Héros chiant, épreuves chiantes, structure chiante.

Médiocre, ou pire ? Après avoir relu l'Incal récemment, et en me promenant dans les rayonnages de la bibliothèque locale, je me suis dit que je pouvais bien me refaire Les Technopères. Bon, j'avais trouvé L'Incal globalement mauvais, mais pourquoi pas ?
Non, en fait.
C'est mauvais, il n'y a pas grand chose à sauver. La structure (triple intrigue, le passé du protagoniste, celui de sa famille et le présent) n'est déjà pas très intéressante dans la première partie, mais intégrale oblige, on la retrouve répétée plusieurs fois. Si j'avais lu les BDs une par une, ça m'aurait probablement vaguement agacé, là ça m'a carrément gonflé ; disons que c'est le format du recueil qui veut ça...
Le héros est inintéressant au possible, on le voit se plaindre à chaque fois de sa misère, il finit toujours par triompher simplement car c'est le plus fort, la plupart du temps avec l'aide d'un deus ex machina prévisible et chiant comme la pluie. Les antagonistes sont méchants, de plus en plus méchants pour finir par être le MAL incarné (au cas où les messages du début contre l'abêtissement des masses étaient trop subtils, je suppose - ils ne l'étaient pas.).
Les personnages récurrents autour du héros sont soit chiants (plaintif mais courageux et dévoué, fichu bestiole), soit ont une évolution trop abrupte pour nous intéresser. La famille du héros passe d'une bande de connards égoïstes occupés à se tirer dans les pattes pour devenir de loyaux assistants du héros, sans qu'on comprenne bien comment - d'autant qu'on n'a pas vraiment eu envie de s'intéresser à eux.
Rien à sauver, sauf peut-être... le dessin ? Non, je n'ai pas aimé. C'est con parce qu'on sent un réel talent dans les détails, une cohérence dans l'ensemble, de la lisibilité dans l'action, mais je n'aime pas. Tant pis, ça ne contribuera pas à sauver l’œuvre dans mon estime (et elle en avait bien besoin...).
Dans ma critique de l'Incal, j'avais dit qu'il fallait que je vire Les Technopères et La Caste des Méta-Barons de ma liste de relecture. J'aurais du suivre mon propre conseil...