Je n'ai pas été un grand fan de Cloverfield premier du nom et quel ne fut pas mon étonnement quand j'ai vu qu'une fausse suite était sortie voilà quelques années. Après 5 ans à pourrir chez moi, l'heure était venue au visionnage. Difficile que de ne pas être tenté par le concept de la femme traumatisée d'un accident et plongée dans l'incertitude. Doit-elle croire l'homme qui la séquestre dans un premier temps malgré ses manières parfois rudes mais pas bien méchantes ? Et c'est ce que j'ai aimé dans 10 Cloverfield Lane durant une bonne partie en intérieur. On se pose des questions. Il y a une participation réelle du spectateur qui s'interroge sur les événements. On doute, on ne sait pas qui croire. Est-ce une folie latente derrière tout ceci ou un mal plus profond ? Voyez comme cette chronique elle-même reflète mon état d'esprit sur le moment.


Mais si tout avait pu suivre cette même route, nous aurions eu droit à un plat gourmet. Malheureusement, les mauvais choix ont commencé à s'accumuler. Le jeune type influençable jusqu'au grotesque, la combinaison anti radiations artisanale (faudra donner la recette de fabrication aux ingénieurs qui seront ravis de ce qu'un rideau de douche au motif canard peut offrir comme protection) et un enchevêtrement de ficelles grosses comme une maison et de raccourcis faciles. Si le soufflet commence à retomber, une lueur d'espoir semble se faire à la sortie de l'abri pour... faire pire. La dite combinaison discount qui résiste COMME PAR HASARD à un gaz extraterrestre verdâtre, les clés de voiture toujours au bon endroit au bon moment. Et bien sûr, le comble du ridicule : un cocktail Molotov maison lancé dans le vaisseau et dont la puissance équivaudrait presque à une bombe au napalm. Après quoi, dans une séquence digne d'un mauvais John Carpenter, les yeux de la fille bien froncés, elle s'envole droit vers Houston pour partir faire la guerre.


Décevant n'est-ce pas ? Vous en voulez encore ? Notre jeune et jolie fille qui donne l'impression de s'en foutre comme de l'an 40 de la mort de toute l'humanité, ses proches y compris forcément. Qui plus est, le Hollywood actuel et le psychologique n'ont jamais vraiment fait bon ménage, ce qui fait que toute sensation de claustrophobie, d'isolement et de panique qui pourraient naître au point de faire disjoncter certains dans une possible paranoïa n'est même pas rencontrée. Les gens vivent normalement entre deux parties de jeux de société. Alors que l'atmosphère n'était pas des plus désagréables (bien qu'un peu de noirceur aurait été plus que bienvenu), il a fallu claquer une musique populaire pour tout casser et nous faire sortir du film.


Et finalement pourquoi 5 étoiles malgré tout ça ? Déjà c'est un 4,5/10 mais comme je suis dans un bon jour, j'ai pris la moyenne haute. Mais plus encore, 10 Cloverfield Lane, en dépit de ses tares qui en font un objet idiot qui avait tout pour être intelligent, se suit et est efficace dans son rythme, sans compter un John Goodman impeccable. Au final, à apprécier avec une pizza et quelques bières et juste une fois.

MisterLynch
5
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le 3 mai 2021

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