Le premier tome de Red Hood et les Outlaws fut une véritable belle surprise. Certes, Scott Lobdell ne nous y propose pas une intrigue absolument époustouflante, mais il parvient à nous embarquer dans son récit, et surtout à nous proposer un trio de personnages que nous avons peu l’occasion de voir au premier plan, et qui fonctionne à merveille. J’étais donc assez impatient de me lancer dans ce second et dernier tome, pour voir un peu où le scénariste allait conduire nos personnages.


Red Hood, le Robin rebelle, Artémis, l’Amazone exilée, et Bizarro, le clone défectueux de Superman, forment tous les trois la Sombre Trinité de l’Univers DC. Appelés les Outlaws, ces trois hors-la-loi ont la ferme intention d’abattre les ombres qui sévissent dans leurs rues. Mais celles-ci recèlent des forces ô combien obscures, et les ennemis qui s’y cachent sont légion. Lex Luthor, le nouvel Homme d’Acier, est de ceux-là, et compte aujourd’hui lâcher sur ses adversaires une arme bien étrange : un Bizarro 2.0 !

Red Hood et les Outlaws présente la série consacrée au deuxième Robin, Jason Hood, revenu d’entre les morts et devenu un justicier redoutable associé à des héros encore plus dangereux que lui ! Scott Lobdell (Uncanny X-Men) et Dexter Soy (DC Universe vs Masters of the Universe) entraînent le lecteur dans des aventures aux scènes d’action pétaradantes sans oublier de creuser la psychologie de leurs étonnants protagonistes.

(Contient les épisodes #12 à 25 et annual #2)


Le précédent tome nous laissait sur un cliffangher final voulant nous laisser sans voix, avec la mort apparente de Bizarro dans un bouleversant sacrifice. Bien entendant, il n’était pas compliqué de se dire que cela n’allait pas en rester là. Ce à quoi je m’attendais moins, c’est que ce soit Lex Luthor qui devienne le sauveur de sa créature.


Contre tout attente, le mégalomane, apparemment repenti, décide de soigner, de sauver Bizarro, et d’en laisser « le droit de garde » à ses nouveaux amis, Red Hood et Artémis ! Une fois la joie de se retrouver tous les trois passée, les deux compagnons réalisent que Bizarro a beaucoup changé depuis sa « renaissance », devenant l’un des plus grands génies de la Terre, pour ne pas dire LE plus grand !


Dès lors, les Outlaws se retrouvent propulser dans un « univers » totalement différent ! Des jetpacks, des armes sans communes mesures avec ce qu’ils utilisaient auparavant, une base à la taille infinie et invisible flottant dans le ciel de Gotham. Le combat contre le crime est bien plus facile grâce à toutes les inventions révolutionnaires de Bizarro.


Mais les changements ne s’arrêtent pas là ! Si le clone maintenant amélioré de Superman, rend plus aisé la mission des Outlaws, il semble également en décider la destiné tout seul également, sans aviser ses deux compagnons de ses décisions et de ses objectifs.


Bizarro prend de plus en plus des décisions bizarres, inexplicables et en ne prenant pas la peine de s’expliquer, pire, il semble cacher des choses à Jason et Artémis, et bien vite des soupçons vont poindre et semer le doute.


Passer ce nouveau statu quo, il faut bien reconnaître que ce deuxième tome ressemble à longue succession d’aventures, de combats, de révélations pour Red Hood et Artémis, alors qu’ils tentent en même temps de comprendre Bizarro, de découvrir son secret, et surtout de l’aider à ne pas sombrer complètement.


Ce deuxième tome est moins impactant que le premier. Une fois que l’on a découvert le secret de Bizarro, les épisodes s’enchaînent et traînent un peu en longueur. On se retrouve avec presque quatre cents pages où il n’y a aucune véritable menace. Une succession de « petites frappes » de secondes zones, et ce n’est pas le passage dans la Suicide Squad, très gadget, qui ne change quoique ce soit.


De la même façon, je trouve les personnages moins « forts » que dans le premier tome. Artémis devient caricaturale, Bizarro est « chiant » au possible et bien moins drôle et Jason nage un peu à vue au milieu de tout cela.


Graphiquement, petite déception également, puisque Dexter Soy est bien moins présent et nous avons le droit à beaucoup d’autres artistes à ses côtés, aux styles tellement différents, et de niveaux trop éparses. L’unité graphique de ce deuxième tome est bien moins cohérente.


Bref, un second tome qui se laisse lire, mais la surprise et la fraîcheur de premier tome ne sont plus là. On se retrouve avec un deuxième volume bien plus terne, moins « vivant », sans réel impact, sans réel intérêt malheureusement. C’est vraiment dommage, j’espérais beaucoup plus pour ces trois personnages passionnants et prometteurs. Après, rien de bien étonnant, c’est du Scott Lobdell...

Romain_Bouvet
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le 26 avr. 2023

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