Un manga émouvant et très agréable à lire

Je ne vais pas vous le cacher, le thème de départ avec des facteurs qui expédient du courrier sur des routes dangereuses et qui combattent des armures creuses d'insectes, c'est pas vraiment un scénario qui fait rêver au premier abord. D'autant plus quand on se rend compte que le protagoniste principal est un pleurnichard de première. Qu'à cela ne tienne, Hiroyuki Asada est plein de surprises.

Je vais d'abord mentionner comme premier atout de ce manga son dessin : il est juste sublime. Vous allez me dire, les goûts et les couleurs... En effet. Ceci étant dit, on ne pourra pas reprocher à l'auteur de se foutre de nous : les dessins sont propres. Par contre, les têtes de certains personnages se ressemblent un peu trop, mais je suppose que c'est le style de l'auteur qui fait ça... J'ai tout de suite fait le parallèle entre Zazie et Akane Tachibana de I'll. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau et je trouve ça un peu dommage.

Ensuite, le scénario. De ce côté-là, ma critique a très mal commencé, mais je peux vous assurer d'une chose : ne vous fiez pas aux deux premiers tomes, ni aux tâches quotidiennes effectués par Lag en tant que Letter Bee. L'intrigue apparaît au fil des tomes petit à petit. Et ne vous inquiétez pas, on se rend compte de certaines choses assez rapidement (on en est pas au même niveau que Tsubasa Reservoir Chronicle, pour les connaisseurs), ce qui nous tient en haleine pour les tomes qui suivent. Si certaines choses s'éclaircissent, d'autres mystères se révèlent, mais le contexte politique assez tendu finit vite par se dévoiler, ce qui nous met en accroche pour la suite des évènements.

L'univers est vraiment original, une planète pas très "vivante" plongée dans la nuit jour comme... nuit, vivant seulement avec un soleil artificiel bien mystérieux et une hiérarchie sociale qui n'est pas sans rappeler une époque révolue... Les personnages sont assez attachants et charismatiques pour la plupart (Gauche et Jiggy Pepper pour ne citer qu'eux), avec leurs spécificités propres. Et je vais revenir sur celui qui, à priori, poserait pas mal de problèmes : le personnage principal, Lag Seeing. Je vais être clair : je déteste les pleurnichards. (et je ne pense pas être la seule) Il était donc tout indiqué que je déteste Lag aussi. Et pourtant, j'ai rarement vu un personnage de cette tranche d'âge aussi attachant. On se fait rapidement embarquer dans cette myriade de bons sentiments et tu en réclamerais presque un peu plus.

Malheureusement, je ne peux guère en dire plus : spoiler dans une critique, ce n'est pas mon genre. Mais ce manga vaut le coup d'oeil et je conseille pour les réticents d'aller au-delà des quatre premiers tomes au moins, histoire de vraiment vous plonger dans l'univers.

Pour ma part, j'ai réellement accroché et il est un des rares mangas que je suis encore avec plaisir et dont je fais la collection. Je regrette qu'il soit aussi peu connu en France car il vaut largement la peine d'y passer du temps, ne serait-ce que pour apprécier le dessin, si le scénario ne vous comble pas. Les planches de couleur à chaque début de tome sont un vrai plaisir. (merci à Kana qui s'est donné la peine de les rajouter !) Je n'ai quasiment aucune critique à émettre, hormis le temps de publication (un chapitre par mois au Japon) mais si c'est pour conserver une telle qualité, je suis preneuse !

Je le recommande vivement !