Une guerre sans saveur...

Franchement, ce Batman de Tom King, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé… Je n’arrive vraiment pas à m’y faire, à m’y intéresser. Pourtant il y a des éléments plaisants et intéressants, comme la relation entre Batman et Catwoman. Mais pour le reste, pour tout le reste, je trouve cela facile, creux, sans réel intérêt ou impact. Et puis graphiquement, c’est très compliqué. Très franchement, je ne serais pas un énorme fan de Batman, je pense que j’aurais déjà arrêté le titre. Si Scott Snyder se foirait sur la fin de ces intrigues, elles avaient le mérite d’être intéressantes…
Pour ce quatrième tome, « La Guerre des Rires et des Énigmes », un titre prometteur avec une couverture alléchante !

Au début de se croisade contre le crime, durant l’An Zéro, Batman créa sans le vouloir son pire ennemi, le Joker, et rencontra sa première némésis en la personne du Sphinx, le maître des énigmes. Quelque temps plus tard, ces deux criminels décidèrent de se mener une guerre sans merci, recrutant chacun un groupe d’ennemis du Chevalier Noir. Un conflit qui poussa Batman dans ses derniers retranchements.
Batman Rebirth présente la toute nouvelle série consacrée au Chevalier Noir de Gotham ! Au scénario, Tom King (Grayson), la nouvelle étoile montante de DC Comics, est assisté au dessin par les dessinateurs Mikel Janin (Justice League Dark) et Clay Mann (Poison Ivy). Ensemble, ils réalisent un récit complet haletant et déroutant, contant la première grande erreur commise par Batman.
(Contient les épisodes #25 à 32)

Vous vous attendiez tous à avoir le droit à la réponse de Catwoman, suite à cette surprenante demande au mariage ? Moi aussi ! Et bien vous pouvez vous brosser ! Tom King a décidé de jouer les prolongations et se décide à nous plonger, avant cela dans un souvenir de Batman ! En effet, notre justicier, avant d’aller plus avant avec la belle Catwoman, tient à lui livrer ses plus noirs secrets, et de cette envie de confession, en résulte le souvenir de la Guerre des Rires et des Enigmes.

Ce souvenir nous fait plonger aux débuts du Chevalier Noir. Edward Nigma, le Sphinx est en prison, suite aux événements de l’An Zéro, et travaille avec la police pour obtenir quelques minimes conforts. Mais pas cette fois-ci ! Lors de son dernier entretien avec un lieutenant, le Sphinx lui saute à la gorge et le transperce de vingt-six coups de couteaux !

Ce dernier parvient à s’échapper, de bien belle façon et s’en va retrouver le Joker, qui n’a jamais paru aussi morne et sinistre. Cela n’a rien de surprenant, il n’arrive plus à rire ! Pas la moindre petite blague ne trouve grâce à ses yeux. Il ne peux plus rire à cause de Batman !
De son côté, c’est la même chose pour le Sphinx, il n’arrive plus à prendre du plaisir à résoudre des énigmes ! Il n’en tire plus la moindre satisfaction, tout cela car il n’arrive pas à résoudre la plus grande des énigmes, Batman !

La seule solution pour se « soigner » tous les deux, abattre Batman ensemble ! En duo ! Mais le Joker ne l’entend pas de cette oreille, et décide d’abattre le Sphinx !

On s’en doute, le maître des énigmes parvient à rester en vie, mais la guerre est déclarée ! La Guerre des Rires et des Énigmes ! Les deux hommes vont transformer Gotham en morgue ! Les rues vont devenir de véritables rivières de sang ! Les cadavres vont pleuvoir sans cesse durant plusieurs semaines, une véritable hécatombe ! Chacun se rendant coup pour coup ! Chacun enrôlant à tour de bras les pires criminels de Gotham pour combattre sous leurs ordres. Poison Ivy, Deathstroke, Croc ou encore l’Épouvantail d’un côté, Freeze, Grundy, le Pingouin ou encore Deadshot de l’autre.

Tout ce petite monde se tirant dessus sans soucier des habitants de Gotham, sans se soucier des victimes, des corps qui s’entassent. Gotham n’est devenue qu’une énorme court de récréation pour super-vilains ! Et au milieu de tout cela, Batman est complètement impuissant, pour ne pas dire inutile ! Tout comme la police de Gotham. Batman ne parvient pas à endiguer cette vague de crime, tous ces morts, ni même à la ralentir ! Les deux hommes sont bien décidés à être celui qui tuera Batman aux et à la barbe de l’autre.

Mais un grain de sable nommé Kite-Man pourrait faire pencher la balance… !

Mais quelle intrigue… pourrie !!!! On nous vend de la violence, des actes odieux et des morts en pagaille, mais tout se résume à du bla bla ! On nous parle de combats entre tous les criminels de Gotham, on a le droit à un pseudo rixe entre Deathstroke et Deadshot… C’est du vent, que du vent ! Quelle déception !

Une intrigue longue et tellement lente ! Ne parlons pas des interludes avec Bruce et Sélina, où l’on tente de faire monter la pression, nous annonçant un final à couper le souffle, où Batman sa plus grande erreur ! Et lorsque vient le moment fatidique (à cause de Kite-Man !!! Sérieusement ?!!) , on se dit « Tout ça pour ça ???!!! » ! J’ai vraiment halluciné ! Voir Batman craqué pour si peu, ce n’est pas réaliste, le récit de Tom King n’est pas assez extrême et prenant pour que l’on se dise que tout cela tient. Et ne parlons pas du final, les explications du Sphinx sont foireuses, le rire du Joker ridicule. Une déception du début à la fin !

Graphiquement, cela me fait mal de le dire, mais j’ai été, dans l’ensemble, assez déçu du travail de Mikel Janin… J’aime ses dessins d’habitude, j’aime ce qu’il peut faire dans un univers sombre, manque de bol, la plupart de cette intrigue se déroule en plein jour. C’est joli, c’est beau, mais cela ne prend pas la plupart du temps. Son Batman titre une tronche de cent kilomètre de long, mais cela n’est rien comparé à son Joker trop sobre et sans saveur. Certes on sent le côté hommage au personnage, mais là aussi, cela ne fonctionne pas avec moi…

Bref, une terrible déception. Un tome qui passe largement au-dessus de la tête. Fade, sans saveur, sans rythme, sans crédibilité, sans intensité et avec des dessins qui me laissent de marbre. Une saga a oublier très vite ! Et là où le cliff du troisième tome me faisait sourire, espérer, celui du quatrième tome me laisse totalement indifférent...