Watchmen
8.5
Watchmen

Comics de Alan Moore et Dave Gibbons (1986)

I am SPEECHLESS. (well, not really)

Seigneur tout puissant.

Jamais une bande dessinée ne m'a balancée une telle claque à la gueule.

En même temps, ce n'est pas très étonnant vu que je me cantonne à la BD franco-belge...

Critique de néophyte, donc. Je ne connais RIEN aux comics. Strictement rien. On m'a mis ce chef-d'œuvre (yep yep) dans les mains et c'est avec un œil complètement naïf que je m'y suis plongée.

J'enlève un point, un unique point que je comptabiliserais en 0,5 point si je pouvais, pour le dessin et les couleurs, je ne suis pas trop fan. Mais ils sont adaptés. Certaines planches m'ont laissée pantoise. Jolis jeux de couleurs, aussi, très Marvel pour ce que j'ai pu constater. Le Dr. Manhattan, tout bleu, au milieu de couleurs chaudes. Quand il est sur Mars. Le rouge, le jaune, le sourire carnassier du Comédien. Le visage de Rorschach, noir et blanc. Aucune nuance. Tout l'un ou tout l'autre...

C'est presque intimidant d'écrire sur cette bande dessinée, en fait. Et je ne dis probablement rien d'innovant.

Tout serait tellement simple si, aux côtés des super-héros, il y avait toujours des vilains très vilains, au rire machiavélique. Si on pouvait indéfiniment faire la chasse aux sorcières, châtier les méchants sans ambages, en toute simplicité, sans avoir à questionner la moralité de ses actes. Au nom de sa patrie, de la paix...

Celui qui ne se remet pas en question, c'est Rorschach. On voit ce que ça donne... fou, répudié, détesté, révolté. Il vomit l'humanité et elle le lui rend bien.
J'ai eu peur en voyant son visage, d'ailleurs, je veux dire sa gueule de roux. Déçue, même. Je voulais pas le voir, il devait ne pas avoir de regard, n'être qu'un trenchcoat et n'avoir qu'une succession de noir et de blanc en guise de faciès. Mais sa gueule stoïque, froide, sur un physique de rouquin ingrat... parfaite.
Fou et... manichéen, d'une certaine façon.

Oui, c'est mon favori.

Ozymandias, monstrueux, pragmatique et curieusement idéaliste (je crois qu'ils le sont presque tous, d'une certaine façon ; c'est bien des ex-justiciers, non ?), veut chasser le mal à la racine, et fabrique sa "propre" bombe H. Sacrifice au nom de la paix, de l'unité... temporaires ? La phrase d'intro d'une certaine saga vidéoludique me vient aussitôt à l'esprit.
Edward Blake, le Comédien, le "farceur", cynique, qui finit par craquer. Pas idéaliste, lui suit les règles du jeu. Point.
Jon Osterman, qui cerne tout, qui voit tout dans son unité et dans sa complexité, constate la futilité de tout. ("Le côté moral de mes activités m'échappe")
Ils comprennent tous, ils connaissent les enjeux. Ils savent très bien que le coup des sorcières, c'est de la blague. Eux sont costumés, mais le mal qu'ils cherchaient à éradiquer est plus subtil. Il les contamine, eux aussi. La paix ne peut être atteinte que via l'arme ultime et le sacrifice. Faut-il y voir un paradoxe ? Je sais pas.

Les sorcières, ça n'existe pas, les héros non plus.
Karrie
9
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le 19 mai 2011

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Karrie

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