Images rémanentes sur une plage d'été (Partie 1)

Hey, c'est moi, confortablement installé dans mon écharpe de portage sur le dos de Shaquille O'Neal je vous informe en vous toisant du haut de mes 2 mètres 16 que cette critique est bourrée de spoiler.
Vous voilà prévenus.


Si l'on en croit le dernier échantillon de presse libre du Mozambique financé par Black Panther il paraitrait que, je cite : "Les critiques de Dr-Stein sont proportionnellement qualitatives au temps écoulé entre chacune d'entre elles, nous attendons donc avec impatience la prochaine critique de ce caucasien fébrile".


Bon... C'est pas de gaieté de cœur mais il est temps de remettre l'église au centre du village.
Alors quand il s'agit de trépaner des chauves parce qu'une croyance locale t'a convaincu que leur caboche est connectée à l'antichambre de Fort Knox y a du monde mais quand il faut faire preuve d'une certaine rigueur journalistique tout le monde va vloguer dans le Gange !


J'apprécie l'attention bien sûr mais après c'est à Bibi de corriger le tir, ça me donne du boulot supplémentaire vous comprenez ?


Et oui car bien que cela soit très flatteur ce genre de déclaration me met dans une position compliquée, j'ai une réputation à tenir, avec un an et demi entre chaque critique celle-ci a plutôt intérêt à guérir le cancer ou au moins à rendre la chimio tendance.


Heureusement pour moi j'ai fait un peu plus ces derniers mois que me nourrir de piles alcalines dans l'espoir d'échapper cette simulation.


Mais oui, mais oui, comment as-tu deviné jeune freluquet j'ai en effet passé les derniers mois à observer les corrélations entre le nombre de visiteurs de Tokyo Disneyland et la quantité de noyade accidentelle impliquant l’emploi d’un bateau de pêche en Géorgie, tu es perspicace.


J'ai visité les archives Akashiques, pénétré la bibliothèque du Vatican, arpenté les souterrains secrets de Walmart à la recherche des cités d’or et même appris à "fucc a succ" par la pensée comme disent les hommes de gouts.


Ayant atteint un tel niveau d'éveil spirituel que je peux à présent refuser de tipper mon conducteur de taxi sans arrière-pensée il est donc naturel que les lois du monde invisible elle-même se soit courbé à l'aune de ma volonté supérieure et aient apporté une réponse adéquate à mes désirs d'évasion.


Ainsi par la magie de l'uberisation de l'occultisme un paquet a trouvé son chemin jusqu’au point de retrait le plus proche de chez moi, à l'intérieur, 19 tomes d'un manga en provenance des années 90.


Ô joie !


Retour à une époque bénie ou un compteur de « jiggle » pour chaque animation de poitrine était encore considéré comme un coup marketing valable.


Une époque formidable ou « dirty sanchez » était encore compris comme une simple insulte à l'encontre de la communauté mexicaine et non pas comme un "sex move" louche qu’il me couterait de définir dans ces lignes.


Une époque encore pleine de rêve et de mystère ou une simple lecture radio d'un passage de la guerre des mondes pouvait persuader des centaines de bac + 12 de sortir leur mitraillette MP5 et d'aller tartiner ce connard de ciel bleu dans l'espoir de déglinguer un ovni du troisième Reich camouflé en cumulonimbus. Alors qu'aujourd’hui la révélation officielle sur une chaine de grande écoute de programme militaire ayant eu contact avec des UFO ne pourrait lutter face au hashtag "No épilation" sur twitter.


Bref, un voyage dans le temps fort à propos dans le contexte actuel.


Je vous invite donc à prendre place à bord du battle bus magique au côté de toutes les idoles metrosexuels des moins de 15 ans pour remonter dans le temps, pour un voyage qui vous emmènera loin, très loin de cette intro abracadabrante et vous rapprochera, je vous le promets, du début de cette critique.



Hohoemi no Bakudan :



Le 3 décembre de l'année 1990 une nouvelle œuvre de légende se fait une place dans le non moins légendaire magazine qu'est déjà à l'époque le Weekly Shonen Jump, son nom : Yu Yu Hakusho.


En effet c'est dans le numéro 51 de cette année que débute la prépublication du manga Yu Yu Hakusho d'un certain Yoshihiro Togashi destiné à marquer au moins autant l'histoire du manga que d'autre œuvre culte avec lesquelles il partagera jusqu'en 1994 les pages du magazine le plus populaire du Japon. Bien que Yu Yu Hakusho n'ait pas eu le même rayonnement auprès du public occidental que certains de ses "rivaux" de l'époque il y a tout de même de bonne chance que si vous ayez développé un intérêt pour le manga au cours de ces dernières années le nom du créateur de l'œuvre qui nous intéresse ici ne vous soit pas inconnu.


Aujourd'hui gentiment moqué pour sa supposé flemmardise, son amour inconditionnel pour le groupe d'idole Keyakizaka46 ou encore sa passion dévorante pour la saga Dragon Quest le mangaka fait figure de marginal au sein même du cercle déjà très fermé des mangaka à succès.


Connue également pour ses structures narratives qui font la part belle à la stratégie et nous présente le récit avec une ingéniosité qui leur est propre Togashi aura plus ou moins malgré lui cultivé au fil des années la dualité de son personnage public créant de ce fait une relation d'amour/haine entre lui et ses fans qui rappel à bien des égards celle que semble entretenir le mangaka avec son œuvre.


Cependant en 1990 Togashi est moins connu pour ses pauses interminables et son mal de dos de yamakasi à la retraite que pour son désir ardent de se faire une place au côté des plus grands.
Après avoir connu un premier "échec" au sein du magazine avec «Ten de Shōwaru Cupid » un manga de romance terminé en novembre de la même année le mangaka se sent prêt à sauter le pas.


Ainsi alors que Goku et ses amis mènent un difficile combat contre Freezer Togashi prête une attention toute particulière au vote des lecteurs : « Rokudenashi Blues », « Dragon Ball », « Dragon quest : Dai no Daibōken » le podium ne ment pas, si Togashi veut avoir une chance de survivre dans le magazine et éventuellement de prétendre au trône il a un autre coup à jouer : c'est le moment de s'essayer au manga de combat.


Cependant l'histoire de Yu Yu Hakusho ne va pas exactement démarrer de la façon que laisse sous-entendre cette déclaration.



Arc 1 : Détective spirituel




Sous arc traité : L’épreuve de Yusuke



Rester entre autres dans les mémoires pour ses affrontements légendaires Yu Yu Hakusho commence pourtant en nous contant ce qui semble être une histoire bien différente de ce qui va suivre.


Les adeptes du manga de Togashi le savent le contenu des trois premiers tomes de Yu Yu Hakusho (deux et demi pour être précis) souvent regroupé sous le nom de "L'épreuve de Yusuke" (lui-même sous-arc et premier tiers de l'arc du détective spirituel) ne correspondent pas vraiment à l'idée que l'on pourrait se faire d'une aventure trépidante.


Les tous meilleurs moments de cet arc correspondent heureusement pour le lecteur potentiel avec les tout premiers chapitres du manga qui ouvre son récit par la mort de son personnage principal.
Introduction des plus originales pour un récit de ce "genre" le décès de Yusuke permet en plus un intéressant rapprochement émotionnel au personnage en nous invitant très tôt dans le récit à compatir aux dramatiques conséquences de ce que beaucoup considèreraient sans doute comme la pire chose pouvant arriver à quiconque : la mort, un concept universel et connexe qui laisse rarement indifférent.


Et c'est d'ailleurs justement le détachement de Yusuke vis-à-vis de celle-ci qui ajoutera encore à l'émotion de cette introduction lorsque ce dernier nous expliquera en filigrane qu'il considère sa propre vie comme étant de peu d'importance quand elle n'est pas une simple nuisance pour son entourage, acceptant donc son sort et refusant implicitement l'appel de l'aventure.


L'importante charge émotionnelle accumulée au cours de ces quelques premières pages atteint son point d'orgue au cours de la scène des funérailles qui donne l'occasion d'envahir l'intimité et les pensées des personnages qui composent le microcosme dans lequel évoluait Yusuke de son vivant soulignant par son absence ses relations avec autrui via un point de vue inattendue, dans une situation de détresse qui l'est tout autant à ce stade du récit.


Yusuke va donc à travers cette expérience prendre conscience que malgré (ou plutôt grâce à) son historique d'enfant à problème il s'est construit un cercle relationnel des plus complet. Yusuke n'est pas seul il a un entourage qui l'estime et le chéri et c'est pour cet entourage qu'il s'efforcera de revenir à la vie.


En somme une introduction surprenamment touchante et particulièrement immersive qui va malheureusement se poursuivre par une suite de petites histoires en un ou deux chapitres souvent isolés les unes des autres qui ne sauront jamais vraiment offrir quoi que ce soit d'aussi signifiant.


A ce stade inutile de danser autour du sujet je pense que cela commence à se voir : je ne suis pas un grand fan de l'arc de l'épreuve de Yusuke. J'irais même jusqu'à dire qu'il s'agit là de la partie la plus faible de tout le manga.


Mon principal problème étant peut-être que cette partie de l'histoire (surtout comparé aux arcs qui vont suivre) ne nous raconte pas grand-chose et ce pas grand-chose qu'elle nous raconte, vous l’aurez deviné, n'a rien de bien transcendant.


Ce n'est pas tant que les petites affaires paranormales auxquelles nous avons affaire soient complétement dénuées d'intérêts. Certaines d'entre elles apportent d'ailleurs un commentaire pertinent sur les travers de la société japonaise. Le chapitre 6 "voyage en solitaire" nous parle en filigrane de la marginalisation et de la solitude des représentants du troisième âge dans une société nippone qui ne sait plus quoi faire de ses retraités. Alors que le chapitre 11 "L'amitié brisée" nous expose les affres de la pression scolaire et l'anxiété dont résulte parfois l'exigence de la performance.


Le truc c'est que ces thématiques n'apportent rien à l'univers de Yu Yu Hakusho ou très peu à ses personnages et que l'on nous voit proposer ces courtes missions au seul prétexte que Yusuke doit accomplir de bonne action pour revenir à la vie. Et si j'emploie le terme prétexte pour parler de ce qui est un point scénaristique aussi important que la résurrection d'un personnage principal c'est parce que, à l'exception des premiers chapitres (et un peu du dernier de cet arc), c'est comme cela que le récit nous le présente.


La mort de Yusuke devenant rapidement un prétexte pour lancer un manga de comédie/romantique moyen saupoudré d'éléments surnaturels qui ne brille pas non plus par leur originalité.


D'ailleurs la romance parlons en un peu (mais pas trop quand même).


J'ai lu ici et là que s'il y avait une chose que cet arc arrivait à établir avec succès c'est bien la relation amoureuse entre Keiko et Yusuke.


Et si je ne vois pas de raison d'aller contre cette déclaration je reste sceptique quant à l'idée que ce simple argument suffise à relever le niveau de l'arc qui nous intéresse et cela car comme pour bon nombre d’autres éléments introduits dans ces deux premiers tomes ils ne prendront réellement d'importance que lorsque les ambitions du récit seront revues à la hausse.


La Keiko que l'on rencontre pour la première fois est une fille attentionnée au caractère bien trempé, somme toute fort sympathique, mais qui ne sera jamais aussi intéressante à mes yeux que ce qu'elle est appelée à devenir par la suite : à savoir celle qui aidera Yusuke à ne pas perdre de vue une certaine part de sa personnalité lui rappelant son lien avec le monde des humains alors que ce dernier s'enfonce dans un univers de plus en plus violent et hostile.


Tant qu'on est dans la romance, j'ai mentionné un peu plus haut que Togashi avait débuté Yu Yu Hakusho moins d'un mois après la fin de son premier manga romantique et cela se sent non pas seulement au niveau de la narration mais aussi du point de vue visuel.


C'est simple si l'on prenait certaines des planches que comprennent ces premiers tomes pour les mettre au côté de celle d'un shoujo de l'époque vous serez peut-être surpris d'apprendre que la différence ne saute pas aux yeux.


A ce stade de son parcours Togashi n'a pas encore bien défini le style visuel aussi nonchalant que percutant pour lequel il est connu aujourd’hui et choisit de rester dans sa zone de confort à la faveur d'un ensemble sans doute plus cohérent visuellement mais qui interpelle aussi bien moins.


Par exemple les présentations de personnages en pieds qui s’affranchissent de la taille des cases pour apparaitre comme hors du temps ne sont certes pas exclusives au shoujo mais force est de constater que les personnages féminins qui profiteront de telles introductions verront leur beauté soulignée de façon très esthétisée. Dans le même ordre d'idées les expressions sont plus douces et chaleureuses moins marquées dans ce premier arc alors qu’elles ne manqueront pas de tendre par la suite vers un hyperréalisme glaçant qui ne tient pas seulement au changement de contexte. De même les moments d'émotion entre Yusuke et Keiko adoptent ce trait très fin et subtil qui rapproche les personnages dans leur intimité par l'emploi d'une mise en scène quasi onirique qui sera elle aussi largement abandonnée par la suite.


Mais bon au risque de caricaturer un "genre" de manga qui est loin d'être ma spécialité je vais m'arrêter pour ce qui est du jeu des ressemblances, je pense que vous avez de toute façon saisi ou je voulais en venir.


(Bonus : l'arc de l'épreuve de Yusuke s'inspire aussi de l'ambiance d'un vieux shoujo appelé « Sukeban Deka » dont Togashi est un grand fan dans lequel des jeunes filles affrontent le mal à coups de yoyo ; maintenant vous connaissez l'une des raisons pour lesquelles plusieurs personnages de Togashi adoptent le yoyo comme arme de prédilection. C'était gratuit.)


Finalement avec ce premier sous-arc Togashi adopte très consciencieusement un rythme plus tranquille pour prendre la température auprès de son public avant de changer petit à petit de registre.


Si une pareille approche reste assez rare, surtout dans le cas d'un manga du Shonen Jump, Yu Yu Hakusho ne fait pas non plus figure d'exception dans cette catégorie. Togashi fait par exemple lui-même le parallèle avec les débuts de « Kinnikuman » autre illustre manga de son temps, mais pour ma part une telle mise en bouche me rappelle surtout le cas du manga « Katekyou Hitman Reborn » qui prenait non pas deux mais huit tomes pour développer son histoire sous l'angle de la comédie avant d'enfin passer aux choses sérieuses.


Seulement voilà Reborn fait 42 tomes et Yu Yu Hakusho en fait 19 et quand on voit avec l'arc Sensui tous ce que le manga de Togashi peut accomplir en seulement 4 volumes je ne peux m'empêcher de penser à ce que ce début quelque peu timide aurait pu apporter à la légende du détective spirituel s'il avait délaissé le format épisodique et les missions manquant de substance pour nous offrir un arc plus complet qui serait venu réellement enrichir son univers.


Ainsi avec des ambitions au plus bas et des enjeux que l'on peine à nous faire ressentir l'arc de l'épreuve de Yusuke est, à l'exception de quelques fulgurances, au mieux distrayant mais jamais vraiment passionnant, loin d'être atroce, je me suis tout de même quelque peu acharné sur lui car son potentiel inexploité reste pour moi l'une des principales raisons qui font que Yu Yu Hakusho ne peut décemment prétendre au statut de chef-d’œuvre.


Maintenant, croyez-le ou non, nous venons avec ces derniers paragraphes de nous débarrasser de la majeure partie des reproches que j'ai à faire à l'œuvre de ce bon Togashi. Je vous promets donc à partir d'ici de me rattraper en superlatif et quelle meilleure occasion pour dire du bien de l'œuvre qui nous intéresse que de commenter l'apparition des deux personnages qui ont autant voire même plus participé à la popularité de Yu Yu Hakusho que son propre personnage principal, j'ai nommé : Hiei et Kurama.



Arc 1 : Detective spirituel




Sous arc traité : Les artefacts des ténèbres - Le disciple de Genkai - Le château de Suzaku - Le sauvetage de Yukina



Nous sommes à présent en Avril 1991 Dragon quest : Dai no Daibōken est en couverture du Jump 19 et le combat de Goku contre Freezer touche à sa fin.


"Les trois revenants" le chapitre 20 de Yu Yu Hakusho est publié dans ce même numéro du magazine et les lecteurs japonais sont sur le point de faire la connaissance de nouveaux personnages qu’ils ne tarderont pas à aduler.


A partir de ce moment nous sommes en route vers l'excellence.


Affirmer que le charisme et la popularité de Hiei et Kurama ont grandement profité à l'œuvre de Togashi n'est pas une exagération et les nombreux votes de popularité des adeptes du Jump sont là pour le prouver. Devant un tel enthousiasme même Yusuke se verra d’ailleurs obligé de céder les premières places du podium à ses camarades.


Bien que tous les deux nous soient d'abord introduits en tant qu'ennemi de Yusuke l'attitude que chacun des deux démons adoptera au contact de notre célèbre loubard sera bien différente.


Tous deux des êtres provenant des ténèbres les dilemmes liés à leur nature feront d'eux des individus complexe et ambigu qui resteront longtemps maquillés d'une aura de mystère, le lecteur manquant d'informations sur le monde des ténèbres ne pouvant s'imaginer que plus difficilement les étapes de leurs parcours respectifs. A la différence de Yusuke et Kuwabara qui évolue dans un monde proche du nôtre et qui vont petit à petit plonger vers l'inconnu Hiei et Kurama nous viennent de cet inconnu et je suis convaincu que la distance que cela installe entre le lecteur et nos deux compères aura largement participé à attiser la curiosité du public à leur égard et se pose comme facteur primordial de leur notoriété méritée.


Pour ce qui est de l'ambiguïté celle propre à Hiei sera avant tout morale alors que celle de Kurama est identitaire.


L'arc des artefacts des ténèbres pose d'ailleurs à merveille le caractère des deux revenants en plus d'offrir à Yusuke sa première confrontation avec une véritable menace démoniaque, d'abord face à Goki qui saura le mettre en difficulté et qui on a tendance à l'oublier sera un des rares à sortir vainqueur de son premier duel contre le détective, puis enfin face à Hiei lui-même.


Quant à Kurama il abandonnera tout simplement le combat et préfèrera parier sur les tendances les plus nobles du genre humain en révélant à Yusuke l'état de santé fragile de sa mère et son projet pour la sauver.


Une option qui n'a pu lui apparaitre comme envisageable uniquement car Kurama a lui-même était élevé parmi les humains et les sait habités autant par la générosité que par le vice ce qui l'a amené à accepter leur imperfection pour ce qu'elle a de meilleur (ici la candeur de Yusuke) comme de pire (la mortalité de sa mère).


Ainsi Kurama, touché par la spontanéité du jeune homme, sera-t-il le premier être issu des ténèbres à reconnaitre dans toute sa complexité la valeur de Yusuke dont il apprendra à apprécier l'authenticité au point de mettre par la suite sa vie en jeu dans son intérêt comme on pourra le voir dans l'arc Sensui.


Mais pour moi la plus intéressante relation qu'amorce cet arc reste celle de Yusuke et Hiei sur laquelle j'aurais l'occasion de revenir plus en détail dans le dernier tiers de cette critique histoire de ne pas trop en hacher le rythme. Ceci étant dit je ne vais donc pas trop m'attarder dessus pour l'instant.


C'est alors non sans quelques échauffourées que l'arrivée de nos deux protagonistes va amener à la création de l'équipe qui se fera bientôt un nom autant dans le monde des humains que celui des démons, l'incarnation du charisme des "héros" du Jump façon années 90, le quatuor : Hiei, Yusuke, Kurama et Kuwabara.


A ce propos j'aimerais glisser une autre observation que je trouve digne d'intérêt et que j'ai pourtant rarement vu être souligné à savoir le fait que Hiei et Kurama se connaissent avant de rencontrer Yusuke et Kuwabara (une rencontre qui aura d'ailleurs été jugée suffisamment importante pour faire l'objet d'un one shot). Information qui peut paraitre anodine voire évidente à première vue mais qui nous place en réalité dans une dynamique de groupe fort différente et sera à l'origine de la plus grande aisance avec laquelle Kurama et Hiei pourront interpréter leurs actions et pensées respective là ou Yusuke et Kuwabara se limiteront souvent à la première impression. Ainsi nous n'avons pas affaire à des individus que tout sépare qui vont apprendre à coopérer mais bien à la fusion difficile de deux duos en un quatuor opérationnel.


L'arc des artefacts des ténèbres est immédiatement suivi par l'arc du disciple de Genkai un arc qui rappellera sans doute quelques souvenirs aux fans d'Hunter X Hunter, deuxième œuvre culte de Togashi.


Après que Yusuke est officialisé son statut de détective spirituel par ses actions au cours de l'affaire des trois revenants il est rapidement placé par les instances célestes sur une autre mission dont dépend la stabilité des deux mondes, à savoir : empêcher que l'héritage de l'illustre combattante Genkai ne tombe entre de mauvaises mains.


Un arc plutôt court mais fort plaisant qui voit, plus encore que l'arc précédent, mettre en lumière cette petite touche d'imprévisible qui rend les combats des œuvres de Togashi si grisant, que cette dernière soit liée à la main malicieuse du destin, à de la pure chance (comme dans le combat opposant Yusuke à Kazamaru) ou encore à une stratégie murement réfléchie (comme dans le cas Yusuke vs Kibano) le fait est qu’à default d'offrir une conclusion surprenante à chaque affrontement la façon en elle-même dont ledit affrontement se conclue voire se déroule à souvent de quoi surprendre.


Cet arc nous offrira aussi parmi les meilleurs exemples de cette amitié vache qu'entretiennent Yusuke et Kuwabara en soulignant avec justesse l'importance de cette compétitivité dans leur relation.


Une compétitivité qui aura d'ailleurs une importance plus grande qu'on ne veut bien lui accorder devenant (surtout dans les premiers arcs) une des principales raisons qui poussera Kuwabara à se lancer au-devant du danger au côté de Yusuke alors que des quatre membres de l'équipe Kuwabara et sans aucun doute celui qui a le moins de raisons de s'impliquer autant dans les affaires de l'au-delà.


Kuwabara déteste (peut-être même plus que Yusuke) se sentir impuissant et se savoir laissé en arrière et c'est en se mettant sans cesse à l'épreuve autant pour lui-même que pour continuer à combattre avec son ami des rues qu'il prendra des risques que refuserait sans doute de prendre la grande majorité de ses collègues humains, ce qui est tout à son honneur.


Deux raisons jumelles qui le pousse à l'action et qui seront également plus tard à l'origine d'une réflexion l'amenant à repenser sa voie lorsque celles-ci entreront en contradiction du fait de circonstance nouvelle... Mais n'allons pas trop vite en besogne.


J'ai commencé à parler des deux arcs précédents en mentionnant des affaires de l'au-delà et je préfère vous prévenir il serait bon de vous y habituer le plus tôt possible car cela va devenir une constante jusqu'à assez tard dans le récit.


Cependant que ces quelques lignes ne vous induisent pas en erreur, cet état de fait ne me dérange en aucun cas, bien au contraire. Après tout pourquoi cela serait-il un problème quand les missions se suivent et ne se ressemble pas.


Que demander de plus ?


Le rythme soutenu dont je me languissais au début de cette critique est enfin venue toquer à ma porte et je lui offrirais volontiers le gite et le couvert aussi longtemps qu'il lui fera plaisir de rester.


On passe donc à l'arc du château de Suzaku qui se retrouvera rapidement dans l'ombre de ses petits frères mais reste pourtant un arc fondateur à bien des égards et intéressant sur plusieurs points.


Tout d'abord cela n'aura échappé à personne que ce dernier inaugure la première mission du fameux quatuor mentionné plus haut. Ce passage va donc permettre de voir se mettre en place la synergie de ce groupe de marginaux nouvellement créé en plus de nous donner de précieux indices pour établir l'échelle de puissance d'un univers que l'on sent déjà un peu plus vaste.


Quand Hiei fend en deux en une demi-seconde le servant le plus charismatique de l'ennemi le plus menaçant rencontré jusqu'alors avec l'une des passes d'armes les plus classe de tout le manga : Eh ben ça calme.


Kuwabara fait montre de son incroyable ténacité et nous dévoile le caractère de couteau suisse de sa technique de matérialisation des lames afin que l'on évite de le catégoriser trop vite comme un simple bretteur et que l'on présage de ces futures utilisations au cours de duels dont le déroulement ne sera que plus imprédictible.


Enfin Kurama démontre sa perspicacité et révèle un style de combat "floral" et hétérodoxe qui lui est propre mêlant force et intelligence pensé pour un combat d'usure stratégique.


Et Yusuke... Fait du Yusuke en essayant de leurrer un démon de la foudre en se battant avec ses chaussures au bout des mains (c'est pour des moments comme ça que j'adore ce manga !).


Cet arc est très bon et nous fait clairement sentir que les ambitions ont été revues à la hausse servie par des visuels qui mettent plus que jamais nos protagonistes en valeur en tant qu’allié mais surtout en tant que combattant.


La fluidité des échanges entre les quatre acolytes fait plaisir à voir et la recherche de visuels prégnants pour l'illustration de moment mémorable ne peut que pousser à contempler l'avenir de Yu Yu Hakusho avec un enthousiasme insouciant.


Que ce soit le visuel du château au loin, le chara-design des antagonistes plus marquants, ou encore les pièges mortels on sent que Yu Yu Hakusho (bien que l'exploration ne soit jamais son gros point fort) nous invite enfin à prendre part à sa vision de l'aventure avec un grand A.


Lentement mais surement la légende commence à s'écrire sous nos yeux.


L'arc du sauvetage de Yukina repose comme son nom l'indique sur la mission de secours d'une jeune fille des neiges. Prisonnier d'un milliardaire véreux qui espère tirer profit de ses pouvoirs Yukina sera alors secouru par notre duo de loubard favori avec un coup de pouce de Hiei.


Cependant l'on réalisera petit à petit que les répercussions de cette affaire sont en réalité plus importantes qu'on ne le pense.


Et pour cause cet arc nous introduit des thématiques d'une noirceur sans précédent (trafic d'être vivant, torture...) porté par la présence de l'intriguant Black Book Club dont l'ombre continuera de planer sur nos protagonistes jusqu'à assez tard dans le récit, ce groupe crapuleux étant indirectement responsable des deux arcs à la portée la plus cataclysmique du manga.


L'existence du Black Book Club nous invite à prendre conscience d'une réalité distordue et fangeuse ou les valeurs et les intérêts des humains se confondent avec celle de ceux qu'ils nomment démon pour un résultat aux implications largement cauchemardesques qui placent pour la première fois l'humanité sur la balance du jugement non sans nous servir un certain discours équivoque qui prendra le temps de se développer au fil des événements, notamment à travers le personnage de Sakyoh. Et je ne pourrais jamais me réjouir assez de la complexité et de la gravité que l'existence de cette sinistre association apporte à l'univers de Yu Yu Hakusho.


Mais bien sûr qu'est-ce que le Black Book Club au côté d'une figure comme Toguro. Car en effet si l'arc du sauvetage de Yukina est rarement cité comme le préféré des fans de l'œuvre de Togashi l'on se souvient plus souvent de lui comme étant celui qui introduit l'inébranlable
Toguro un ennemi iconique de l'histoire du manga destiné à rejoindre le panthéon des antagonistes de son époque au côté de Freezer, Dio ou encore Raoh.


J'aime particulièrement la première apparition de Toguro qui derrière son masque de pragmatisme laisse presque deviner une pointe d'humour pince sans rire que l'on n'aura que trop rarement l'occasion d'apprécier par la suite. A ce stade de l'histoire Toguro se sait invincible dans le monde des humains et cela se sent, ce dernier accomplissant l'impensable avec un détachement qui ne fait que renforcer son charisme écrasant.


Dans un registre un peu plus héroïque cette mission est à nouveau l'occasion de suivre non sans un certain emballement (L'EMBALLEMENT EN QUESTION !) les exploits et la complicité du duo Yusuke/Kuwabara dans la complétion d'une quête qui s'annonce cette-fois-ci des plus personnelle et par conséquent plus prompte à révéler les sentiments de chacun.


Ce qui sera chose faite lors du premier round qui opposera les deux sauveurs à Toguro.


Au cours de cet affrontement Kuwabara est mis dos au mur et exaspéré par l'immoralité de ses adversaires son attitude honorable mue alors en une véritable volonté chevaleresque.


Il s'agit là d'un des grands moments de Kuwabara qui préfère donner sa vie pour combattre la réalité abjecte qu'il a sous les yeux plutôt que d'accepter la défaite.


En ce sens les principes que Kuwabara revendique par son action se posent aux antipodes des méthodes du Black Book Club et rappel ainsi que l'âme humaine ne tend pas plus naturellement vers la complexité du vice que vers la vertu.


Très loin d'être mon personnage préféré, raison pour laquelle je n'ai pas prévu de lui accorder une analyse très poussée dans ces lignes, je profite néanmoins de cette occasion pour témoigner tout mon respect à ce cher Kuwabara qui bien qu'il ne possède ni le charisme d'un Hiei ou la finesse d'un Kurama possède un cœur en or et le prouvera a de nombreuses occasions.


Cependant malgré cet acte de bravoure l'arc du sauvetage de Yukina ne se termine pas sur une touche d'optimisme susceptible d'aérer les esprits. Ayant simulé sa défaite face au duo Toguro se relève invaincu, puis, s'applique à préparer la scène de son combat de légende contre Yusuke qui en verra naitre bien d'autres dans son sillage.


Le tournoi des ténèbres pointe à l'horizon et l'étau se resserre autour de notre fine équipe.



Arc 2 : Le tournoi des ténèbres



L'arc du tournoi des ténèbres, gros morceau s'il en est, est, avant même que l'on s'intéresse à son contenu, atypique par sa durée en nombre de tome surtout une fois comparé au nombre de tome total de Yu Yu Hakusho. Avec sa longueur de 7 tomes sur 19 l'arc du tournoi des ténèbres occupe plus d'un bon tiers de l'œuvre de Togashi.


Débuté au tome 6 pour finir au tome 13, après pareille introduction il est sans doute inutile de préciser qu'il s'agit là de l'arc narratif le plus long né des aventures du détective spirituel.


Que cela soit dans le cas d'un manga de combat ou autres je ne pense pas avancer une idée très saugrenue en affirmant qu'à l'exception de certains mangas tels que Baki ou Gamaran les tournois d'art martiaux représente rarement le cœur de l'œuvre dans laquelle ils s'inscrivent narrativement parlant.


Souvent "limité" par des règles intra diégétique assez rigide (affrontement au tour par tour, 1vs1, éliminatoire, arme interdite, limite du ring...) les tournois d'art martiaux dans leur forme la plus "classique" représente souvent un défi pour le mangaka qui doit maintenir son lectorat en haleine alors que ce dernier à plus ou moins obtenue une feuille de routes des chapitres à venir à partir du moment où il a posé les yeux sur le tableau des qualifiés.


Un tableau qui s'il peut être un bon "moyen" de faire monter la tension peut aussi très vite trainer l'histoire dans la boue si jamais les nombreux facteurs qui tendent à rendre un combat palpitant ne sont pas au rendez-vous ou peine à se renouveler.


Ceci étant dit si Togashi limite indubitablement le cadre de son récit pour une durée non négligeable en entamant l'arc du tournoi des ténèbres il ne se facilite pas pour autant la tâche.


Ainsi c'est en tant que grand féru de tournoi que je me suis donc plongé avec avidité dans celui que me proposait aimablement Yu Yu Hakusho.


Et laissez-moi le plaisir de vendre la mèche immédiatement : le résultat oscille du prenant au mémorable sans jamais déplaire.


Pour éviter que le temps de lecture de cette critique ne soit rallongé de 8 heures je vais éviter de m'arrêter sur chacun des affrontements en détails et tâcher d'expliquer pourquoi en me concentrant sur les éléments qui m'ont le plus marqués.


Tout d'abord il faut savoir que ne pouvant se payer le luxe de voir nos protagonistes se frotter à des ennemis dont la présence au tournoi nous aurait été préfiguré (à l'exception de Toguro bien sûr) le manga va faire le choix de nous dévoiler leur histoire et leurs motivations au fil de l'affrontement. Quant à ceux pour qui même ce traitement peut être considéré comme insuffisant ils s’en sortiront généralement assez bien grâce à l'originalité de leur technique (Rinku, Gama, Kuro Momotaro) ou leur charisme naturel (Zeru, Jin, Tôya).


La caractérisation de Togashi (même si elle n'égale pas celle des maitres dans le domaine (cf Bleach) extirpe d'une façon ou d'une autre des baffons de l'indifférence la plupart des participants du tournoi pour un résultat qui ne peut être que bénéfique à l'intérêt que l'on porte aux combats.


Pour ce qui est des combats en eux-mêmes l'on sent très clairement que des efforts ont été faits pour offrir des affrontements qui se veulent différent d'un duel à l'autre tous en restant cohérent avec le contexte du tournoi. Ainsi l'on aura droit à des combats en équipe, manipulation mentale, tricherie, duel d'usure ou de pur déchargement de puissance, discorde entre coéquipiers, assassinat de sang-froid, exploitation de faille dans le règlement, népotisme, condition et circonstance de victoire particulière etc...


Le ton et l'atmosphère pourront aussi varier d'un adversaire à l'autre, tragique et nauséeux par exemple dans le cas de la confrontation avec l'équipe du Dr.Ichigaki, alors que l'on aura souvent plus de raisons de ressortir réjoui et exalter des combats en 1vs1 auquel Yusuke prendra part.


On peut aussi noter plus rarement la présence de thématiques spécifiques à certaines équipes ou affrontements, notamment dans le cas des duels impliquant Kurama son caractère cérébral se prêtant bien à la chose. L'une des plus intéressantes à mes yeux se trouvant être celle qui concerne la team Uraotogi, un groupe d'imposteur qui dissimule leur vilénie dans un écrin de noblesse en empruntant pour chacun de ses membres le nom et les pouvoirs d'une figure révérée du folklore ou de l'histoire japonaise alors qu'ils ne sont rien de plus que des démons de la pire espèce. La thématique de l'imposture et de l'origine du mal qui caractérise cette équipe se confirmera un peu plus lorsque le leader de l'équipe, Suzuki, révèlera sa vraie identité qu'il avait cachée à ses propres compagnons mais se trouvera pourtant incapable de reconnaitre sa propre faiblesse. Allant dans le même sens Shishiwakamaru, un autre membre de l'équipe, en apparence très calme exposera son obsession pour le mal en usant de l'épée démoniaque "Makoku Meizanken" contre Genkai dans l'espoir d'éliminer celle qu'il considère comme un parangon de vertu afin d'offrir sa vie sur l'autel d'une violence idéalisée et encensé.


Tous les membres de l'équipe de Yusuke auront droit à leur moment de gloire que cela soit avant ou pendant la finale contre l'équipe de Toguro qui correspond évidemment au pic d'intensité du tournoi.


Ainsi parmi ceux qui m'ont le plus marqué je retiens :


5 - Le duel Yusuke vs Jin qui surprend par son approche aérienne de la confrontation et se termine sur l'un des coups finals les plus satisfaisants de tout le manga aussi murement réfléchi que impactant.


4- L'affrontement Chu vs Yusuke qui témoigne pour la première fois des progrès fait par le détective spirituel aussi bien au niveau de ses pouvoirs que de ses aptitudes physiques avec un final d'une classe à toute épreuve, qui fait honneur au style furyo dont Yusuke et Kuwabara sont les enfants légitimes. Un final qui couronne le roi de la patate dans une gerbe de sang absolument jouissive.


3- Le grandiose face à face opposant Hiei à Buhi se devait évidemment d'apparaitre dans cette liste. Véritable monument à la gloire de la puissance de Hiei ce combat voit Buhi, que l'on croit alors talonner Toguro au vu de ses exploits passés, être écrasé avec une facilité déconcertante par le possesseur du Jagan. Le dragon noir lancé par Hiei engloutit le toit de l'arène aux prises avec Buhi qui contre toute attente sera le seul à jamais devoir lutter de toute ses forces pour prouver que son entrainement n'a pas été vain. Pas spécialement long ni stratégique ce combat marque avant tout par son imagerie spectaculaire et l'atmosphère épique qui s'en dégage. La rencontre de deux individus aussi charismatique ne pouvait après tout qu'exciter les sens mais le déroulement du duel parvient à surprendre malgré cette prédiction et aura dans mon cas solidifié la position de Hiei comme mon personnage favori de Yu Yu Hakusho.


2 - Le fantastique combat Kurama vs Karasu qui sans la présence de Toguro aurait à mes yeux tout simplement raflé le titre de meilleur match du tournoi (les fans japonais étant apparemment plus encore en extase que moi devant ce combat car ils n’hésiteront pas à le choisir quelques années plus tard comme événement le plus marquant du manga). L'on a affaire ici à un combat de pure technique sans esbroufe qui pousse Kurama dans ses derniers retranchements et le force pour la première fois à employer jusqu’à son dernier atout pour venir à bout du maitre des explosions... Avant de finalement perdre le duel aux yeux du règlement pour avoir éliminé son adversaire après la fin du décompte. Une confrontation mémorable digne de faire office de match d'ouverture de la finale du tournoi des ténèbres. Karasu avec son charisme envoutant et la versatilité de ses pouvoirs nous offre aussi la première expérience de destruction à grand échelle du manga et reste à mes yeux avec Buhi deux des antagonistes les plus sous-cotés de Yu Yu Hakusho.


Je vais d'ailleurs finir mon tour des combats sur cette supplique :


Autant ai-je exprimé quelques réserves vis-à-vis du chara design des participants à ce tournoi, autant Buhi et Karasu méritent toute votre attention et font clairement partie des tous meilleurs dans ce domaine. Ils sont pour moi l'exemple parfait de ce cas ou la caractérisation d'un personnage est si bien faite qu'elle parvient même à transformer le manque de background dudit personnage en point positif faisant du mystère qui l'entoure un vecteur supplémentaire d'attachement.


Bref, Karasu et Buhi, c'est du tout bon, manger en, cuisiner des sablés à leur effigie, acheter des body pillows qui portent leurs odeurs, faite en des fan art de 1000 par 6000 cm, utiliser votre imprimante 3D du futur pour les invités dans notre réalité puis faite le tour du Larzac à vélo avec eux sous un ciel étoilé tout en chantant en chœur le célèbre hit des années 80 "Plastic Love" de Mariya Takeuchi en tachant d'oublier à quel point la situation serait plaisante si vos lumières de vélo ne vous avaient pas lâché quelques heures plus tôt vous laissant livré à vous même perdue au milieu de nulle part sans moyens de revenir à la civilisation avec un cas d'intoxication au petit beurre sur les bras, une vilaine rougeur qui serpente le long de votre entrejambe, un corps céleste en approche et une alerte au cryptide de niveau 72 sur l'échelle d'Alex Jones... Quand on aime les possibilités sont infinies.


Après ces quelques conseils pour se rapprocher de vos futures camarades homiesexuel et avant de m'attaquer à l'analyse du légendaire affrontement Yusuke vs Toguro je vais m'autoriser à intercaler ici une partie qui a pour ambition de souligner ces éléments, parfois disparate, parfois incongrue, souvent négligé qui pourtant participe autant que le reste à faire du tournoi des ténèbres ce qu'il est.


Car en effet un tournoi ce n'est pas juste des combats, c'est aussi une arène, un public, des intermittences etc... Autant de facettes de ce rendez-vous de la baston qui ont le potentielles de rendre cet événement d'autant plus mémorable si tant est que l'on en tire parti.


L'on va voir que sur ce plan aussi Yu Yu Hakusho s'en sort plutôt très bien.


Si l'on peut regretter peut-être un peu plus d'interaction entre les participants du tournoi que cela soit avant ou après leur monter sur le ring (Karasu disparait après sa victoire, Buhi ne fait qu'une rapide apparition et Chu et Rinku non pas l'air de faire grand cas de l'assassinat de leur partenaires par Hiei) les pauses momentanées sont en général des plus intéressantes, source d'introspection ou offres l'occasion de resserrer les liens. Je trouve aussi très appréciable le fait d'assister aux côtés de nos protagonistes aux affrontements de l'équipe de Toguro qui bien que court donne un peu plus d'épaisseur à ses membres en plus d'entretenir une rivalité palpable entre les combattants.


Le public quant à lui sent bon les monstres des oav des années 80/90 avec leur design difforme, cabossé, ou spongieux amalgame d'appendice divers d'inspiration humaine comme folklorique le fait est qu'il partage tous cette même laideur propre à la majorité des êtres des ténèbres et transmettent ainsi à merveille par leur apparence le fait que ces créatures sont inconnues au monde dans lequel elles se trouvent. L'antipathie du public à l'égard du groupe de Yusuke participe aussi grandement à l'identité du tournoi et donnera lieu à certains échanges des plus jubilatoires. Pour ces créatures Yusuke et compagnie ont étaient invités à une exécution publique et ils ne manqueront pas de le leur faire savoir.


D'ailleurs à ce titre les mignonnes commentatrices Koto et Juri font figure d'exception et même si je les trouve fort sympathiques j'ai encore du mal à comprendre comment ces dernières ont pu accumuler autant d'admirateurs (la magie du fandom je suppose ?).


Pour conclure cette courte partie je vais enfin pouvoir parler d'un sujet qui me tient à cœur depuis longtemps mais sur lequel je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de m'étendre : le lieu des affrontements.


Goku casse des gueules sur Namek et non pas dans l'arrière-boutique d'un bordel thaïlandais, Luffy défi l'autorité de Donflamingo au sommet d'un plateau en feu qui surplombe de plusieurs mètres le pays qu'il cherche à libérer, Ichigo lutte contre son alter ego dans un univers renversé qui symbolise les troubles de son inconscient...


Bref, certaine œuvres s'en sortent évidemment mieux que d'autres sur ce point et les lieux d'affrontements qui se veulent importants sont plus ou moins réfléchie.


Cependant pour ce qui est du public je ne peux m'empêcher de penser (peut-être à tort) que ce dernier n'accorde pas suffisamment de crédit au lieu où se déroulent les combats qu'il a appris à aimer. Certes l'emplacement d'un duel joue un rôle moins crucial dans notre appréciation de celui-ci que son déroulement mais l'endroit, le "ou" reste un facteur important de son iconisation.


Et après ce court préambule je suis ravie d'affirmer que Yu Yu Hakusho a lui toujours su accorder au moment opportun une importance toute particulière à ce facteur spatial qui m'est cher.


Que cela soit dans l'arc de Suzaku avec le combat contre Byakko, ou plus tard avec Sensui et sa grotte souterraine l'on se souvient en général autant du lieu du combat que de son issue.


Dans l'arc du tournoi des ténèbres cette attention accordée au facteur spatiale se traduit par un changement d'arène à l'approche de la finale.


Et j'adore cette deuxième arène !


Bien plus imposante que la première, je suis particulièrement fan de son aspect semi-organique. Avec ses décorations d'apparence bubonique et ses excroissances tubulaires et fumantes sa première apparition dans le chapitre 78 me subjugue toujours autant à chaque relecture. La silhouette des hélicoptères du comité qui se dirige dans la pénombre du matin vers cet édifice grotesque, voilà un moment qui ne perdra jamais de sa magie.


Les gradins séparés par des barrières à l'apparence d'immenses membranes osseuses, les couloirs polypeux et le coin des vips qui semblent être nés de la corruption des infrastructures par une bête innommable venue y régurgiter sa progéniture tout cela renforce également cette impression de pénétrer l'intestin d'un monstre en pleine déliquescence.


Logiquement assez proche de ce style certains intérieurs du monde des ténèbres, dont celui de la demeure de Raizen, feront écho à l'apparence de cette seconde arène qui aurait été inspiré en partie à Togashi par les créations de H. R. Giger que les cinéphiles connaissent surtout pour avoir désigné l'alien le plus célèbre du grand écran.


...


...


...


Bien, bien, bien, entendez-vous ces clameurs ?


(Ça demande un peu d'imagination je vais pas le nier)


Je comprends que le public soit impatient, après tout j'ai suffisamment teaser cet évènement.


Alors sans plus attendre le moment est venu de se pencher sur le cas du numéro 1 du tournoi des ténèbres, le monstre de puissance et de son duel face au jeune homme à l'âme immortelle.



1 - Toguro : le colosse du regret



De toute l'histoire de Yu Yu Hakusho le combat entre Toguro et Yusuke est manifestement celui qui est resté dans les mémoires du plus grand nombre. L'héritage de l'œuvre de Togashi terminant de hisser cet affrontement au statut de légende au sein de la culture manga elle-même parsemé de tant d'illustres duels.


Bien qu'à mes yeux moins dynamique et original que le futur combat qui opposera Yusuke à Sensui je ne vais pas après avoir autant fait monter la sauce vous regarder dans les yeux et vous dire que ce combat est mauvais, ce serait absurde... En plus d'être un sacré mensonge.


Le caractère grandiose de ce duel au même titre que l'impressionnante intensité dramatique qui lui est associée n'est plus à prouver. Ainsi au lieu de m'étendre sur l'aspect technique de l'affrontement je vais plutôt me concentrer sur l'analyse du second combat qui fait rage entre nos deux finalistes, un combat invisible mais pas moins violent, celui qui se joue sur le plan psychologique et thématique.


Sur cette base on pourrait alors dire que le combat Toguro/Yusuke commence bien avant que le premier coup ne soit porté dans l'arène.


On pourrait retracer le début de ce combat à la démonstration de puissance que Toguro fait à Yusuke peu de temps après sa supposée défaite à la fin de l'arc du sauvetage de Yukina.

Au cours de cette seconde rencontre Yusuke expérimente pour la première fois une peur absolue et écrasante liée à ce qu'il sait être une impuissance totale face à l'individu qui se tient devant lui. Cet écart, Yusuke, égal à lui-même, va d'abord essayer de le combler en cherchant à devenir plus fort par tous les moyens.


Mais tous les moyens sont-ils vraiment bons pour obtenir une telle puissance ? Et cette puissance une fois acquise qu'en faire ?


Ces questions, entre cet instant et le moment ou le reygun doit réduire Toguro au silence, Yusuke va être amené à leur trouver des réponses.


Le combat contre Toguro à celons-moi deux thèmes principaux : la mortalité et la force en tant que moyen.


Le thème est d'abord porté par Genkai et cela avant même qu'elle ne décède des mains de Toguro.


Si lors de notre première rencontre l'apparence vieillie de Genkai appuie son statut de maître et nous rappelle son expérience et sa sagesse au cours du tournoi des ténèbres l'on découvre une nouvelle réalité qui va de pair avec son âge avancé : Genkai s'affaiblit.


Cela nous avait déjà était dit mais l'arc du tournoi des ténèbres nous en donne la preuve concrète et bien qu'elle sera d'une grande aide à son équipe il devient évident à mesure que le tournoi progresse que son état devient de plus en plus préoccupant.


Un indice visuel de cela et qui nous met dans le même temps sur la piste de la première des deux thématiques mentionnées plus avant se trouve être l'usage par Genkai de l'énergie spirituel comme cure de jouvence.


Le message est assez clair son esprit est encore puissant mais son corps se dégrade inéluctablement au point que la Genkai d'aujourd'hui se doit de convoquer celle qu'elle n'est plus pour faire face à l'immédiateté du présent.


Quand l'on ne peut s'empêcher de regarder vers l'arrière c'est que l'on sait que la mort approche à grands pas.


Une mort qui la frappera de façon presque prophétique, peu de temps après qu'elle est remise sa volonté entre les mains de Yusuke devenu la seule alternative pour Genkai de se projeter dans le futur. Et comme toute bonne prophétie celle-ci nous délivre un message crucial à une meilleure appréhension de notre monde.


Ainsi la disparition de Genkai rappelle à Yusuke l'importance du passage du temps ces affres (les regrets) comme ses avantages (les rencontres faites avec ses camarades). Notre temps sur cette terre nous est compté il faut savoir l'employer de façon à mourir sans regret, ce que Genkai n'a pas su faire, cette dernière n'étant pas parvenu à sauver Toguro, son partenaire d'antan, de ses propres démons. Ainsi en transmettant sa volonté à Yusuke Genkai lui demande implicitement de réussir là où elle a échoué en mettant fin à l'existence de Toguro sauvant ainsi son âme viciée pour lui offrir une chance de rédemption.


Beau message qui sera malheureusement quelque peu entaché par la résurrection de Genkai en fin d'arc rendu en plus possible par une intervention divine qui tend à rendre plus trouble encore l'interprétation de ce retour superflu.


Toujours est-il que thématiquement la vie et mort de Genkai (du moins celle qui nous est connue) se posent comme l'antithèse de celles de Toguro. En rejetant les affres du temps par son pacte avec les démons Toguro en rejettent aussi les avantages et vit prisonnier des traumatismes de son passé. Depuis le jour ou ses camarades sont morts sous ses yeux le temps s'est arrêté pour lui, maudissant sa faiblesse il en viendra à maudire son existence tout entière et ainsi à mesurer sa valeur à l'aune de sa seule puissance. Ainsi avant même de passer formellement du côté des ténèbres Toguro avait en réalité déjà emprunté de son propre chef le chemin des damnés.


Ne jurant plus que par la puissance, la force pure afin d'expier plus ou moins consciemment ses erreurs passées il se distancera et se désensibilisera de tout et de tout le monde et portera sa croix jusqu'à ce que la mort le libère de ce poids ayant vécu une vie d'amertume muré dans le silence de sa pénitence, rigide face au vivant et indifférent au dernier sommeil l'avatar de la puissance aussi charismatique puisse-t-il être laisse derrière lui une existence marquée par le ressentiment et appauvrie par la solitude du repentant.


Comme Toguro le dira lui-même au cours de son ultime et très touchante rencontre avec Genkai dans l'au-delà : "Je ne t’ai causé que du souci…". Toguro s'est oublié et à oublier ceux pour qui il comptait.


Cette erreur, Yusuke ne doit pas la reproduire pour Genkai autant que pour lui-même il doit réaliser ce qui compte pour lui avant qu'il ne soit trop tard, avant que l'inéluctabilité de la mort ne lui retire cette chance.


Et cela va donc nous amené à introduire notre second thème principal à savoir la force, qui va venir se superposer à notre premier pour en modifier encore un peu l'interprétation.


Le duel entre Toguro et Yusuke démarre sur les chapeaux de roue mais l'affrontement tourne court lorsque Toguro dévoile enfin les fameux 100%, à priori son niveau de puissance maximal, forçant Yusuke à réaliser avec effroi qu'il ne peut toujours rien face au monstre qui lui fait face.


Va s'ensuivre un questionnement sur la nature de la force mais surtout sur l'usage qu'il se destine à en faire.


Un questionnement des plus pertinents pour quelqu'un comme Yusuke qui au-delà de son bon cœur est caractérisé par sa grande force et son caractère impétueux.


Pour la première fois Yusuke craint explicitement pour sa vie et l'urgence de la situation va le forcer à se positionner face à cette question.


Le jeu psychologique auquel se prête à cette occasion les deux adversaires et d'ailleurs particulièrement jouissif avec un Toguro qui demande le sourire aux lèvres à son opposant s'il s'imagine être immortelle après avoir envoyé ce dernier s'écraser contre les gradins.


Un peu comme si chacun des deux participants essayaient d'attirer la mauvaise augure sur l'autre tout en cherchant dans le même temps à se faire oublier de la faucheuse.


Toujours est-il que la mort frappera à nouveau mais de façon quelque peu inattendue lorsque Kuwabara se résignera à mourir de la main de Toguro afin de réveiller le potentiel endormi de Yusuke.


Et c'est à partir de là que les choses vont prendre une tournure très intéressante.


En ayant provoqué par la mort de Kuwabara le réveil des pouvoirs de Yusuke Toguro croit alors avoir créé à son image un autre avatar de la puissance qui forcé par les circonstances n'a à présent d'autre choix que de suivre le même chemin que lui. Il cherche alors à en convaincre
Yusuke mais contre toute attente ce dernier refuse ce rôle au même titre que la puissance qui vient de lui être accordé.


Pourquoi ? Pour une raison très humaine : Yusuke est dévasté par la perte de son ami.


Pour la première fois quelque chose de plus fort que sa propre énergie envahit son âme : le désespoir. Pour la première fois Yusuke remet en question l'utilité de sa propre force.
Cette force qu'il a tant désirée n'a pas été suffisante pour protéger ceux qui compte pour lui alors à quoi bon s'entêter à progresser ? Pour attirer à soi plus de drame ?


Pire encore c'est la mort de son meilleur ami qui lui a finalement permis d'atteindre le palier supérieur.


Est-ce donc ça le prix à payer pour atteindre les sommets ? Et si oui cela en vaut-il la peine ?


A cet instant Yusuke est à un croisement. Assailli d'émotion extrême et contradictoire il est tiraillé entre briser le cercle de la violence en s'abandonnant à une apathie conservatrice mais limitante ou protéger ce qui reste de ses proches en usant de cette force dont il a pris conscience du potentiel délétère.


Finalement Yusuke s'affranchit de sa propre fascination pour la puissance et par extension de l'admiration mêlée de peur qu'il a pour Toguro et puise dans son humanité la volonté nécessaire pour choisir ses amis avant son exaltation pour le combat.


Dans le dernier tiers dudit combat Yusuke met alors sa force au service de sa bonne conscience et élimine Toguro pour le bien du plus grand nombre.


Un combat que Yusuke avait débuté dans son intérêt personnel se termine donc par une résolution largement influencée par son désir de protéger autrui née de l'importance qu'a prise l'amitié dans sa vie. Bien des choses se sont passées depuis que Yusuke à réaliser dans l'arc de sa réincarnation qu'il appartenait malgré lui à un collectif et que des gens comptait sur lui.


Son cercle privé s'est élargi et enrichi de nouvelle expérience et avec cette conclusion la place qu'il occupe au sein de ce groupe se précise.


En plus d'être une première pour le loubard fougueux qu'est Yusuke cette conclusion marque un point crucial dans l'évolution du personnage et sa perception au monde. Un moment crucial qui aura des retombées aussi surprenantes que fascinantes dans l'arc qui suit et qui s'avère également être mon arc favori : l'arc Sensui.
...


...


Partie 2 :


https://www.senscritique.com/serie/Yu_Yu_Hakusho/critique/31423251


Critique trop longue (putain). Sens critique c'est plus c'que c'était.


Suite de la critique sur la page de l'anime Yu Yu Hakusho.

Quel monde... Je crois que je vais aller fixer un mur blanc pendant quelques heures...


Partie 2 :


https://www.senscritique.com/serie/Yu_Yu_Hakusho/critique/31423251

Dr_Stein
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le 27 oct. 2020

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Dr_Stein

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