Le bruit d’une bombe et une jeune fille qui se murmure : « Plus tard, moi je serai prophète. ».

Persepolis est une série de bande dessinée en noir et blanc, sortie entre 2000 et 2003 réalisée par Marjane Strapi qui raconte certaines étapes de sa vie.
Elle est née en 1969 à Téhéran en Iran et a ainsi vécu la révolution islamique entraînant le retour du port du voile. Elle assiste aussi à l’exil vers les Etats-Unis de milliers d’Iraniens, fuyant les bombardements et la guerre contre l’Irak.
Elle se raconte une enfance de soumission et de révoltes, contre ses parents, contre le régime et parfois même contre son Dieu.
En 2007, elle a sorti une adaptation cinématographique de sa bd.

J’ai beaucoup aimé son histoire de combat éternel : contre ses parents (durant la période de son adolescence) ou contre le système si injuste à ses yeux, un combat pour la survie.
Au travers de son talent de dessinatrice et de narratrice, Marjane Strapi arrive à nous faire ressentir les émotions qu’elle a éprouvées. Le petit côté naïf dans ses dessins nous rapproche encore plus de son histoire.
Malgré les épreuves dramatiques qu’elle raconte, on arrive tout de même à s’identifier à son histoire grâce à de petits éléments de sa vie qui nous semblent familiers. Lorsque on est petit on a tous une vision peu réaliste de notre futur, être princesse, chevalier… pour Marjane c’est pareil ; plus tard, elle sera prophète. C’est un joli petit clin d’œil à notre enfance.
Son histoire est très touchante, ce d’autant qu’elle a vécu ses difficultés alors qu’elle était encore très jeune ; on imagine sa détresse en apprennant la mort de son oncle adoré, en voyant partir ses amis, en participant à de violentes révolutions. Une enfance difficile qui renforce notre sentiment de compassion envers elle et les épreuves qu’elle a endurées, et qui nous fait réaliser notre chance. Cela fait réfléchir.

D’autres part, je trouve que le côté noir et blanc des dessins enlève un peu le côté sentimental de l’histoire, qui serait beaucoup plus frappante à mon goût en couleur. Probablement que cette démarche rend l’émotion plus supportable.

Je dirais que c’est un chef-d’œuvre à ne pas louper, et que le film devrait sûrement être aussi captivant.