Des magiciens, un Dragon gigantesque, un bébé barbu, un œil de Géant magique et … le Manteau du Destin.


Sortilège et avatar est le dernier Donjon Zénith dessiné par Trondheim, et c’est peut-être le meilleur. L’album est aussi drôle et décalé que ses prédécesseurs et aussi riche en péripéties rocambolesques, mais je trouve l’histoire encore mieux construite. Tout s’imbrique de manière très cohérente et cet opus tisse énormément de liens avec plein d’autres albums des autres sous-séries de Donjon, antérieurs ou postérieurs. Beaucoup de choses sont introduites, tandis que d’autres sont expliquées.


Guillaume de la Cour était présenté comme un petit magouilleur vicelard mais sympathique et sans grande envergure dans Jean-Jean la terreur, premier album de la sous-série annexe Donjon Monsters ? Le voilà propulsé « méchant » numéro un de Donjon Zénith et principal rival d’Herbert à cette époque ! Les automates de Vaucanson étaient vaguement évoqués dans le seul Donjon Bonus (Donjon Clefs en mains), le jeu de rôle tiré de la BD ? Voici qu’apparaissent les hilarants Monstres-Goussets, que l’on n’a pas fini de revoir dans Donjon Zénith et dans Donjon Monsters ! Le Grand Khan est drapé d’un étrange peignoir à Donjon Crépuscule ? On découvre dans cet opus qu’il s’agit du Manteau du Destin, quels sont ses pouvoirs et comment il a atterri par hasard entre les mains d'Herbert ! Marvin croise rapidement en l’espace de cinq cases une magicienne qui n’a aucune incidence sur le scénario de cet épisode ? Elle deviendra l’un des personnages les plus importants de Donjon Zénith et Donjon Crépuscule ! Quant à la cité de Cochonville – merveille d’inventivité, de poésie et de loufoquerie – que l’on découvre dans cet album, cela deviendra l’un des lieux les plus exploités de la série.


Ce que j’ai aimé aussi dans Sortilège et avatar, c’est l’approche qui est faite de la magie (élément indissociable des univers d’héroïc-fantasy mais étrangement absente de Donjon jusqu’alors). Dans Donjon, les magiciens ne lancent pas des boules de feu ou des sorts de guérison, mais des sorts totalement débiles qui permettent de cheviller la verge et l’anus ou de déplumer les canards. Et s’ils maîtrisent mal un sort de rajeunissement, ils peuvent se retrouver à l’état de nourrisson et se faire caca dessus constamment !


Sortilège et avatar est pour moi le dernier grand Donjon Zénith, en tout cas le dernier à être franchement déjanté et hilarant, du genre humour « très couillon et grand n’importe quoi », ce à quoi le dessin de Trondheim participe beaucoup. Avec son trait simple et léger, il rend les personnages amusants et renforce le côté farfelu des péripéties. La suite de la série, qui se déroulera désormais sans Trondheim au dessin, sera certes d’un haut niveau mais n’aura aucun rapport avec l’excellence des quatre premiers tomes, qui représentent la quintessence de l’esprit Donjon Zénith.

_minot_
10
Écrit par

Créée

le 28 avr. 2021

Critique lue 324 fois

5 j'aime

_minot_

Écrit par

Critique lue 324 fois

5

D'autres avis sur Sortilège et Avatar - Donjon Zénith, tome 4

Sortilège et Avatar - Donjon Zénith, tome 4
Pariston
6

Critique de Sortilège et Avatar - Donjon Zénith, tome 4 par Pariston

Un tome un peu moins drôle que les précédents, avec l'apparition de nouveaux personnages comme Guillaume, coq retors et magouilleur qui annonce clairement ses intentions. Les autres protagonistes...

le 13 juil. 2012

3 j'aime

Du même critique