Une série en dents de scie où on a l'impression que Becky Cloonan ne sait pas trop où emmener le personnage et se repose peut être un peu sur l'image du Punisher sans jamais vraiment nous livrer ce que l'on attend de lui.
A noter que je traite ici de l'issue 01 à 17.


Déjà, il faut découper la série en trois morceaux:
- de l'issue 01 à 12, nous avons l'intrigue autour de la drogue EMC.
- de 13 et 14, le punisher sauve la la veuve et l'orphelin
- 15 à 17, ohlala le retour du mec qu'on avait laissé pour mort dans la première moitié de la série.


Au niveau de l'écriture:
Comme dit dans l'intro, on ne sait pas où Cloonan veut aller avec le perso. D'ailleurs le personnage en lui même ne va absolument jamais évoluer. Il s'agit ici d'une aventure du Punisher... une aventure oubliable parmi d'autres. Dans la première partie, l'intrigue autour de la drogue est rapide baclée ce qui va nous laisser dans un état d'incompréhension pour qu'on se dise au bout de quelques pages "balek, c'est Punisher, je veux qu'il casse des gueules et le reste on verra bien". Mais vient s’immiscer au milieu de ça le personnage d'Ortiz qui est sur les traces de Castle et de la drogue. On essaie de faire croire à une rivalité entre Ortiz et Castle avec une forme de respect mutuel sans jamais que l'un n'est d'incident sur l'autre. Donc, à quoi bon ? Honnêtement, j'ai été plus intrigué et intéressé par une pub pour Deadpool the Duck qui était venue se caler au milieu d'une issue que pour les 7 premières issues.
Heureusement, les issues 8, 11 et 12 sont là pour vraiment rehausser le niveau (on passera sur le gros "clin d'oeil"/pompage de la séquence du film Wolverines avec la vieille et sa moto dans la grange). Le final est appréciable.


Les issues 13 et 14 sont deux courtes histoires plutôt sympathiques (sans doute parce qu'elles ne s'étalent pas autant que la première partie de série).


Les trois dernières sont sans doute ce qui fait vraiment envie chez le Punisher: casser des gueules.


Au niveau du dessin:
C'est très simple, reprenez ce j'ai écrit juste au dessus et appliquez le au trait ! Steve Dillon, paix à son âme, n'apporte pas un style très mature aux 7 premières issues. J'ai eu énormément de mal à faire abstraction de ce style un peu trop simple à mon gout, souligné par la colo de Martin, là aussi dans la simplicité. Comprenez bien, je ne trouve pas ça moche, mais je trouve que ça ne fonctionne pas du tout avec l'imaginaire qui tourne autour du punisher. En plus de cela, le niveau de case en case est extrêmement inégal. Si vous connaissez la série Archer, dites vous que ça ressemble un peu à ça.
J'avais honnêtement parfois l'impression de revoir certains des dessins que faisait étant petit de mecs qui se tirent dessus avec 3 perspectives différentes.
Laura Braga prend le relais, uniquement pour l'issue 08, et fait un parfait pont entre Dillon et Matt Horak. Je trouve que c'est l'une des 3 meilleures issues de cette série avec la n°13 où Anka crayonne, faisant vraiment passé les 15 pages pour un hors-série.
Matt Horak prend donc le reste de la série. Malheureusement on sent qu'il reste dépendant du style que Dillon a imposé au début de l'aventure (malheureusement avec ses défauts). Il apporte quand même des plans qui nous lancent un "Regarde un peu comme cette case est stylée, allez, reste, on est bien." Sur les trois dernières issues, il reprend un peu plus la main sur ce qu'il a envie de faire mais c'est trop tard, le mal est fait.


Pour conclure:
C'est vrai qu'il y a de bonnes choses dans cette série qui m'ont donné l'envie de continuer. Mais je savais aussi en lisant que si je m'arrêtais en route, je n'y reviendrais pas... Je voudrais lui mettre un 6.5 pour les bonnes issues et les quelques efforts de trait mais j'ai quand même du mal à enlever le goût de vomi brassé trois fois que m'a laissé le début de série. C'est une aventure un peu trop gentille et pépère du Punisher à mon goût. La nouvelle histoire Punisher: War Machine, est déjà plus déjanté et à l'image de ce que représente Frank Castle. Tristesse.

FranckFitrzyk
5
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le 19 nov. 2017

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Franck Fitrzyk

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