Les Aigles de Rome, tome 4
7.5
Les Aigles de Rome, tome 4

BD franco-belge de Enrico Marini (2013)

Non que ce tome soit désagréable à la lecture, loin de là, et par rapport au travail du dessinateur, ma note est sans doute un peu sévère... Mais quel coup dur pour la série dans sa globalité !
Cette bd avait commencé comme un plaisir coupable, un défoulement jouissif où le contexte n'était qu'un prétexte à des orgies et des massacres. Le 2 s'offrait même un scénario, certes de basse volée. Le 3 avait ambitieusement commencé une sorte de fresque historique basée sur la bataille de Teutobourg. Le tout se caractérisait par un rhytme nerveux et discrètement efficace, si bien qu'on sortait de sa lecture avec une bonne impression, notamment celle de ne pas avoir été pris pour un parfait imbécile tout en s'étant défoulé.
Dans le présent volume, l'auteur change complètement de fusil d'épaule. Le cadre historique est beaucoup plus appuyé, et on ne peut que s'en réjouir, mais le scénario semble trainer en longueur, sans trop savoir comment occuper les pages. Finies, les ellipses, les 2 pages pleines d'informations qui vous disaient tout ce que vous vouliez savoir. Là, on a l'intrusion de redites, de sous intrigues pas forcement nécessaires ( le meurtre du favori de Varus, était ce vraiment utile de revenir dessus ? ), de digression mal placée ( la fameuse scène du duel, bien montée, aurait eu beaucoup plus de sens dans le tome précédent, là, c'est presque du radotage ) et la conclusion d'autres axes qui venaient d'être introduit ( le fort, Segestes... ). C'est comme si les auteurs avaient fait monter le suspens pour finalement s’apercevoir qu'il leur restait encore des choses à dire pour rendre leur histoire consistante. Un soucis tout à leur honneur, mais qui aurait dû les titiller depuis le début, s'ils comptaient aller par là. Quoi qu'il en soit, l'intrigue en pâtit sévèrement, se dispersant quand elle devrait préparer le point d'orgue du récit.
Autre gros problèmes, l'auteur commence à tuer des personnages importants ou prometteurs... Sans raison apparente. Est ce pour camoufler le coup de mou du récit de manière générale ? Pour surprendre ? Toujours est il que le résultat ressemble plutôt à un manque d'imagination quant au développement de la trame de ces personnages. Voilà qui ne laisse rien présager de bon pour la suite, surtout quand on pense que l'un des principaux fils narratifs et dramatiques vient d'être coupés avec la mort d'un de ces personnages.
Un tome un peu perdu, un peu bâtard, qui semble venir d'une autre série et tenter de donner un autre cachet à celle ci. A voir si les auteurs réussiront à trouver une ligne directrice ralliant les bons côtés des deux ambiances pour le prochain volume.
Kevan
5
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le 28 nov. 2013

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Kevan

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