Qu'est-ce que j'ai pu me masturber sur cette BD quand j'étais môme ! C'était l'époque où je ne me rendais pas compte que je me masturbais, j'ignorais ce que c'était (je devais avoir 11 ans et à l'époque, mon seul accès à la pornographie se résumait à quelques images brouillées sur canal+ ou encore le cabaret de fin d'année que je m'empressais de regarder en revenant du réveillon du nouvel an, ça ne durait que le temps que mes parents se changent à la salle de bain, soit environ 10 minutes). Ce que je faisais, pour atteindre le septième ciel, c'était de me mettre sur le ventre et de presser la paume de mes mains contre mon sexe qui se mettait assez vite à durcir ; passé quelques frottements, je finissais par jouir. Je n'ai pas souvenir d'un liquide ni d'une éjaculation jusqu'à ce jour où c'est arrivé et où je me suis trouvé un peu embêté d'avoir trempé mes draps (j'ai épongé ce que j'ai pu avec une chaussette et je me suis mis à côté de la zone humide pour m'endormir... le lendemain je fus soulagé de ne pas apercevoir de traces - peut-être qu'il y en avait mais de mon regard d'enfants ça paraissait invisible). Curieusement, je n'étais pas inquiet, je ne me disais pas que c'était anormal d'avoir un liquide qui sortait de mon zizi. Sans doute parce qu'au moment de ma première éjaculation, j'avais déjà entendu parler de ce phénomène.


D'ailleurs, autre souvenir, je me rappelle que dans la cour de récré de mon école primaire, des copains parlaient de sperme (on devait avoir 11ans, je me souviens que c'était la dernière année en primaire). Apparemment, ils en avaient puisqu'ils étaient capable d'en décrire l'apparence. Lorsqu'ils me demandèrent si j'en avais, j'ai, bien sûr, rétorqué que oui. En rentrant chez moi, je suis allé directement au cabinet ; si les copains avaient pu expliquer à quoi ça ressemblait, ils n'avait en revanche pas expliqué comment on en fait sortir... du coup je pensais que l'éjaculation venait toute seule, qu'il suffisait d'attendre ou de pousser comme quand on urine. J'ai donc attendu un peu et puis... un liquide transparent est sorti. C'était de l'urine bien sûr... mais comme j'associais l'urine à un besoin pressant et que j'avais bu suffisamment d'eau, ma pisse était claire, transparente ! J'en ai déduit que ce que mes copains décrivaient comme blanc était en fait un liquide transparent (on est parfois tenté de confondre les deux à cet âge). Donc d'un côté, je me masturbais et j'éjaculais sans le savoir et de l'autre je pensais éjaculer quand en fait j'étais en train d'uriner... ce n'est qu'à la toute fin de mes années primaires que j'ai compris je crois. Je ne sais pas comment, peut-être parce qu'un copain m'avait fait voir un film porno en guise de blague (je fus choqué à l'époque).


Toujours est-il que j'ai toujours associé Loisel au sexe en premier lieu ! D'ailleurs, une de mes premières missions lorsque j'ai débarqué à Bruxelles pour mes études supérieures, ce fut de chercher dans les boutiques de seconde main des BD plus coquines du dessinateur (j'étais tombé dessus une fois par hasard, j'étais donc au courant de sa prédilection pour l'érotisme). Et puis, régulièrement, je relisais cette saga de Peter Pan ainsi que la quête de l'oiseau du temps, mon père ayant les deux collections. Hélas pour moi, en emménageant avec ma compagne, mon père m'a laissé récupérer plein de BD sauf les Loisel et les Franquin. Cela faoit donc 4 ans que je me demande si je vais racheter les BD à mon compte ou attendre patiemment que mon paternel passe l'arme à gauche pour en hériter, en espérant qu'il me les lègue bel et bien et non à ses petits-enfants !


Alors que je faisais mes emplettes pour Noël (bon j'étais en train de chercher les cadeaux que je voulais m'offrir à moi, même si je n'avais pas encore trouvé tous les cadeaux pour les autres membres de ma famille), je suis tombé sur une intégrale de Peter Pan. Bon, c'est sûr que je suis attaché aux exemplaires uniques... mais ça revient tellement à moins cher d'acheter en intégrale... alors bon, j'ai craqué. Pour les Franquin, j'hésite toujours car c'est trop le bordel avec les rééditions et j'ai envie de retrouver les numéros d'origine, et puis les exemplaires de mon père avec les dos à moitié arrachés me manquent). Soit j'ai donc acheté cette intégrale pour une somme correcte et voilà que j'en ai terminé la lecture du premier tome.


J'apprécie toujours autant l'intrigue. Parce qu'il n'y a pas que le sexe que j'apprécie chez Loisel. J'aime la manière dont il s'est réapproprié l'histoire. J'aime les personnages de cette saga : iols sont bien écrits. J'aime le ton si sombre qui caractérise l'intrigue : c'est poisseux, c'est triste, mais c'est drôle aussi ; Loisel ne fait pas dans le misérabilisme à mon sens, on ne se sent pas piégé, il ne s'attarde pas non plus sur le malheur et la misère, il y a différentes couleurs, différentes émotions. Ce premier tome est certainement un peu maigre en terme d'histoire, l'auteur se contentant de poser les bases. On retrouve tout de même un méchant, des conflits, des personnages bien articulés. On ne reste donc pas beaucoup sur sa faim.


Et puis graphiquement c'est bon. Certes, c'est un peu brouillon par moment, l'auteur mettant trop de détails qui deviennent difficiles à distinguer. N'empêche que j'aime ses décors, j'aime ses lieux qui semblent très bien documentés. Sa mise en scène est très cinématographique, avec ces avants plans qui viennent rythmer l'image. Son découpage fonctionne bien : on comprend ce qu'il se passe, les points de vue sont variés. C'est du cinéma avec un gros budget ça. Et puis les angles de vue sont efficaces. Le trait est très agréable : j'aime cet encrage bien gras, sans fioriture, avec des masses de noir bien gérées. Enfin, j'apprécie le travail de couleurs ; les ambiances sont parfois un peu sinistres, mais ça fonctionne et ça contraste très bien avec le pays imaginaire de Disney. Les personnages ont de bonnes gueules aussi, on les distingue à peu près tous, notamment grâce aux costumes ; les attitudes sont justes, efficaces. Les personnages féminins sont très bien dessinés : j'adore les femmes avec des courbes, Loisel aussi ! Bon sang que j'adore toujours autant les deux scènes avec la prostituée qui tente de corrompre le petit (moi j'aurais dit oui pour sucer ses seins, oui pour me baisser un peu).


Et puis il y a Clochette. Qu'elle est belle Clochette ! Sa coupe de cheveux est horrible, en vrai j'aurais envie d'e,n rire. Mais dessiné, avec sa tenue sexy, je savoure. Et ces cuisses ! Et ce cul ! J'adore ! J'y ai songé lors de cette relecture (je n'avais plus lu Peter Pan depuis au moins 6 ou 7 ans quand même), p'tet que Loisel est le premier à m'avoir ouvert l'esprit sur le corps des femmes, à m'avoir fait comprendre qu'une femme enrobée peut être sexy. Même si j'étais mitigé à l'époque, un peu gêné de regarder la grosse sirène, je ne pouvais pas faire sans apprécier ses gros seins et puis le reste de sa silhouette.


Bref, ce premier tome est toujours aussi bon à lire. Que d'émotions, mes amis, que d'émotions !

Fatpooper
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le 16 janv. 2018

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