En fait, moi, j'aime bien m'en prendre plein la gueule.
Après cette introduction assez discutable, tant par ce qu'elle sous entend que par le nombrilisme et l'égocentrisme qui en ressort, rentrons dans le vif du sujet.


Oh, j'avais entendu parler de Preacher, évidemment. Allez-y, tapez "best comics all time" ou une quelconque recherche du genre sur n'importe quel moteur de recherche, regardez trois ou quatre listes et vous verrez Preacher apparaitre. Forcément. Parce que c'est bien, parce que c'est reconnu, c'est l'une des meilleures œuvres d'Ennis.
Et, oui, c'est le cas. C'est bien l'une des plus belles choses écrites dans le médium. C'est l'un des tous meilleurs comics que j'ai lu. Totalement. Sa réputation n'est pas usurpée.


Mais, pour l'instant, quel rapport avec ma fameuse introduction si importante?
Je pense très sincèrement que c'est exactement ce qu'Ennis a dit lorsqu'il a présenté son scénario de Preacher. Parce qu'absolument toutes les têtes bien pensantes des États-Unis allaient lui tomber dessus après ça.


Car, en effet, Preacher, c'est vulgaire, c'est crade, c'est dégueulasse, des personnages mangent quasiment leur vomi, ça parle de bites et de chattes la moitié du temps, c'est gore et ça désacralise la religion à mort. Et je pense également que c'est pour cette raison que ce comic-book est tant apprécié. C'est jouissif, toutes ces choses interdites sont présentes ici et cela permet clairement de se libérer des règles et des chaînes du monde, ne serait-ce que lors d'un petit instant de lecture.
Et les personnages, que ce soit le Saint-Killer, Tête de fion (ou Tronche de Cul!), le shérif Root ou le gros pape dont j'ai mangé (à moins que ce ne soit lui!) le nom, sont tous formidables. Parce que les traits sont poussés à l'extrême, qu'ils sont caricaturaux et, encore une fois, que cela rend le tout parfaitement jouissif lorsqu'ils se font éclater la gueule.


Mais, si l'humour potache, le gore et la caricature faisait forcément un bon mélange, alors American Pie serait une superbe comédie (et je parle du 6!) et Postal un bon film (et je maintiens, Postal n'est PAS un bon film subversif). Mais alors, qu'est-ce qui rend Preacher si délicieusement bon?


Attendez, vous avez remarquez que je n'ai pas encore parler de Jesse, de Cassidy ou de Tulip?
A votre avis, pourquoi?
A/ Je vais en parler maintenant.
B/ Ils ne sont pas très intéressant.
C/ C'est qui?
D/ J'aime bien m'en prendre plein la gueule.


Si vous avez répondu D, d'une part, vous avez bien compris l'esprit de la critique, d'autre part, vous n'avez pas compris la question.


En fait, je trouve que l'excellence de Preacher repose sur son dosage, son dosage entre humour (noir) crade, subversion, comédie et la profondeur de ses protagonistes principaux. Parce que c'est ici que réside l'énorme point fort du Prédicateur (non, vraiment Preacher ça veut dire Pasteur en fait? En êtes-vous sur?): ses trois personnages sont attachantes. Attention hein, ce sont d'énormes têtes de cons que vous aurez parfois envie de frapper dans leur attributs génitaux (et, oui, même pour Tulip, ça lui ferait mal), mais ils sont surtout très humains. C'est rare de découvrir des héros de bande dessinée suintant autant l'humanité. Ils pourraient être vous, ou même moi. Et cela rend leurs interactions, leurs relations bien plus poignantes et intéressantes, leurs peurs et leurs doutes plus intenses, leurs joies plus communicatives.


Alors, oui, Preacher au final, ce n'est qu'un immense Road Trip violent, vulgaire, sale et drôle. Mais Preacher, c'est surtout trois copains qu'on aime retrouver, trois amis que l'on a envie de suivre. Trois véritables personnes qui nous racontent leur histoire.


Et puis, bon sang, j'aime pas Dillon, qu'est-ce que j'aime pas Dillon! Non mais regardez ce qu'il fait sur les ThunderBolts, c'est dégueulasse quoi! Complètement irréaliste et moche.
Mais alors j'ai l'impression que Ennis est sa muse, parce que, autant ici que sur Hellblazer, c'est vraiment chouette ce qu'il fait!

Créée

le 16 mars 2016

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