Descender continue de nous faire voyager, de nous émerveiller, et de nous faire frissonner (Alerte, Spoilers).
"Singularités" n'est pas vraiment la suite de l'histoire principale, mais plus une sorte de tome de transition. Un tome qui étoffe le background des personnages et de l'univers.
En effet, dans ce tome, nous découvrons tour à tour le passé de TIM-22, du Capitaine Telsa, du chien-robot Bandit, de Effie, l'ex-petite amie cyborg de Andy, et de Foreur, le robot-minier au cœur tendre.
Et comme dans toute compilation d'histoire courte, il y a du bon, et du moins bon.


L'histoire de TIM-22 nous permet de comprendre sa haine des organiques, ainsi que sa jalousie envers TIM-21. On découvre l'histoire d'un enfant-robot traité comme une sous-merde par un vieil homme aigri et méprisant, et qui ne fut libéré de son oppression qu'à la mort de son bourreau lors de l'attaque des Moissonneurs. S'ensuivront plusieurs années à fuir les Liquidateurs et tous les organiques ne voyant en cet enfant-robot qu'une manifestation des terribles Moissonneurs, le poussant même à briser la Première Loi de la Robotique d'Asimov, jusqu'au moment où il sera recueilli par Psius, chef de la Résistance des Robots. On comprend ainsi le fort attachement que le petit robot ressent vis-à-vis de son "père adoptif", et pourquoi il commence à jalouser l'existence de TIM-21, auquel Psius semble accorder plus d’importance.
Reste maintenant à savoir comment va se conclure la confrontation entre les 2 enfants-robots.


Le second flash-back nous montre le passé du Capitaine Telsa, dont on nous tease depuis le premier tome la relation compliquée avec son père. L'histoire en elle-même est simple : C'est le coup de la fille dont le père est influent et surprotecteur envers celle-ci depuis la mort de sa mère, et qui va s’émanciper pour vivre sa propre vie malgré le fait qu'elle doive assumer son ascendance dans la vie de tous les jours. Alors certes, cette histoire ne gagnera pas l'Eisner Award du scénario le plus original, mais pour autant, elle reste agréable à lire.


Ensuite vient l'histoire de Bandit, le chien-robot de TIM-21, qui nous montre simplement le point de vue du personnage lors de la catastrophe qui a décimé la colonie minière où vivaient Andy et TIM, puis les années qui ont suivi jusqu'à la réactivation de ce dernier. Sans doute l'histoire la plus dispensable du tome, bien qu'elle se déroule littéralement dans un silence de mort bien retranscrit par le trait de Nguyen.


Puis vient l'histoire de Effie, la chef d'une bande de cyborgs luttant contre les massacres de robots et accessoirement l'ex de Andy. L'histoire vue mille fois d'un garçon et d'une fille ayant grandi à l'orphelinat et, à l'adolescence, devenus amoureux l'un de l'autre, qui partent à l'aventure main dans la main en faisant face ensemble à tous les dangers. On comprend grâce à cette histoire les raisons qui poussent Andy à traquer du robots contre des primes, simplement par peur qu'ils ne deviennent dangereux pour les organiques, même s'ils ne font pas partie du Programme, à ce titre il pourrait bien être un symbole de toute cette humanité et de son malaise à l'encontre des robots. Et au travers d'Effie, nous découvrons une autre facette de son univers : celle des militants pour la cause des robots, des gars tellement déterminés à défendre les robots contre vents et marées, quitte à être attaqués à vue par les Gnishiens, qu'ils en viennent à eux-même remplacer leurs parties organiques par des implants cybernétiques. L'idée est furieusement géniale, opposer des robots qui s'humanisent et deviennent extrémistes à des organiques qui se robotisent et veulent défendre la cause des synthétiques.
Reste à savoir ce qu'il pourrait se produire si ces 2 camps se rencontraient.


Le dernier flash-back, dédié à Foreur, ne nous apprend pas grand chose, si ce n'est que : (1) Les robots miniers sont exploités sans vergogne par des patrons tyranniques jusqu'à ce qu'ils meurent de fatigue (N'y voyez absolument aucune critique de l'industrie capitaliste qui fait passer le profit et l'efficacité avant le bien-être de ses employés... Non...), et (2) qu'en signe de rébellion face à l'oppression, notre bon Foreur a provoqué la fuite de gaz qui a décimé la colonie minière où vivaient TIM-21 et Andy, faisant de notre grand gaillard le meurtrier indirect de la mère de celui-ci.
L'ironie est palpable. Et cruelle.


Ce troisième tome de Descender ne fait donc qu’étoffer le background de son univers et de ses personnages, et on pourrait lui reprocher de ne pas nous montrer plus d’éléments de l'histoire principale. Mais je pense qu'avec une telle accumulation de personnages en seulement 2 tomes, les auteurs se sont rendu compte qu'ils avaient un peu laissé le background au second plan, et ont donc choisi d'écrire une série de chapitre entièrement dédiée au lore de leur univers. Un choix drastique pour compenser une maladresse d'écriture, en somme.
Mais bref, on s'en fiche, Descender, ça reste trop bien lisez Descender, vous ne serez pas déçus.


Critique Descender tome 1 : https://www.senscritique.com/bd/Etoiles_de_metal_Descender_tome_1/critique/83472226
Critique Descender tome 2 : https://www.senscritique.com/bd/Lune_mecanique_Descender_tome_2/critique/96297594

Arkeniax
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le 7 oct. 2017

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