Nouvelle création prometteuse de Kirkman

Sans vraiment trop savoir pourquoi, j’ai pris l’habitude, lors de nos vacances à Disney Land, de prendre comme lecture des comics Delcourt inédits. Histoire de s’endormir au calme et détendu après nos longues journées de marches et de défoulement avec les enfants, dans notre petit chalet. Cette année, l’une de mes lectures a été Oblivion Song ! Le nouveau bébé de Robert « Walking Dead » Kirkman ! Comme pour avec Outcast, j’ai acheté ce premier tome, et me suis lancé dedans sans même savoir de quoi cela parlait. Le fait que ce soit de Robert Kirkman me suffit à tenter l’expérience !


Il y a dix ans, 300 000 habitants de Philadelphie ont disparu et ont été happés dans une autre dimension, surnommée Oblivion.
Le gouvernement a tout fait pour tenter de les retrouver et de les ramener, mais après quelques années, le programme de recherches a été abandonné. Seul Nathan Cole, un scientifique qui a mis au point une technologie de transfert vers cette dimension, continue à se rendre inlassablement sur place au péril de sa vie, afin d’extraire les survivants de cet enfer.
Mais est-ce que tous les disparus ont vraiment envie de rentrer…
Pourquoi souhaiteraient-ils rester là-bas, en dépit des dangers qui les guettent à chaque instant ?
Partez à la découverte d’Oblivion Song, la nouvelle série de Robert Kirkman,le créateur de Walking Dead, dessinée par Lorenzo de Felici.
Serez-vous capables de résister au chant de l’oubli ?
(Contient les épisodes #1 à 6)


Comme je le disais plus haut, en me lançant dans la lecture d’Oblivion Song, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Quelle surprise en découvrant la faune et flore incroyables et inquiétantes d’Oblivion ! Des gens apeurés, une ville délabrée à la végétation luxuriante ayant repris ses droits et des créatures hideuses ! Le décor est planté !


Et cela nous lance sur les dessins. Je ne connaissais absolument pas Lorenzo de Felici. Après un premier tome, je peux dire que je n’ai pas du tout accroché. Un style trop brouillon, trop abstrait, trop de traits. Je ne suis pas fan de ces personnages où les visages sont chargés de traits, enlevant toute possibilité de plaisir à découvrir les personnages. C’est même un peu l’inverse, presque repoussant. Par contre, si je ne trouve les personnages pas beaux, si l’ensemble graphique me rebute pas mal, j’ai plutôt bien apprécié sa vision d’Oblivion, cette nature sauvage est incroyablement bien retranscrite, et les créatures, franchement repoussantes. Pas franchement un premier bon point.


Nous découvrons donc d’entrée de jeu le héros, le personnage de Nathan Cole. On découvre qu’il cherche deux personnages, semblant apeurés, pour les renvoyer sur Terre. En effet, Nathan se trouve à Oblivion, une autre dimension où ont disparu 300 000 habitants de Philadelphie il y a dix ans ! Il n’y a aucune explication à cet événement hors du commun. Le gouvernement a tenté, tant bien que mal, de retrouver ces personnes, mais très vite, face à la l’impossibilité de la tâche, les recherches sont abandonnées.


Sauf pour Nathan Cole, ce scientifique acharné a fini par trouver un moyen de se rendre sur Oblivion, et parvient même à ramener certains des disparus. Mais cela se fait au compte-goutte. Seulement quelques sauvetages en dix ans. Mais le plus étranges, hormis le fait que le retour à la vie normale soit extrêmement compliqué, c’est que les personnes disparues ne semblent pas avoir envie de rentrer !


Pourtant, lorsque l’on se ballade un peu à Oblivion, la première envie qui nous vient c’est de fuir le plus loin possible !! Et pourtant… Mais Nathan Cole n’en démord pas, il fait des pieds et des mains pour que son projet de sauvetage soit de nouveau validé par le gouvernement et l’armée. Nathan est seul à se rendre à Oblivion, aidé, seulement, par deux amis, dont un qui revient d’Oblivion.


Mais c’est toujours face à un refus que Nathan se confronte. On comprend que ses actes, aussi nobles soient-ils, ne sont guidé que par une envie personnelle ! Son frère fait parti des disparus ! Cela n’empêche pas Nathan de continuer. Il va retourner une nouvelle fois sur Oblivion, et faire en sorte, cette fois-ci, de s’enfoncer dans les terres, comprendre pourquoi les gens veulent y rester, et surtout, surtout, faire une découverte ahurissante !…


Pendant ce temps, sur Terre, on découvre que la mission de Nathan est aussi, peut-être, poussée par la culpabilité...


C’est un peu long à se mettre en place, mais une fois lancé, on est vite happé par l’intrigue. L’aspect dramatique joue beaucoup, le côté aventure/horreur également, mais le point essentiel, pour moi, c’est la réflexion sur notre mode de vie que nous pousse à avoir Robert Kirkman. Un peu comme dans Walking Dead, à partir du moment où Nathan découvre le village des réfugiés en plein coeur d’Oblivion, le scénariste nous donne des pistes de réflexion sur la société que nous façonnons, entretenons, dans laquelle nous vivons. Et moi ? Et vous ? Que ferions-nous ?


Bref, je ne suis pas rentré tout de suite dans Oblivion Song, mais une fois happé, difficile d’en ressortir. Une très bonne création de Robert Kirkman. Et si je n’accroche pas des masses aux dessins, Oblivion Song reste une très, très belle nouveauté. Une excellente intrigue entre aventure, horreur et récit d’angoisse, on n’en vient à nous interroger, nous-mêmes sur le monde dans lequel on vit, ce que l’on en a fait. Vraiment hâte de lire la suite.

Romain_Bouvet
7
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le 30 sept. 2018

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Romain Bouvet

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