Les yeux d’un chat fixent le corps d’une femme nue, inerte. Elle fût autrefois la compagne de ce chat, détective privé au charisme jamais égalé. A travers cette première planche, le ton est donné. L’ambiance sera sombre et glauque. Entre le polar et le drame, ce premier volet de Blacksad sonne comme un Se7en, une aura grandiose l’a parcourt de bout en bout. Serait-ce grâce au dessin tout bonnement parfait, à son scénario sombre, un peu maladroit mais charmant ou grâce à son personnage.
Car s’il y a bien une chose qui marque dans ce tome, c’est ce chère John Blacksad divisé entre le bien et le mal quand une rage l’envahit. Un chat qui ne cherche pas à arrêter le meurtrier de son ex, mais à le tuer. Et rien que ça, c’est la classe.
Et puis son univers, quinze ans avant Zootopia, les créateurs de Blacksad ont imaginé un univers bien singulier où les races sont séparées, mais où les chiens fréquentent les chats. Et c’est qu’il y a d’intéressent dans ce bouquin, c’est qu’il nous montre le miroir de notre société, si nous étions des animaux. Donc (désolé Disney), Zootopia n’a rien inventé, il n’a fait que rendre l’univers enfantin et rendre le sombre chat qu’est Blacksad en mignon petit lapin (d’ailleurs dans ce film, on trouve aussi la critique des hauts placés, les scissions au sein de la société, bref rien d’original).
Mais malgré tous ce lot de qualité que regorge Quelque part entre les Ombres, il faut bien avouer qu’il manque un peu de punch, de véritable suspens. C’est bien la problème d’un format court d’une cinquantaine de pages, difficile d’avoir une histoire vraiment complète sans étendre ça sur plusieurs tomes. Et c’est bien dommage que les enquêtes ne durent qu’un tome. Mais en même temps, vu le temps que ça prend pour faire un tome (cinq tomes en quinze ans), heureusement que j’ai pas à attendre quatre ans à chaque fois pour savoir comme se fini une enquête, donc c’est un mal pour un bien.
En fin de compte, je trouve que ce premier tome, malgré ses nombreuses qualités, restent l’épisode le moins intéressent de la saga. Tout simplement parce qu’il ne fait qu’exposer les bases d’un univers qu’il va petit à petit adoucir au fil du temps. Et je trouve ça bien parce qu’après tout, Blakcsad est une saga qui évolue. Le dessin, les personnages, l’univers, tout s’adoucis au fur et à mesure de la série, et je trouve ça bien parce que ce côté très glauque et sombre du premier tome, si les auteurs l’avaient fait durer trop longtemps, la série serait devenue tellement lourde que ça en deviendrait vraiment énervant.
Donc ce premier Blacksad est un excellent livre, mais il est bien loin de la maestria atteinte dans les épisodes suivants. Bref, le début de l’épopée de l’un des meilleurs personnages de la BD : John Blakcsad !

Créée

le 7 oct. 2016

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James-Betaman

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