On ne peut pas changer le passé.

Pandora hearts m'est apparu en tout premier lieu par le biais de l'animé. J'ai déjà émis une critique concernant l'animé, qui s'arrête environ à la moitié des tomes (et il y en a 24, le 23 et 24 pas encore sortis en france). Pour moi cela n'avait donc d'intérêt que pour s'imaginer les rictus et voix des personnages dans le manga (je n'aime pas trop les mangas car justement ils expriment très peu je préfère largement un animé j'y peux rien).

J'ai donc terminé les 24 tomes (j'ai du lire les deux derniers en anglais sur le net).

Ce que je n'ai pas aimé dans ce manga c'est comme l'ont écrit plusieurs personnes, parfois l'action est illisible, indétectable. On ne sait pas qui parle, et ce que devient le personnage dans ce foutras de coups de crayons. Cela rend la compréhension difficile et pourtant je ne suis pas une imbécile.

Egalement le fait que plusieurs personnages (pardon du SPOIL) ont plusieurs personnalités ou corps. L'auteur je trouve n'a pas su bien faire distinguer tous les penchants de ces personnages et on s'y perd beaucoup, on n'arrive parfois même plus à savoir comment telle ou telle personne en est arrivée à ce stade en passant par X corps et Y âmes différentes.

Passons aux points positifs qui sont malgré tout nombreux. Car je crois que même si le manga est difficile à déchiffrer (je dirai donc qu'il ne s'adresse pas vraiment à un public jeune, et je ne saurai pas dire s'il s'agit vraiment d'un shonen à proprement parler (où le héros veut sauver tout le monde), avec tout ce sang et ces morts) il faut un peu s'élever au-dessus pour tenter de comprendre le tout et ce qu'à voulu nous faire passer la mangaka, sinon cela reste un débarras de dessins sans contenance et qui se suivent.

Notons qu'il y a une corrélation avec l'oeuvre "Alice au pays des merveilles" de Lewis Carrol. Déjà avec le nom des personnages, et puis l'univers abordé (un monde étrange en parallèle du monde réel, mélange du réel et de l'imaginaire...).

Dans l'animé, les dessins et les vêtements sont très beaux et j'aime cet univers néogothique. Il ressemble pour beaucoup à Black butler dans le même style. On retrouve exactement cela dans le manga.

L'histoire est ingénieuse. L'auteur a réussi a nous faire douter tout du long, à nous faire croire des vérités qui en fait n'en étaient pas. Dans chaque chapitre quasiment on a une révélation. Cela remet tout en question. Une fois le manga terminé on se rend compte de l'ingéniosité de la pensée de l'auteur qui a su entremêler l'histoire et les personnages (parfois très difficilement je l'ai évoqué).

L'univers est intéressant, mêlant passé, âmes, magie et obscur.

Pour terminer on ressent au fond une certaine "morale", un mea culpa. Qui sommes-nous vraiment, que désirons-nous, pourquoi nos actes reflètent au fond nos pensées ? Peut-on changer le passé sans en subir les conséquences ? Le mensonge est-il partout ? Dans quel but agissons-nous ? Bref c'est ce genre de questions que l'ont peut se poser. La fin est belle mais tragique à la fois ; ce qu'on a vécu ne peut être effacé, et les personnages l'apprennent parfois à leurs dépends. Ils ne peuvent se séparer de leurs souvenirs. Et souvent on se rend compte qu'ils deviennent cinglés rien qu'en tentant de comprendre leurs propres désirs. Un peu comme les vrais hommes en fait...

Les personnages ont tous quelques chose d'intéressant. Que ce soit dans leur façon d'être, de se rapprocher, de parler ou même d'être insignifiants. Il est clair que l'on voit beaucoup de ce qu'on pourrait appeler "fan service" avec des yeux remplis de larmes en gros plan ^^ mais bon cela doit faire partie du charme qui nous attache à ces personnages. Je dirai que mon personnage préféré est Break, aussi déjanté mais bien vivant qu'il soit.

Pour terminer je dirai qu'il est quasi indispensable de regarder l'animé simplement pour avoir idée de comment se comportent les personnages. J'ai adoré me souvenir de cela en lisant, ça donne une dimensions spéciale aux dessins inanimés.

Bilan : j'ai été surprise de lire un shonen qui n'en est pas vraiment un, de voir mourir certains personnages et de ressentir beaucoup de rancoeurs à travers tous ces personnages plus versatiles les uns que les autres. Pour au final aboutir à leurs vrais désirs et aspirations.