Et voilà, terminé.


Le scénario de ce dernier tome ne remonte pas beaucoup le niveau. Il se passe des choses, mais c'est un peu répétitif. par exemple le coup de la descente, ça faisait un bout de temps que je me disais que ça devait pas être simple et je trouvais dommage de ne pas en parler. Et voilà que dans ce tome, l'auteur y fait trois fois allusion. C'est bien joli, ça marche bien la première fois, mais forcément, les seconde et troisième, c'est moins efficace. L'auteur en était un peu conscient puisqu'il n'aura pas autant étiré ces passages. Mais bon, dans les trois cas c'est trop étiré à cause de cette saloperie de voix off qui vient tout gâcher (elle fait ça depuis le premier tome). Cet ultime tome souffre aussi du fait que l'on a un peu oublié cette histoire de photo censée bouleverser le monde de l'alpinisme... du coup on se croirait un peu en roue libre, comme si cette fin n'était pas nécessaire. Les personnages sont toujours aussi fades, dénués de caractérisation si ce n'est la bonté ultime. Habu qui était décrit comme un type capable de couper la corde, finalement n'est qu'une couille molle comme tous les autres alpinistes, incapable de laisser son prochain dans le besoin, quitte à mettre sa vie en danger.
Et puis on n'arrive jamais à être à fond dedans, si bien que cette ascension, elle m'a paru insignifiante au lieu d'être complètement prenante. C'est triste quand même. Quant au message philosophique, bof quoi : avec cette voix off, avec ces personnages fades, avec cette histoire si peu intéressante, il est difficile de se retrouver chamboulé par cette conclusion... en fait, vu la manière dont c'est présenté, c'est comme si l'auteur avait pris un micro pour nous le dire... je veux dire qu'on ne ressent pas cette conclusion, ce bouleversement. En plus, on se doutait bien que ce sera un truc de ce genre qu'on aurait à la fin, l'histoire est tellement peu subtile, il n'y avait pas 36000 autres solutions.


C'est vrai que c'est quand même très immature par moment. Le photographe qui se met à commenter l'ascension de Habu 'nooon attention, descend, non va à gauche'... c'était incroyablement lourd ! Sans parler de ces instants où un personnage hurle quelque chose (un prénom le plus souvent) en gros plan, avec les fameuses lignes horizontales ou verticales pour faire de l'effet. J'avais l'impression de regarder DBZ. Ce genre d'artifice, ça fonctionne pour des mangas de combat, mais ici, avec un thème censé plus adulte, ça faisait un peu con. Je dis censé parce que je n'y crois pas trop à cette maturité. On se retrouve avec tous les tics de mangas pour ado : un concours de grosse bite, des gens qui gueulent dès que quelque chose ne va pas, des amitiés indestructibles etc. etc.


Le dessin est correct, mais on sent que Taniguchi a du mal à proposer un découpage intéressant. Même en montagne, il a du mal : on sent qu'il essaie de ne pas trop se répéter, du coup il fait tout et n'importe quoi par moment. Mais bon, ça passe quand même assez bien. Le pire étant ces scènes de dialogues en lieu fermé. On a encore droit à de beaux décors, de belles illustrations. Et c'est vraiment dans l'ascension que le dessinateur semble prendre le plus son pied à dessiner des corps.


Bon, y a quand même des trucs que j'ai bien aimés, mais c'est mal exploité, je trouve, et souvent redondant : les hallucinations ! Un thème qui me parle beaucoup et que je trouve très sympa exploité à 8000 mètres d'altitude, mais les auteurs manquent d'imagination dans le développement. Faut dire que les personnage sont si peu construits que forcément, les interventions ne pouvaient que être banales et redondantes.


Bref, Ce cinquième tome n'est pas atroce à regarder grâce à quelques bonnes idée et toujours cet aspect graphique agréable, mais il n'est pas génial à dévorer non plus à cause de trop grosses maladresses narratives, d'un sujet finalement assez mal exploité, d'un sentiment de trop peu malgré les 1500 pages! Quelle déception.

Fatpooper
5
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le 9 mai 2016

Critique lue 452 fois

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Fatpooper

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