Londres - Peter Pan (Vents d'Ouest), tome 1 par Alligator

janv 2006:

Oeuvre basée sur l'histoire de Peter Pan mais vue de manière un peu plus couillue, plus réaliste, avec par ex. l'abomination du sexe pour les enfants.
Beaucoup de grâce, de poésie, confrontée aux malheurs du monde.
Peut-être un des Peter Pan les plus vraisemblables, les plus puissants et les plus beaux que j'ai vu ou lu. On est loin des mièvreries disney ou spielberg, là. Réaliste et costaud, mais non moins beau et fort. A lire!

Le premier tome est partagé en deux : on prend connaissance de Peter, petit enfant miséreux que la mère ou plutôt la marâtre ivrogne harcèle sans cesse et finit par le virer à coup de lattes un soir de beuverie mal assumée. On le suit dans son errance et dans sa solitude, son art de raconter des histoires d'enfants heureux et aimés de leur maman. Il fait la joie de ses copains orphelins du quartier de Londres.
La seconde partie présente le monde de Clochette et du capitaine Crochet. Un monde à part. Rêve ou réalité on ne sait trop. Quoiqu'il en soit, c'est seul ou emmitouflé dans une couverture crasseuse sous les gros flocons de neige de Londres que Peter Pan rencontre la fée Clochette qui l'emmène sur l'île. Mais Peter Pan tombe tout droit dans les g... la griffe de Crochet!

Bref, il s'agit bien de l'histoire de Peter Pan, il n'y a pas de mensonge sur la marchandise. Mais entre temps, Peter Pan est violenté par le monde des adultes à plusieurs reprises, obligé de montrer sa bistouquette dans un bar pour obtenir une bouteille de brandy pour ne pas se faire tuer par sa mère, victime d'une tentative de viol d'un alcoolo et pour finir à deux doigts d'être massacré par sa mère qui le rejette. Seul un vieil homme qui lui préconise de rester enfant et lui offre les aventures d'Ulysse est là pour représenter le monde des adultes de manière plus civilisée.

Le dessin est détaillé, accrochant mille aspects des décors ou de l'environnement qui enrichissent inévitablement la composition des images. Quelques dessins ou parties de dessins laissent poindre la violence sous des traits saccadés, inachevés, en attente. La beauté du travail alliée à la beauté du récit promet une série plus qu'intéressante. Le trait de Loisel et son imagination font de ce Peter Pan une promesse qui j'espère sera tenue dans les 5 autres tomes.
Alligator
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le 23 nov. 2013

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