Un miroir aux reflets bleutés
Il m'arrivait de passer devant cette bande dessinée dans les rayons BD de Gibert Jeune. Je la voyais sans la voir, les histoires sur l'homosexualité ne me parlaient pas plus que ça. Et un jour, après une rupture difficile, je me suis laissée tenter. Les premières pages m'ont marquées par la profondeur des mots de Clémentine et par la mise en scène en elle-même, une femme découvrant le journal intime de sa compagne morte. La mise en scène est juste géniale, en plongeant dans les souvenirs de la jeune Clémentine, on se retrouve devant un style graphique tout en noir et blanc, avec pour seule touche de couleur ce bleu si présent dans l'oeuvre. Cette recherche graphique m'a beaucoup aidée à m'immerger dans l'oeuvre, c'était comme de se retrouver dans la tête et les souvenirs des personnages principaux. Après avoir pris connaissance de l'intrigue, je voulais en savoir plus. Rentrée chez moi avec l'album sous le bras, je l'ai lu d'une seule traite sans comprendre comment. Les pages tournaient toutes seules et j'avais l'impression d'être avec ces jeunes filles. Cet album et son histoire semblaient les reflets exacts de la mienne et j'avais l'impression qu'au travers des mots de Clémentine c'était moi que je redécouvrais. Cette histoire m'a bouleversée, et cet album restera, je pense, parmi mes favoris. Je le recommande fortement.