Les Petites Victoires
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Les Petites Victoires

BD (divers) de Yvon Roy (2017)

Un auteur de BD qui arrive à faire comprendre à ses lecteurs, sans que ça n'ait de lien direct avec le récit, qu'il a une grosse bite, moi je dis : chapeau !


L'intrigue est moyenne. C'est pas déplaisant à lire, on découvre cette petite vie de famille, c'est mignon. Mais c'est un peu plat, un peu vite expédié malgré le grand nombre de pages. Le récit contient beaucoup d'ellipses, les quelques scènes en paraissent donc insignifiantes. Et il est difficile de se rendre compte du quotidien difficile du père puisque ses victoires paraissent trop faciles (au point de ridiculiser la médecine) et que le père a en plus un tempérament ultra positif ce qui fait qu'il est très rare de le voir vraiment calé.


Ce qui est un peu gênant, c'est qu'on est dans une histoire auto-biographique et que l'auteur défend clairement ses positions en ce qui concerne les traitements... mais c'est tellement... peu réfléchi... ça manque tellement de distance. En gros, on en ressort avec l'impression que la médecine a tout faux et que le type a tout compris. Il précise qu'il ne parle pas de l'autisme en général mais bien du cas de son fils (chaque cas est unique) mais quand même... là, on a la chance d'avoir un père qui fait les bons choix par rapport à son fils (et encore, je suis pas sûr que tout ce qu'il impose ait un effet positif, faudrait demander à l'auteur qui a forcément dû essuyer des échecs contrairement à son personnage) mais si quelqu'un de moins chanceux que lui adopte la même méthode de n'en faire qu'à sa tête et que le fils n'est pas réceptif, ça pourrait être très dangereux... Parce qu'au fond, c'est ça que l'auteur met en avant : démerde-toi, n'écoute pas les autres, tu fais ta propre loi.


Mais bon, ça c'est un message. Et le message ne me gêne pas (chacun pense ce qu'il veut). Ce qui me dérange plus c'est l'aspect narratif : les conflits sont rares, le héros ne se plante jamais... parfois on dirait même que l'auteur avait besoin d'une reconnaissance, il fait tout pour se valoriser : quand le personnage réagit mal à quelque chose c'est pour ensuite évoluer vers quelque chose de meilleur... ce type, c'est un Dieu, quoi ! D'ailleurs toutes les filles en pincent pour lui même s'il ne s'en rend pas compte... d'ailleurs le coup de drague de fin, c'était un peu trop facile et pas très utile.


Les personnages en sont pas assez creusés, et la relation entre les divers personnages assez superficielle pour ne pas dire nulle : on ne saura pas grand chose des rapports négatifs entre le père et la mère ; le fils est finalement un yes man qui suit assez facilement son père ; tous les gens qui parlent avec le père sont fascinés par lui et ses méthodes...


Le graphisme n'est pas ce qui m'emballe le plus. En premier point, la mise en valeurs de gris à l'ordinateur ne passe pas très bien. Ensuite, le design ne prend pas toujours ; on a des personnages sympatoches mais ça me paraît soit pas assez soigné soit pas assez brut. Et les décors sont bof. Le jeu d'ombre n'est pas très intéressant mais au moins les cases restent toujours très lisibles. Les personnages sont expressifs. Les compositions sont parfois intéressantes mais l'auteur en fait un peu trop par moment et devrait essayer d'aller au plus simple, sans vouloir en foutre plein les yeux (surtout que son style graphique ne se prête pas à ce genre de virtuosité).


Bref, pas top mais pas flop non plus.

Fatpooper
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le 18 sept. 2018

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Fatpooper

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