La BD d'aventure qui vous apprend à faire la planche...

...ou plus exactement à en faire 56. Un lecteur de BD averti ne vit pas toutes les sorties de la même manière. Il y a les bonne surprises au rayon des nouveautés que l'on découvre sans les attendre particulièrement, la date que l'on rate, le tome que l'on feuillette avant un achat impulsif...et puis, il y a le tome que l'on attend. Celui dont on guette la date de sortie, la hantise de votre libraire qui vous répond régulièrement "je ne sais pas..." en regardant ses chaussures en espérant que face à la négation vous n'allez pas vous mettre à commander chez une grande firme concurrente...voilà, je vous parle de CETTE envie de lecture. Celle que vous devriez assouvir chez un libraire indépendant. Parmi mes séries suivies de près, il y a Jim Hawkins de Sébastien Vastra et je suis très reconnaissante d'avoir dû attendre si longtemps pour ce résultat.

Pour rappel, la saga est un hommage animalier au livre de Stevenson qui réussie le pari de marquer nos esprits alors même que le roman n'en est pas à sa première adaptation. De Disney au cinéma réaliste en passant par la bande dessinée (Long John Silver), le mousse et le pirate non-repenti ont déjà croisé nos routes plusieurs fois. Pourtant en choisissant les personnages anthropomorphes la trame est rafraîchie et les personnages attachants se démarquent de certains portraits calqués un peu faciles. Dans ce deuxième tome, Jim à rejoins l'équipage d'un navire parti en quête d'un trésor perdu, après la découverte du testament de Flint (le titre du premier tome...il n'y a aucun spoiler). Si dans le premier opus l'aventure appelait le héros, dans cette suite le héros répond et y perd une partie de son innocence : bataille, rites initiatiques et vie maritime sont au rendez-vous pour nous fournir une "vraie" histoire de pirates comme on les aime: bataille navale, paysages marins, sabres, cartes, trahison...tout est là. Agréable surprise, le côté sombre et violent n'est pas édulcoré et en fait un beau conte...pour adultes et adolescents à mon sens.
Ce qui fait évidemment la force de l'album, c'est qu'au delà des dialogues et de la voix-off écris de façon aussi littéraire que dynamique il y a les planches habilement construites. Visuellement c'est un sans fautes, la couverture ne vous ment pas...

Si vous n'avez pas encore commencé la série et que vous vous sentez orphelins de saga comme De cape et de crocs, foncez ! La tradition des héros à poils courts n'est pas morte. Le premier album pose des bases et fait office d'introduction, dès les premiers pages du tome deux vous aurez définitivement largué les amarres.