Le nombre de critiques suffit à convaincre que ce livre a été un grand succès en France. J'ai attendu longtemps avant de le lire.
Je n'aime pas énormément le style graphique de Taniguchi. Je trouve ses personnages trop raides, leurs expressions faciales trop contenues, voire tristes. Bien sûr, son style réaliste pour les décors et le sérieux avec lequel il bâtit ses intrigues est indéniable. Mais souvent ce style dépouillé, sans recherche stylistique, me retient.
Ici ce n'est pas le cas.Le scénario, qui rappelle l'intrigue du méconnu "Peggy Sue s'est mariée" de Coppolla, repose sur le fantasme d'un passé que l'on pourrait reprendre. Ici, il s'agit des années de collège, à 14 ans. Le héros, revenu par hasard sur la tombe de sa mère (il s'est trompé de train), s'endort et se retrouve à 14 ans, dans un décor de banlieue japonaise des années 1960 digne d'un film de la Toho.
Le regard est bien sûr nostalgique (ce quartier où tout le monde se connaît, où le prof croisé dans la rue se permet des remarques, etc...). En revivant l'enfance, Hiroshi la modifie en mieux : ses notes s'améliore, il se rapproche de la plus jolie fille du collège, mais surtout il tente de mieux comprendre ses parents, notamment son père, dont il sait qu'il devrait normalement disparaître.
Un livre très poétique, qui retrouve la poésie de l'enfance autout de lieux qui forment un monde en miniature, mais avec la maturité d'un regard adulte. En somme un livre très touchant.