Après « Le jugement », je me demandais ce que la saga allait pouvoir proposer.
L’air de rien, elle avait apporté pas mal de résolutions à son intrigue principale (et c’est tout à son honneur d’ailleurs), et du coup se posait la question de l’angle à apporter pour la suite des aventures de notre mystérieux tatoué.
La surprise pouvait donc être en rendez-vous et j’avoue d’ailleurs que j’étais assez curieux.
Malheureusement, la tristesse de la réponse m’a blasé puissamment.


Qu’est-ce que c’est triste d’assister à ce point à la déchéance d’une saga pourtant si sympa à la base !…
Dans cet album, loin d’être capable de reconstituer le charme d’une atmosphère qui lui est propre, cette saga menée par le duo Vance / Van Hamme se perd ici totalement dans l’usure de ses propres cordes.


Ainsi, on nous ressort les ficelles habituelles : XIII sera à nouveau accusé d’un crime de président (rien que ça) et – à nouveau – il va devoir partir en cavale…
Seule différence – et majeure vous en conviendrez – là on connait l’ennemi. Il s’appelle Frank Giordino, et c’est un méchant pathétique de caricature.


Autre resucée assez affligeante, le fait qu’on nous fasse le coup du « Ha ! Ha ! XIII ! En fait tu n’es pas celui que tu penses être ! » Tatintsoin ! …Non mais sérieux ? Encore ? Ce mec a eu tellement d’identités qu’au bout d’un moment on se demande comment le gars parvient encore à s’étonner et à y croire. Et puis bon, outre le fait que cette nouvelle identité est un peu moins sexy que celle qui consistait à être le fils de Jason « Marty Sue » Fly, le fait est qu’au bout d’un moment, on a quand même envie de dire qu’on s’en fout un peu de savoir tout le détail de son passé à ce gars-là.
On sait déjà que le mec a été guérillo en Amérique latine avant de s’en prendre à une dangereuse conjuration d’extrême-droite qui voulait prendre le pouvoir aux Etats-Unis. Le gars non seulement a survécu, mais en plus il a désossé tous les conjurés jusqu’au président des Etats-Unis lui-même.
Alors bon, autant cet aspect-là de sa vie peut m’intéresser, autant savoir qui l’a dépucelé et qui lui a changé ses couches, j’avoue que je m’en fous un peu.


En cela « Trois montres d’argent » avait pour ma part déjà suffi à mon convaincre que trop remonter dans le passé de XIII n’était pas forcément une bonne idée. Là, avec ce « Secret défense » qui nous promet tout un nouveau cycle entièrement tournée sur la jeunesse de XIII, et bah moi, dans mon slip, ça bande plus que mou.


D’ailleurs, le corps de l’intrigue de cet album est assez triste. Cavale, capture, puis re-cavale… Pfff… Tout ça est en plus habillé par les plus tristes des caricatures. Entre d’un côté la mise en avant de ce pauvre personnage de Jessie – énième bimbo bad-ass nymphomane – et de l’autre côté cette organisation criminelle montée par Irina pour remplir les vides laissés par les albums précédents, franchement il y a de quoi pleurer.
Je ne sais pas si Van Hamme espérait vraiment faire de cette organisation qu’elle devienne un élément charismatique de sa saga, mais en tout cas c’est un flop intégral ; une caricature pathétique qui ne vaut même pas un sous-James Bond.


Franchement, quand je suis arrivé à la fin de cet album, je me suis franchement demandé comment la saga pourrait plus toucher le fond. J’en avais tellement rien à battre de ce qui allait se passer par la suite ! Mais d’une force !


Franchement, j’ai même hésité à mettre 1/10.
C’est vraiment parce que c’est « XIII » ; que plastiquement Vance n’a certes rien inventé mais qui a quand même fourni du bon ; et que Van Hamme a quand même essayé de jouer sur un niveau genre cinématographique (celui des films de « cavale ») pour alimenter les codes de sa saga… Franchement, c’est juste pour ça que cet album ne se bouffe pas la note minimale.
Mais d’un autre côté, franchement, on n’est pas loin.

Créée

le 21 janv. 2018

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