Au fond d'une besace croupit le pauvre Eusèbe,
A peine libéré retrouve sa fratrie,
Qui du haut de son trône le conspue et en rit,
Roi des Thunes se nomme le maître de la plèbe.
Naïf lapin blanc se fait moult ennemis,
Quand sa juste innocence se voit lors pervertie,
Par ceux au cœur d'ébène, spadassin déchanté,
Ou encore grand veneur, par l'orgueil étouffé,
Quand ce n'est pas Fulgence, trompeur par sa livrée,
Qui fort de sa rouerie adore manipuler.
Ce candide rongeur a pourtant des soutiens,
Qui émus par son cœur, lui apportent du bien,
Sortir d'une geôle, surmonter les tracas,
Sont le lot quotidien d'imitateur de rat.
Si cette histoire fleure, fort bon la poésie,
Elle est teintée d'humour du meilleur acabit,
Quand les auteurs taquins, par le bec d'un prélat,
Qui du haut de sa chaire, conjure du Goya,
Ce n'est pas de peinture qu'il est alors question,
Mais de la ritournelle par laquelle nous rions.
Cet esprit de longue date enchante les lecteurs,
Et dans ce tome ultime poursuit avec ardeur,
A travailler encore les sangles abdominales,
A tel point que l'on voit percer les amygdales.
Ce raffinement de mots, cet esprit bien tourné,
N'est de ces douze tomes que la part émergée,
Tant les couleurs sont belles, les camaïeux fréquents,
Créant des atmosphères, on s'y croirait vraiment !
Ce dernier épitaphe, cette ultime louange,
Se trouve fort méritée par ce duo étrange,
Par les vers je rend grâce aux créateurs féconds,
Qui de leur meilleure plume nous ont toujours fait don,
Depuis vingt ans déjà, ils nous ont éblouis,
Le rideau est tiré, dans ce final qui,
De la cour des miracles, met en scène le roi,
De qui s'agit-il donc, Eusèbe si ce n'est toi...