Imaginez la tristesse et la solitude d’un dieu, vous ne voyez pas ? Alors lisez ou regardez Spice & Wolf, l’histoire d’un marchand dans sa carriole et d’une femme louve, croyez-moi, vous en sortirez changés. Pas comme d’un Clannad, Madoka ou Evangelion qui choquent profondément de par leur cruauté.


Ici comme dans tout bon drama qui se respecte, vous savez que le voyage à une fin, vous savez que vous allez pleurer au dernier tome qui n’est pas encore sorti. Et qu’est-ce que vous faites quand ce sentiment des plus exquis prend forme ? Moi j’apprécie un maximum. Et Spice & Wolf l’a bien compris car il nous remplit de bonheur, comme si lui non plus ne voulait pas nous quitter.
Combien de fois ai-je souris et étais-je simplement heureux en regardant une image de Holo et Lawrence. S&W fait partie de ces rares œuvres où la simple vue d’un personnage me rend heureux, et rendre quelqu’un heureux aussi simplement n’a pas de prix, c’est pourquoi, S&W, je te remercie du fond du cœur.
(Les autres œuvre ayant réussi cet exploit sont Steins;Gate, Clannad, Plastic Memories, Angel Beats, Kanon et Toradora, mais seul Plastic Memories est devant)


Mais le pire arrive quand on pense à la fin, on veut continuer d’être heureux avec cette histoire mais, le contrat est passé, et il n’y a que 14 tomes. Comme dans Plastic Memories, les personnages avancent avec nous vers leur fin et, comme ils veulent profiter un maximum du temps passé ensemble, encore plus de bonheur et d’amitié se crée. Et là, je vous dis bienvenue dans le cercle vicieux du drama. Sauf que Spice & Wolf ne nous dit pas explicitement : "Hey c’est le moment de pleurer", non ! Ça nous prend d’un coup, une phrase de Holo ou Lawrence qui parle du voyage et on a la boule au ventre, on se demande si les persos y pensent, on imagine que oui, mais aucun d’eux ne veut rendre l’autre encore plus triste, donc ils n’en parlent pas. Et c’est les violentes subtilités comme celles-ci que j’apprécie le plus. À la fois en train de sourire devant le manga, à la fois en train de de pleurer car c’est bientôt la fin.


Et là vient ma compréhension des personnages d’Holo et Lawrence. Les deux strictement identiques, seuls et nus face au monde, tout deux remplis de faux-semblants et manipulateurs. Holo est une déesse immortelle aux pouvoirs surnaturels, mais ne les utilise jamais (car elle renie sa position de déesse) et surtout elle veut quitter Lawrence. Et c’est là que je sors le morceau final d’un de mes albums préférés de death métal pour parler d’une histoire d’amour au moyen-âge : "Shadows of the Dying Sun", pour comprendre Holo (va chercher un sens à ça, je ne sais pas comment j’en suis arrivé là : http://urlz.fr/5jcb).
Holo est la solitude incarnée, immortelle, elle a tenté de se joindre aux humains les rendant heureux, comme pour Lawrence, elle rayonne de bonheur. Mais chaque fois elle a assisté à la mort de son partenaire car, elle, ne vieillit pas ; elle a tenté de les maintenir en vie avec ses pouvoirs mais au final n’a fait qu’augmenter sa douleur. Elle a donc décidé de s’occuper d’un village, entité immortelle, mais s’est aussi fait rejeter. Holo est la tristesse pure qui rayonne de joie (d’où le fait qu’elle boive autant ?), comme le soleil noir de l’album.


Holo est un soleil qui souhaite en finir pour ne plus voir les ombres de ceux qu’elle aime grandir pour toujours disparaître.
C’est pour cela qu’elle veut quitter Lawrence avant de créer son ombre.


C’est pour cela qu’elle veut que Lawrence soit, cette fois, le héros de l’histoire comme elle le dit si bien, elle veut juste l’éclairer sans lui faire de l’ombre.


Elle ne veut pas que Lawrence soit l’ombre d’un soleil mourant.


*
"We're nothing more than shadows
Light scatter of the dying sun
Just particle beams in passing
Waves riding the eternal dark


We're nothing more than shadows
Mere remnants of the distant past
Animated sparks of energy
Bursting flames of the end


We're nothing more than shadows
We grow tall then fade away
We're vessels for a surging power
With solar fire in our veins


We're nothing more than shadows
Flares blazing in a blink of an eye
We're nothing more than shadows
Glimmers of hope against the black sky


And far upon the skies
Lies the truth within
We are shadows of the dying sun


Children of infinity
Always gazing to our past
We are dust of the stars


And I feel it in my heart
And I know it in my mind
That's all, ever will be


We're the dust of the stars"
*

Huble
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le 20 mai 2017

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