Lorsqu'un artiste en général décide de se raconter, que ce soit par des mots, des dessins, de la musique ou un film, il est une question qui me vient immédiatement à l'esprit : qu'est-ce qui l'a poussé à franchir le pas? Je ne suis pas sûr d'avoir trouvé la réponse.
Fan de romans graphiques, celui-ci m'a immédiatement évoqué ceux de Guy Delisle parcourant des pays parmi les moins accessibles du monde, avec humour mais avec à la fois beaucoup de pudeur et de respect des cultures. C'est sur cette dernière partie que j'ai beaucoup de réserve pour ce roman graphique de Riad Sattouf.
Même si la Lybie de Kadhafi et la Syrie du père Al-Assad sont vus dans les yeux d'un enfant, avec son angle d'approche forcément autocentré, je n'ai pas été très à l'aise avec le récit. Par ailleurs l'image renvoyée par le père n'est pas des plus glorieuses. Où commence la caricature? Difficile à dire.
On se prend d'affection pour ce petit Riad, éternelle victime incomprise, avec une maturité hors-normes pour un enfant de son âge (survendue par l'auteur?). Si bien qu'on se sent vite agacé par cet entourage qui l'admire pour sa belle chevelure mais qui ne le voit pas pour ce qu'il est réellement. Frustrant et agaçant, mais je sais que c'est l'effet recherché.
J'en reviens donc à ma première question : pourquoi avoir choisi d'en parler? Est-ce une façon d'exorciser une partie de son enfance, que peu lui envieraient? Mais d'un autre côté, vu l'âge de Riad à cette époque, il est difficile de croire que ce sont des souvenirs.
Ceci étant dit, le coup de patte de Sattouf est très dynamique, et beaucoup de passages sont franchement drôles. Mais une fois le livre refermé, je me suis sincèrement posé la question : vais-je lire le tome 2?