Si vous aviez apprécié les 3 premiers volumes de l'autobiographie de Riad Sattouf, vous allez adorer ce 4ème chapitre. Si vous aviez moins aimé, lisez tout de même cette dernière et non ultime livraison.
Riad grandit et ses souvenirs sont plus précis, plus ancrés dans une réalité souvent amère. La description psychologique de ses proches s'affine, les événements s'enchaînent sans répit.
Souvenirs d'une enfance ballottée entre la France et la Syrie, à cheval entre deux cultures parfaitement incarnées par ses deux parents et leur relation houleuse.
Enfance sans réel arrimage, rejet de ses camarades français et étranger auprès de ses contemporains arabes, Sattouf s'accroche à son intelligence, sa résilience et son talent.
L'auteur adulte maîtrise les outils du 9ème art, jusqu'au bout des doigts. Les codes graphiques sont efficaces au service d'un récit tout en nuance, jamais caricaturale, renforcés par les aplats bi-colores, bleus en France et roses en Syrie saupoudré de rouges pour les moments clés. Il restitue son parcours sans temps mort avec un fil conducteur intriguant ou haletant.... et un cliffhanger terrifiant.
Riad Sattouf est un auteur majeur du 9ème art et est déjà reconnu alors que sa carrière a vraiment décollé il y a seulement 10 ans. Le Grand Prix de la Ville d'Angoulème lui tend les bras.