Tout le monde connait Robin. L'associé de Batman, le jeune prodige, Dick Grayson, acrobate de génie et rayon de soleil dans un monde autrement sombre et torturé. Dans Year One, qui se met d'emblée par ce titre sous le patronage du Year One de Miller, on apprend les débuts du garçon, et par extension du dynamique duo...


Pour replacer l'album dans la ligne temporelle du Batverse de l'Âge moderne (j'ai l'impression de parler une autre langue, désolé pour ceux qui ont du mal à suivre), on peut le situer à peu près comme la suite directe d'Amère victoire: Dick Grayson a été recueilli par Bruce Wayne et a appris son secret. Il décide alors de prendre part à sa guerre du crime, ce qu'accepte Batman à condition que son nouvel apprenti démontre son aptitude. C'est là que s'ouvre l'album: Robin est prêt à entamer le test final qui déterminera s'il peut accompagner son mentor sur le terrain. Le principe est simple: le jeune garçon doit se cacher dans les rues de Gotham et échapper à Batman pendant tout une nuit jusqu'à l'aube. Mais vous vous doutez bien que tout ne se passera pas comme prévu...


Ce n'est bien sûr pas la seule aventure de Year One, on y suit toutes les premières aventures de Robin, qui fait la rencontre de quelques-uns des ennemis les plus iconiques du justicier.


Cette série, qui met en scène un Dick Grayson tout à fait fidèle à lui-même, est donc extrêmement rafraichissante. Le jeune prodige, outre ses acrobaties remarquables et sa capacité étonnante à improviser et créer de nouvelles techniques en pleine action, nous montre son caractère bien trempé, sa joie de vivre, sa maturité et sa gentillesse innée. Robin, tout simplement. Le personnage est caractérisé avec brio à travers chaque histoire, qui servent chacune un but précis, qu'il s'agisse de mettre à l'épreuve les convictions de l'apprenti, de questionner la présence d'un si jeune justicier dans les rues... L'ensemble du récit est bien construit en plus d'être plaisant et haletant.


C'est oublier un autre élément essentiel de la série: ses dessins sublimes, tout aussi sublimement colorisés. On sent la volonté de se placer là aussi dans la ligne directrice de Year One premier du nom, tout en piochant d'autres inspirations, notamment dans la série animée de 92. Cela donne des visuels chatoyants, dynamiques, vivants, et très en accord avec le ton du récit, tiraillé entre la noirceur de criminels impitoyables (on a notamment droit à un Double-Face de très mauvaise humeur) et l'espoir représenté par Batman et son rouge-gorge d'acolyte.


Robin : Année Un est une vraie bonne surprise, à recommander à tous les fans de Batman, qu'ils le préfèrent seul ou accompagné. Ne parlons même pas des fans de Grayson, qui seront aux anges de voir leur petit favori si bien mis en scène. J'ajouterai d'ailleurs que le pauvre garçon n'a que rarement la chance d'être aussi bien campé, il oscille généralement entre le ridicule et le pathétique, et beaucoup le considèrent comme une incohérence criante dans le monde torturé du Batman. Mais ce comics prouve sa légitimité et la profondeur du personnage. Un hommage touchant et remarquable.

Antevre
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste BD (re)lues mais pas notées/critiquées

Créée

le 3 mai 2015

Critique lue 402 fois

1 j'aime

Antevre

Écrit par

Critique lue 402 fois

1

D'autres avis sur Robin : Année Un

Robin : Année Un
Thanoslefou
10

Le mainstream n'est pas mort !

On a ici tout ce que j'attends d'un comics de slip intelligent : fun, drôle avec une vraie synergie dessin/dialogue, une intrigue qui tient la route, du rythme, une multitude de personnages finement...

le 28 juin 2013

6 j'aime

Robin : Année Un
Romain_Bouvet
7

Ma réconciliation avec Dick !

A l’instar de Batman ou de Green Arrow, Robin aussi voit sortir, chez Urban Comics, son tome : Année Un. Comme pour son mentor, cet ouvrage met en lumière les premières aventures du jeune Dick...

le 17 janv. 2015

5 j'aime

Robin : Année Un
Amrit
7

Justifier l'injustifiable

Ce volume édité par Urban Comics est un peu trompeur dans le sens où il propose deux histoires qui se suivent tout en étant radicalement différentes, dans le fond comme dans le forme. La première,...

le 25 juil. 2020

4 j'aime

Du même critique

Non mais t'as vu c'que t'écoutes
Antevre
5

Critique de Non mais t'as vu c'que t'écoutes par Antevre

Youtube, c'est un peu la jungle. On y trouve tout et n'importe quoi. Si l'on s'intéresse plus particulièrement au domaine de ce que l'on appelle maintenant souvent les émissions web et les webséries...

le 1 avr. 2015

25 j'aime

5

Bleach
Antevre
7

Qui c'est qu'a la plus grosse épée? Hein? Hein?

Parler de l'anime Bleach est un peu douloureux. Tout simplement car on y trouve le pire comme le meilleur, que d'une part on aimerait pouvoir l'aduler pour certaines de ses qualités, mais que d'autre...

le 16 févr. 2013

24 j'aime

Marvel's The Punisher
Antevre
4

Critique de Marvel's The Punisher par Antevre

Grosse déception pour cette série, qui vend un produit complètement générique là où on aurait pu espérer avoir quelque chose qui sort des sentiers battus... Frank Castle est le Punisher. Après que sa...

le 18 déc. 2017

22 j'aime