Premier véritable album (et premier publié) de Spirou et Fantasio vu par Tome et Janry, les deux héros s'engagent dans une voie qu'ils avaient déjà engagée avec Fournier : la bande-dessinée mêlant le tout-public avec un fond d'engagement politique. Certes Franquin avait déjà planté des bases solides avec le dictateur et le Champignon et les multiples affrontements avec le sire Zorglub mais là où Virus innove, c'est dans son aspect proche et contemporain. Fini les dictatures lointaines d'Amérique latine ou de Bretzelburg et bienvenue dans la dure loi des affaires et de l'espionnage.
Servi avec un style graphique nouveau mais au combien réussi, écrit avec des dialogues faisant souvent mouche, rendant les deux reporters moins naïfs et plus ironiques et un écureuils cynique. Spirou et Fantasio frolent la mort de près.
Bref, Tome et Janry offre à leurs personnages une sorte d'âge adulte qui atteindra son paroxysme avec Machine qui rève. Une manière de faire évoluer une série qui en avait peut-être besoin à l'époque.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.