Un fois de plus on peut faire le rapprochement avec la série Tintin : à l'instar d'un "Les bijoux de la Castaphiore", Franquin nous délivre ici une aventure qui ne fait pas voyager les héros. Sauf que Hergé et Franquin n'ont pas du tout le même humour ni les mêmes intérêts, et c'est là que va se creuser la différence entre les deux auteurs.

"Panade à Champignac" est un récit très gag ; les blagues s'enchaînent à une allure folle et malgré une histoire intéressante à la base, l'auteur se dégonfle, complètement dépassé par la narration. Si bien que la fin tombe à plat. Tant qu'à faire, l'auteur aurait pu réellement terminer son hitoire à la planche 35, mais je suppose que l'édition n'aurait pas été d'accord, d'où les pages en plus qui ne racontent plus rien. Si la narration se vautre en fin de course, le reste fonctionne très bien, surtout l'humour même s'il rappelle un peu trop celui des aventures de Gaston.

Graphiquement, Franquin m'a bluffé. Il change le style vestimentaire de Spirou, son trait est nettement plus souple, plus jeté ... on dirait que 10 ans séparent cet album du précédent. Son découpage est varié et en plus il se permet de détailler une scène d'action (Zorglub en poussette), chose qu'il n'avait plus faite depuis belle lurette. Ses personnages sont encore plus expressifs, les détails plus nombreux... mais malgré tout c'est toujours lisible.

L'album comporte une autre histoire, "Bravo les Brothers", parue quelques temps avant et donnant un rôle plus important à Gaston. Cette aventure dans les bureaux est très très drôle et le dessin est déjà très fluide comme pour "Panade à Champignac" ; le plus étrange c'est que cette histoire marque de la façon la plus évidente l'envie de son auteur d'abandonner Spirou et Fantasio. Quoique l'on sent un attachement plus poussé avec Fantasio ; Franquin ne déteste pas ces personnages en soi, c'est juste qu'il veut passer à quelque chose de plus personnel et c'est ce qu'il réussit à faire avec ce court récit.

Bref, "Panade à Champignac, malgré une (double) fin qui tombe à plat, reste sans doute un des meilleurs albums de la série grâce à une sens du rythme du gag et à un dessin magnifié.
Fatpooper
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le 26 sept. 2013

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