellement mon opinion.
Pour ceux qui, comme moi, attachent de l'importance à l'identité des personnages, sachez que vous risquez de trouver cette série bien en deçà des valeurs que d'autres lui ont attribuées.
Si je note l’œuvre 6/10 c'est surtout grâce à son scénario qui lui fait mériter un peu plus que la moyenne.