10 Cloverfield Lane propose quelque chose d’assez classique en soi. Un huis-clos où des personnages se méfient les uns des autres, puis apprennent à se connaître, pour finalement se conclure sur un dernier quart surprenant. Ni plus ni moins que le b.a.-ba du genre en somme. Et dans un concept comme celui-là, il s’agit de ne pas se louper sur certains point cruciaux.


Comme le casting, par exemple. Suivre trois comédiens pendant plus d’une heure et demi, ça peut paraître très long si on a affaire à des lombrics sous morphine. Heureusement, il n’en est rien ici. Si Mary Elizabeth Winstead convainc aisément en fille perdue essayant de démêler le faux du vrai, et que John Gallagher s’en sort avec tous les honneurs, 10 Cloverfield Lane tient surtout à la prestation géniale de John Goodman, aussi bien inquiétant que potentiellement sincère. L’ambiguïté qu’il dégage fait froid dans le dos, larguant complètement le spectateur sur ses vraies intentions.


Ce qui implique un autre point réussi : l’ambiance. Elle est ici parfaitement maîtrisée, laissant planer une angoisse constante tout le long du métrage, ou du moins jusqu’à un certain point. Le réalisateur Dan Trachtenberg s’en sort bien lui aussi pour instaurer ce malaise qui ne fait qu’évoluer au fil des minutes, et parvient également à nous plonger sans ennui grâce à un scénario (ou plutôt des dialogues) bien sentis.


Seulement, 10 Cloverfield Lane possède une grosse faiblesse. Une de celles qu’on a pas vu venir, puisqu’au contraire on était venu pour ça : son lien avec Cloverfield. Si le film s’était appelé genre 10 What the Fuck Lane, tout le mystère aurait pris une autre ampleur, et John Goodman aurait été encore plus étrange. Là, on sait qu’il se trame quelque chose à l’extérieur. C’est couru d’avance. On a vu le premier film.


De plus, la dernière partie – trop sage mais sympathique – répond à une question qu’on ne s’était pas vraiment posé à la base. L’attaque soudaine dans Cloverfield et tout ce qui s’ensuit : à quoi est-ce dû ? Est-ce une expérience qui a mal tourné ? Une invasion extraterrestre ? Un genre de Godzilla qui cherche à s’accoupler avec du nucléaire ? Un sale coup des Télétubbies ? C’était flou, et c’était cool. Ici, plus de mystère : 10 Cloverfield Lane balance la réponse, et c’est franchement décevant. Comme ces dix dernières secondes franchement consternantes.


POUR LES FLEMMARDS : Huis-clos un brin bancal, manquant d’acide, mais sauvé par un casting puissant (John Goodman !), une ambiance suffisamment angoissante et un dernier quart d’heure sympathique.




Le Ciné des Flemmards



Créée

le 23 mars 2016

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