En relisant "Quelque part entre les ombres" je me rends compte que j'ai peut-être été un peu trop enthousiaste à l'époque où je suis arrivé sur ce site et que j'essayais de coter un maximum d'oeuvres de mémoire. Parfois, miraculeusement, ma nouvelle note coïncide avec l'ancienne ; le plus souvent, ça diffère de quelques points. D'ailleurs il m'est arrivé de repenser à un film en me disant que c'était pas trop mal et puis, en relisant ma critique, de m'étonner d'avoir trouvé tous ces défauts que mon cerveau a préféré oublier depuis. L'homme est une machine complexe.

"Quelque part entre les ombres" est un très bon polar. Il y a quelques retournements de situation faciles, mais grosso modo on peut dire que l'histoire est cohérente, on respecte les codes du genre. D'ailleurs, si le scénario est bien pointu, il n'offre pas beaucoup de surprise.

Là où Blacksad marque des points, c'est dans l'utilisation de têtes animales pour les personnages. En plus, dans cet album du moins, il n'est pas fait référence directement au fait qu'ils ont des trognes d'animaux, comme si au final, ils étaient normaux, et que ce graphisme n'était qu'une manière de faire ressortir le caractère intérieur du personnage. J'ai peut-être mal vu, mais les seuls animaux qui nous sont montrés sont des insectes, j'ose donc penser qu'il n'y aura pas d'homme mouche dans un futur album.

Les qualités graphiques ne s'arrêtent pas là. Le dessinateur excelle dans les expressions faciales de ses personnages, de même qu'il fait toujours preuve d'inventivité pour cadrer son histoire. C'est dynamique, c'est intelligent, c'est diablement efficace. Les couleurs sont également très aléchantes. Surtout qu'il n'en fait pas trop, il se contente de simples petites touches à l'aquarelle alors que dans mes souvenirs c'était beaucoup plus subtil que ça. Ça ne veut pas dire que c'est plus facile à faire, mais je contaste juste qu'en fait il y a pas mal d'épuration dans ces cases.

Bref, "Quelque part entre les ombres" est un album qui ne passe pas inaperçu surtout pour son concept graphique, car l'histoire ne fait jamais que reprendre les meilleurs ingrédients des meilleurs polars (ajoutons tout de même que cette mixture est faite avec brio).
Fatpooper
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le 9 déc. 2013

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