Mon ami Dahmer par amandecherie
Ultra documenté, Mon ami Dahmer tente de brosser un portrait du futur serial killer, couvrant son adolescence. On y suit, dans les yeux de l'auteur qui l'a réellement côtoyé au lycée, ce personnage mystérieux, inquiétant, qui se passionne pour les entrailles des animaux écrasés sur la route puis sombre dans l'alcoolisme.
S'il a fallu 20 ans à Derf Backderf pour finaliser le récit, ce n'est que par bribes qu'il nous faut comprendre le "cannibale du Milwaukee". Hélas, le dessinateur l'a trop peu connu pour qu'on puisse réellement imaginer ce qui va l'amener à son glauque destin. A l'inverse de Virgin Suicides de Jeffrey Eugenides où le fait que le groupe de narrateurs ne parvienne pas à saisir les soeurs Lisbon constitue précisément le sel du livre, l'ouvrage de Derf Backderf, voué à demeurer incomplet, crée un sentiment de frustration.