Les Aigles de Rome, tome 5
7.6
Les Aigles de Rome, tome 5

BD franco-belge de Enrico Marini (2016)

Les crocs du loup se referment sur le cou de l'aigle...

Marini a pris son temps pour nous livrer ce tome V des aigles de Rome.
Cette longue attente (3 années) n'aura pas été vaine. La qualité demeure au rendez-vous et j'affirmerai même que cet opus est le meilleur paru jusque-là.


Marcus, romain fidèle à sa nation, demeure prisonnier de ses pairs tandis que son frère félon, Arminius, scelle l'alliance des tribus qui doivent défaire les légions. Dans une ambiance tendue où le drame est omniprésent, c'est de trahison qu'il est question. L'honneur de ces hommes qui ont conquis le monde occidental, leur fierté voire même leur arrogance va les pousser dans les bras de Pluton.
C'est ainsi que l'inexorable affrontement s'annonce sous de bien sombre augures.


Servi par un dessin somptueux, le décor est planté et les combats désespérés. Si l'anatomie demeure un point fort du trait de Marini, sa mise en scène s'avère tout aussi bluffante. Le découpage de ses cases indique sans conteste sa maîtrise de l'exercice tandis que certaines planches enchantent le regard par leur composition soignée et l'usage minutieux de la couleur. Les escarmouches voient des guerriers habités par la fureur du combat se jeter corps et âme contre leurs ennemis. Quelle dynamique dans ces assauts ! Quels cadrages éblouissants ! Quel sens de la mise en scène ! On se croirait, par moments, dans le prologue du film Gladiator.
Cadeau de l'auteur, une double page (pages 48 & 49) offre une vision plus large de la bataille qui se déroule entre romains et germains. Si ce n'est pas la scène la plus dynamique, elle fourmille néanmoins de détails. L'excellence de son dessin n'est d'ailleurs pas une surprise, la magnifique couverture attestant du talent du maître. Et, contrairement à bien d'autres bandes dessinées, les pages intérieures sont tout aussi soignées.


A l'issue de cette sanglante mais admirable lecture, c'est une fin qui laisse encore sur sa faim. Le suspense demeure encore complet. L'aigle, blessé mais point brisé, disparaît dans la brume tandis que le loup se repaît de sa famille. Découvrir la suite sera à n'en pas douter, comme à l'ordinaire avec Marini, un excellent moment de lecture.

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9
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le 3 déc. 2016

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