Ouzoumaki
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le 11 juil. 2011
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Il y a pas mal de difficultés inhérentes au genre de l'horreur cosmique.
Il faut être cruel pour amener l'histoire jusqu'à sa conclusion logique. Il faut une certaine froideur pour nier toute trace d'espoir métaphysique. Il faut de la subtilité pour que ça ne paraisse pas une puérile démonstration de nihilisme.
Et il faut de l'imagination. Avant tout, il faut savoir créer des concepts nouveaux pour qu'ils paraissent étrangers au public. La peur de l'inconnu doit s'appliquer à l'exercice narratif.
Or donc, c'est l'histoire d'une ville hantée par une spirale.
Partant de là, l'auteur va proposer une série de vignettes illustrant la chute d'une paisible ville côtière dans la folie et la mutation. Chaque chapitre a sa propre petite logique tordue, ou le motif de la spirale revient encore et toujours pour tordre les corps et les esprits des habitants et les supplicier, parfois avec un certain sens de l'humour. Alors que les choses deviennent de plus en plus ouvertement étranges, les habitants doivent se rendre à l'évidence : Dieu les hait, et est probablement un escargot consanguin. Remarque, ça leur apprendra à construire leurs maisons sur un ancien cimetière aïnou.
Ce qui rend ce manga unique, c'est ce mélange de cauchemar onirique, un peu éthéré, avec du gore et des métamorphoses torturées complètement atroces. Le mal est désagréablement charnel, mais la réaction des victimes est bizarrement résignée. Comme dans une oeuvre de Lovecraft, on dirait que les personnages étaient de toutes façons prêts à la fin de leur monde et la mort de la raison. Mention spécial au copain de l'héroïne, un geek antisocial et complètement névrosé, que je soupçonne d'être un portrait de l'auteur en jeune homme.
Il faut saluer l'effort : il y a toute l'ambiance oppressante typique d'une oeuvre d'épouvante, avec tellement d'aberrations sorties du coma d'un pervers polymorphe qu'il n'y a rien de ses habituels aspects fastidieux. C'est impérativement à lire, ne serait-ce que par curiosité morbide. C'est fascinant. Mais n'oubliez pas qu'un homme-escargot se bavant dessus dans un enclos peut l'être aussi.
Créée
le 23 août 2020
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