Alors cette critique abordera un thème plus "sérieux" qu’à son habitude avec une BD qui a connu un franc succès cette année (2013). Il s’agit du "Singe de Hartlepool" écrite par W. Lupano et J. Moreau.

le singe de hartlepool
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Rapide retour sur l’histoire afin de situer le contexte :

"En pleine guerre napoléonienne, un navire français fait naufrage au large de Hartlepool. Parmi les débris, un seul survivant : un chimpanzé, mascotte de l’équipage portant l’uniforme tricolore. Mais, dans ce petit village d’Angleterre, où personne n’a jamais vu de Français, l’animal correspond assez bien à l’idée qu’on se fait de l’ennemi. Aussitôt, le singe est traîné en justice, accusé d’espionnage…"

Tout d’abord un point historique sur cette histoire de singe à Hartlepool : il s’agit d’une légende britannique sur le village d’Hartlepool qui se situe sur la côte Est de l’Angleterre. Au cours des guerres napoléonienne, un navire aurait fait réellement naufrage en ce lieu avec comme seul survivant un singe portant l’uniforme des soldats français. Il fut jugé et pendu ce qui vallut aux villageois de Hartlepool le surnom de H’angus. L’équipe de foot a comme mascotte "H’Angus The Monkey" et S. Drummond a été élu trois fois maire de la ville après avoir fait campagne costumé en H’Angus The Monkey. Donc une légende très présente dans ce comté, qui sait rire aujourd’hui de ce quiproquo historique.

Alors voilà, j’avais eu le marque page et l’avais trouvé beau. Sans la moindre idée de ce que l’histoire allait me réserver, j’ai emprunté ce bouquin à la BM. Ce fut le choc ! Nulle histoire de piraterie sympa où un singe serait le héros. C’est face à une histoire terrible, face à ce que l’homme est réellement, face à la bassesse que je me suis retrouvée. Des couleurs magnifiques qui mettent en scènes ce que l’homme cherche à chacher : ses instincts primaires et son côté inculte. Ce singe est le symbole de l’être qui ne peut rien face à la crédulité des autres. La haine de ce peuple envers l’autre peuple est si forte que rien ne peut les stopper. On arrive à un constat : nous en sommes toujours au même stade de nos jours …
Une réflexion intense sur la tolérance, sur l’Autre et aussi un retour sur un événement historique trop peu connu ! Une triste fable pour les hommes mais un ouvrage éclairant aux graphismes doux et mélancoliques.

En personne ayant fait Histoire à la fac : j’approuve cette BD.
JuliaCouplan
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le 30 déc. 2013

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Julia Couplan

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