Quitte ou double pour Alak 6. Le titre parfait, qui claque comme une rafale de pistolet mitrailleur. Un argument puissant, mais qui ne suffit pas pour le hisser au rang de meilleur album de cette courte série.


Bruno Brazil est le chef charismatique du commando Caïman. Cette discrète unité spéciale américaine réunit une femme à fouet, Whip Rafale, un truand repenti, Gaucho Morales, un solide cow-boy, Texas Bronco, un dangereux guitariste, Tony Nomade et le jeune Billy Brazil, tout juste breveté d’une académie militaire.


Cette série prépare et annonce XIII, le grand succès de William Vance. Il excelle déjà dans les plans larges hyperréalistes de villes américaines, les jeux de lumière sur les buildings vitrés, les intérieurs modernes et les appareils high-tech… pour l‘époque. Il est moins inspiré par Madagascar, dont nous ne découvrirons rien, si ce n’est un tronçon de piste de latérite et une R12 jaune, une poignée de gendarmes abrutis et un bouquet d'arbres tropicaux.


Greg signe le parfait scénario d’une bande dessinée franco-belge classique : une histoire brutale, simple et courte qui tient en 48 pages. Une entrée en matière rapide (deux assassinats et un incendie criminel en cinq feuillets), une histoire centrée sur un MacGuffin qui réduit la glose à sa plus simple expression (la fiche Amarante du projet Myxine), un décollage en page 13, une bagarre en 26, l’explication finale en 41 et un épilogue poignant. Car, les Caïmans ne sont pas immortels, deux tomberont au feu. Avons-nous assisté à leur dernier combat ?


En 1984, le très brillant Jan Hamme prendra, avec XIII, le contrepied de Greg : un scénario interminable et extrêmement complexe, aux innombrables rebondissements. Mais, ceci est une autre histoire. Autres temps...


P. S. : Hitchcock définit le MacGuffin lors d'une conférence donnée en 1939 à l'université Columbia : « Au studio (...). C'est l'élément moteur qui apparaît dans n'importe quel scénario. Dans les histoires de voleurs c'est presque toujours le collier, et dans les histoires d'espionnage, c'est fatalement le document. »


2020

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le 7 nov. 2015

Critique lue 555 fois

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Step de Boisse

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