Hiroshi, 48 ans, vit une vie d'homme ordinaire avec une femme et deux filles qu'il fuit le plus souvent, leur préférant le travail. L'histoire commence au début d'un trajet en train où Hiroshi, en prise avec une forte "gueule de bois", se trompe de train et se trouve en route pour la ville de son enfance. Il décide alors de retourner dans son quartier natal puis de se recueillir sur la tombe de sa mère. Il sombre alors dans un profond sommeil post-ivresse. A son réveil son corps lui semble plus léger, et pour cause il est revenu à l'époque de ces 14 ans, époque durant laquelle son père a disparu.
Très vite Hiroshi, comprenant qu'il est coincé ici, va tenter de devenir meilleur qu'il ne l'a été il y a 34 ans. Il obtiens de meilleurs résultats, devient plus sportif et tente de changer le destin funeste de certain de ces camarades. Il tente aussi, plus que tout, de faire en sorte que son père ne les abandonne pas. Il en apprend aussi énormément sur le passé de ces parents, sur les circonstances de leur rencontre.
Le dessin est fin, chargé d'un beaucoup d'émotions. La cadrage est très travaillé et rend la lecture extrêmement fluide. La fin de l'histoire est la meilleur possible, la plus évidente. Elle vous laisse avec un sourire un lèvre et un brin de nostalgie.
Le roman nous renvoi à ces constantes interrogations que nous nous posons sur le passé : et si j'avais agi autrement ? et si j'avais empêché cela d'arriver ? etc... Que faire de nos regret ? Le héro est très vite confronté à l'impossibilité de radicalement changer les choses, aux limites de sa volonté seule pour faire varier le cours du temps. Mais il trouve des réponses à ces questions, à ce qui l’empêchait de s'investir complètement dans son rôle de père. L'inéluctable existe mais le chemin vers un acceptation de celui-ci nous est proposé comme alternative. La fin de l'histoire est un coup fouet, une invitation à savourer sa vie, son présent.