Avant tout, je tiens à préciser que je ne connais absolument pas la situation de la Libye ou de la Syrie de cette époque, que ce soit en politique si ce ne sont les bases ou la vie que l'on y mène au quotidien. Si cette BD dépeint quelque chose d'erroné, d'injuste voir de néfaste, je n'en sais vraiment rien et je reverrai l'avis que je m'en suis fait.


Donc oui, j'ai apprécié cette bande dessinée. La première question que je me suis posé après lecture, c'est "Pourquoi, en fait ?". Pourquoi ai-je aimé ce premier tome ? De manière générale, les qualités d'une oeuvre nous sautent plus ou moins aux yeux. Ici, c'est un peu plus compliqué. En premier lieu car, soyons honnêtes, aucun personnage n'est vraiment agréable.


C'est le point le plus troublant, les protagonistes. Le père est agaçant au possible, que ce soit ses pensées politiques, sa façon de réagir, son machisme. La mère est quant à elle souvent très passive, il est assez évident qu'elle n'est pas à l'aise avec ce qu'elle vit mais ne le fait pas tellement savoir. Et le fils, s'il est plus agréable est au final, un jeune enfant.


Pour autant, je n'ai pas l'impression que Riad Sattouf ne cherche à régler ses comptes, un nuage d'affection englobant tout de même toute cette famille. Je pense en toute honnêteté que ce qui me met mal à l'aise avec cette famille et en particulier, ce père, est culturel. Je suis un jeune européen, je suis né après l'abolition de la peine de mort en France et j'ai été éduqué avec l'idée manichéenne que les dictateurs de ces pays lointain n'étaient rien de plus que des monstres.


Partant de là, bien-sûr que ce que j'y lis me choque, me déstabilise. Je n'ai absolument pas le même vécu qu'un syrien de cette époque, la même vision politique. En soi, si ce que l'auteur cherche à faire est de déstabiliser ses lecteurs mis en face d'une logique qu'ils ne connaissent ou n'acceptent guère, je trouve que c'est plutôt réussi.


Ce tome tourne principalement autour de père qui est en fait assez complexe, bloqué entre l'image qu'il a de lui et la force de son éducation. Qu'on aime ou pas cet homme, je trouve qu'il faut reconnaître qu'il prote pas mal le livre. Le fait qu'il soit visiblement le seul à décider aidant à cela, mais c'est vraiment dans ce personnage que j'ai trouvé le plus d'intérêt.


C'est dépaysant, au sens premier. Suivre cette famille, ces traditions assez différentes sans que l'auteur ne juge vraiment, en se contentant de montrer est agréable et plutôt propice à une certaine réflexion sur notre vision de ces pays pour lesquels les médias ( Et soyons honnêtes, une certaine partie de notre culture. ) ont une vision souvent hautaine.


J'ajouterai enfin que l'aspect visuel colle très bien à ce que la BD propose, soit assez drôle mais sans chercher à l'être à tous prix. Offrant un côté mignon très agréable et juste pour certaines pages, mais pouvant parfaitement assurer les moments plus problématiques et sombres.


Je sais qu'un second tome est sorti, je ne l'ai pas encore lu. Mon attente étant d'en savoir un peu plus sur la mère !

Litote
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le 23 sept. 2015

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Litote

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D'autres avis sur Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984) – L’Arabe du futur, tome 1

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